vendredi 23 octobre 2020

Liberté d’expression : « ne pas porter atteinte à la dignité des personnes »… Vraiment ?


Nous lisons ce jour dans le Point de cette semaine un intéressant article intitulé : « La liberté d’expression expliquée à nos enfants ».

Il est présenté comme des réponses de Jean-Paul Delahaye de la très laïciste Ligue de l’enseignement à des « questions que tout le monde se pose ».

À l’interrogation, essentielle, « y a-t-il des limites à la liberté d’expression » ? Delahaye répond : « Nous avons le droit de parler de tout mais pas d’insulter une autre personne… »

Et un peu plus loin : « Il est, par exemple, interdit de tenir des propos sexistes, racistes, antisémites ou homophobes… Ce ne sont pas des opinions mais des délits sanctionnés par la loi, car ils portent atteinte à la dignité des personnes ».

Notons que M. Delahaye omet d’évoquer les propos de haine antichrétienne ou antifrançaise. Bien sûr, ces derniers tombent dans la qualification de racistes. Néanmoins on lui aurait su gré de les lister à l’égal des paroles antisémites ou homophobes.

Venons-en à « l’atteinte à la dignité des personnes ». Me Malka, l’avocat de Charlie-Hebdo et Philippe Val, le directeur, ont rappelé eux-mêmes en 2007 qu’à l’égard des chrétiens, leur périodique en avait fait pour le moins dix fois plus que contre les musulmans. Oseraient-ils alors sérieusement prétendre que les tombereaux d’obscènes dérisions ainsi déversés n’ont jamais, au grand jamais, visé des personnes, et que nulle haine n’était sous-jacente à cet acharnement ?

Non, la vérité, c’est que plusieurs fois, c’est bien à la dignité des personnes que Charlie a porté atteinte.

Qui oserait prétendre que la défiguration, en couverture de Charlie-Hebdo, du visage du Christ, signée Coco, pauvre Coco, avec la plus obscène composition des parties sexuelles de l’homme, ne relèverait pas pour le moins d’une furieuse christianophobie ? Le tribunal de Paris, saisi par l’AGRIF, aura à en juger.