Plus de dix ans déjà ! Au mois d’avril 2010, à la Une de Reconquête, nous titrions: le retour ottoman illustré par la photo d’un Erdogan fier de lui en grande tenue militaire; en second plan, un drapeau israélien avec, en haut de couverture, la mention « Israël: l’aveuglement ».
Depuis, l’Etat hébreu, qui était alors en suave alliance avec l’Etat turc, a du déchanter, ce dernier ayant manifesté son soutien au Hamas palestinien en particulier et à l’islamisme jihadiste en général, et organisant un énorme soutien logistique à l’Etat islamique au Levant, dit « Daesch ».
Cela n’a pas empêché Israël, qui lui achète une partie de son pétrole, de vendre aussi, très cyniquement, à l’Azerbaïdjan, totalement manœuvré par la Turquie, ses redoutables drones militaires de bombardement qui ont constitué une arme décisive dans le haut Karabakh pour écraser les héroïques défenseurs arméniens.
Ainsi, le peuple arménien ayant subi il y a un siècle l’indépassable cruauté turque dans le génocide des années 1915, un « modèle » pour Hitler, a-t-il, cette fois-ci, dans sa composante rescapée, été victime d’armes vendues par l’Etat d’Israël, celui du peuple du deuxième grand génocide du XXème siècle. De quoi faire retourner dans sa tombe le grand juriste Rafaël Lemkin, l’inventeur juif polonais du concept de « génocide » ayant d’abord travaillé sur le génocide des Arméniens puis sur son « mimétique », le génocide des juifs.
Les Israéliens ne devraient pas être très fiers de l’appui ainsi fourni à l’Azerbaïdjan, allié des deux puissances pourtant les plus ennemies de leur pays: la Turquie et l’Iran.
Mais il y en a d’autres, qui devraient être aussi dans la désillusion: ceux qui chez nous en France croyaient, dur comme fer, à un Poutine grand rempart contre l’Islam. Or Poutine n’a pas réagi contre l’opération lancée contre les Arméniens dans le Haut-Karabakh par Erdogan.
Ainsi ce dernier vient-il de marquer un grand point contre la Russie de Poutine, son rival géostratégique numéro un. Car il est évident que la Russie n’a pas voulu se risquer à un bras de fer avec la Turquie. Quelle que soit la manière dont on analyse les raisons de ce conflit contre les Arméniens, le grand vainqueur en est celui que nous pouvons en effet appeler, « Hitlerdogan ».
Ce dernier mène ainsi simultanément deux guerres ouvertes: dans le nord de la Syrie et en Lybie auxquelles s’est ajoutée celle dans le Haut-Karabakh. En outre, il avance sans cesse ses pions dans deux fronts contre des peuples européens, renforçant sa mainmise sur Chypre et violant la souveraineté de la Grèce en mer Egée. Et il turquifie toujours plus ses vassaux balkaniques du Kosovo, de Bosnie, d’Albanie.
A tout cela, il faut évidemment ajouter sa politique d’expansion immigrationniste et économique au cœur même de l’Union Européenne, en Allemagne, en France et dans d’autres pays de la décadence eurocratique.
Erdogan entend renforcer sans cesse l’axe séculaire « Berlin-Ankara » mais en l’inversant en un axe « Ankara-Berlin ».
Et ce n’est pas Mama-Merkel, qui changera les choses, terrorisée qu’elle est par la peur de mécontenter les cinq millions de Turcs immigrés en Germanie et de déplaire à l’affairisme allemand en Turquie.
Quand à Macron, notre « microNéron », le néo-sultan Hitlerdogan l’ayant injurieusement invité à faire soigner sa « maladie mentale », il ne peut pourtant faire mieux que la Merkel.
Il a certes téléphoné à Poutine après l’accord d’entérinement de la défaite dans le Karabakh.
C’est un très grand exploit à la mesure de ce qu’il est: un gnome politique !
