Voici
que sous la présidence d’Emmanuel Macron le système démocratique semble une
nouvelle fois rentré dans les convulsions de ces folies diverses qui rythment
son histoire depuis l’hystérie cannibale du 14 juillet 1789.
« Tout est si nécessairement fou que ce serait
fou par une autre espèce de folie que de n’être point fou ». Cet
aphorisme de Blaise Pascal pourrait bien être un de ceux qu’affectionne notre
Macro-Néron au regard si allumé, mais qui, selon nous, n’en est pas moins mu en
politique d’une intime conviction de la nécessité du grand remplacement de la
démocratie. Bien sûr, sans jamais le dire !
Emmanuel
Macron est en effet un disciple du comte de Saint-Simon, le grand penseur
utopiste de la technocratie. On en connaît l’adage célèbre résumant sa pensée
politique : « substituer au
gouvernement des hommes l’administration des choses ». Et c’est ainsi
que le Macron, à la fois fou et pas si fou, a concocté la
« dinguerie » de la « convention citoyenne pour la
climat », c’est-à-dire une assemblée délibérative de cent cinquante
citoyens tirés au sort !
Et
voilà apparemment le nouveau modèle de sa démocratie, censé retrouver celui de
la démocratie originelle, pure et sans tâche. Car qui pourrait manipuler au
tirage au sort ?
Pourtant,
Macron sait fort bien qu’il s’agit là d’une immense foutaise, d’un triomphe de
l’absurde. Imaginons cela appliqué au
pilotage des avions. Pure folie ! diriez-vous. À l’évidence, en effet, il
vaudrait mieux confier le manche à un pilote compétent.
De même,
derrière tous les « tirés au sort » du système apparent de la grande
loterie, Macron n’a pour visée que de placer toujours plus de
technocrates ; de renforcer partout la technocratie, c’est-à-dire le
« gouvernement des banquiers et des savants », selon la formule de
Saint-Simon.
Et d’en
finir ainsi, par la magie du tirage au sort, avec la démocratie élective, la
démocratie parlementaire, ce système certes non exempt de vices et de
perversions mais auquel on peut préférer un autre régime de gouvernement que
celui de l’inversion technocratique.
Or la
France doit être gouvernée, non pas soumise à la toute-puissance d’une
administration de technocrates, fut-elle
sous une présidence à visage macronien.
Mais
Macron n’a-t-il pas toujours rêvé, dans son imaginaire, d’être le César régnant
sur son système technocratique ?