Monsieur Macron, il y a quelques semaines, déclarait à la chaine de télévision américaine CBS, son intention de « déconstruire » l’histoire de France. Il s’y est déjà, à vrai dire, largement employé avec ses propos sur la « colonisation, crime contre l’humanité » complétés par le rapport Stora que nous avons commenté sous le titre « simplement indécent » dans la revue Reconquête(1).
Déconstruire l’histoire d’une nation, certes, c’est déjà démolir cette nation car il n’est pas d’avenir sans passé. Mais Micro-Macron, à l’évidence, sans attendre, entend simultanément s’activer à démolir tout de ce qui aujourd’hui demeure de substance de la France, de son corps social, de ses institutions.
Son programme se résume en quelques mots : faire passer la société à l’état de « dissociété », c’est-à-dire un modèle de société décomposée, éclatée, atomisée, réduite à une juxtaposition d’individus, autrement dit le vieil idéal révolutionnaire jacobin de « l’État d’un côté, l’individu de l’autre » sans plus de corps intermédiaire.
Le travail de sape est déjà bien avancé avec la désagrégation de la famille par l’idéologie du « genre » et serait encore accru par le projet de légalisation de la GPA. Mais il demeurait un gros morceau à broyer : l’Armée française.
Il n’est pas anodin que Micro-Néron ait choisi comme ministre de la Défense nationale une fonctionnaire n’ayant aucune attache avec cette institution. Il n’est pas anodin qu’il ait traité, jadis, comme il l’a fait, avec une insupportable morgue, le général de Villiers.
Or, voilà qu’à l’inquiétude manifestée par ce dernier sur les moyens de l’armée, a succédé l’expression d’une angoisse plus généralisée, du haut en bas et du bas en haut de cette armée. Pour vérifier cela, il suffit simplement de parler avec quelques-uns des soldats affectés à des patrouilles ou surveillances statiques dans les lieux les plus divers. Ils savent à quoi s’en tenir sur un pays dans lequel il n’est désormais guère de jour où quelque quidam, au cri de « Alahou Akbar », un « déséquilibré » bien sûr, ne s’avise de poignarder ou d’égorger quelque passant. Et bien sûr, n’oublions pas les attentats que l’on sait, plus massivement meurtriers encore.
Alors, des généraux et officiers du cadre de réserve, nullement indifférents parce que retraités, ont cru de leur devoir, avec raison, par solidarité avec leurs camarades d’active, astreints eux au devoir de silence, d’exprimer, comme ils en ont parfaitement le droit – à moins d’être des sous-citoyens – leur clairvoyance devant la progression du nombre d’actions de guerre civile. Ils ont aussi manifesté leur détermination de soldats fidèles à pouvoir encore servir leur pays, de par leur statut pouvant en effet être à tout moment appelés à rejoindre l’armée « d’active ».
On leur a reproché d’avoir signé publiquement leur texte et on a annoncé contre eux de graves sanctions. Ils ont été insultés par certains au plus haut de l’État ou de l’armée, d’une manière abjecte. Et voici qu’ensuite a été rédigé par d’autres un nouveau texte de sensibilité voisine, approuvé par des dizaines de milliers de soldats d’active cette fois, pour exprimer eux aussi leur indignation devant « la patrie humiliée », selon l’expression de Charles Péguy.
Bien évidemment, leurs signatures ne sont pas rendues publiques. Leur devoir est de rester dans l’armée, de ne pas permettre à Micro-Néron de l’affaiblir encore plus. Alors, exaspéré à propos des officiers signataires connus, il a, selon des sources non divulgables, lancé à Lecointre : « Qu’ils la bouclent ou je les boucle ! ». Alors, pour cette raison, dans la hiérarchie invertébrée, on les traite de lâches !
Micro-Néron enrage. Cela retarde sa réforme. Il a pour notre Défense nationale un si beau projet libéral : remplacer toujours plus nos unités militaires par des sociétés autonomes de prestations de services de sécurité nationale.
(1) « Le rapport demandé par Macron à Benjamin Stora : Tout simplement indécent », tiré à part de la revue Reconquête n° 375 de février 2021 (3 € / 20 € les 10)