Outre un titre et
commentaire à la Une, « Célibat des prêtres : le cri d’alarme de
Benoît XVI », rien moins que trois pleines pages dans le Figaro
d’aujourd’hui sur des extraits et commentaires du livre « Des profondeurs
de nos cœurs » à sortir prochainement, écrit à « double main »
par le pape émérite Benoît XVI et le cardinal Sarah.
Les deux papes,
« l’émérite » et l’actuel, ont certes régulièrement témoigné de leur
fidélité et affection l’un pour l’autre, et le cardinal africain pour le pape
argentin. Mais cela a de moins en moins trompé son monde. Qui oserait
sérieusement prétendre qu’il y a harmonie et continuité entre les deux
pontifes : François a évidemment voulu une dynamique des groupes
planétaire pour l'ordination d'hommes mariés, et sans doute bien d’autres choses, à
partir d’une mise en train amazonienne expérimentale.
Pauvres catholiques
amazoniens qui n’en demandaient pas tant, mais instrumentalisés en modèles à
suivre d’abord pour… l’Église allemande, locomotive d’une déconstruction plus
générale.
Je n’ai pas pour ma part
une mission d’expert des règles du sacerdoce catholique. Mais déjà à la lumière
de mon expérience, je crois que Benoît XVI et le cardinal Sarah ont raison.
Comment ne pas constater
que les églises catholiques d’Orient, dans lesquelles le mariage des prêtres
est de tradition, ne connaissent pas moins une baisse des vocations que
l’Église romaine ?
Comment ne pas observer
l’effondrement des vieilles églises réformées, luthériennes ou calvinistes,
dont les pasteurs, de plus en plus rares quoique mariés, ne prêchent plus que
dans des temples désertifiés ? Il n’est que de voir ce qu’il en est dans
mon pays, à Mazamet, à Castres, à Montauban, villes jadis bastions du
protestantisme. Et il en est, me dit-on, de même en Alsace, autrefois haut lieu
du luthérianisme.
Quant à l’anglicanisme
où l’on marie même allègrement des paires de prêtres et d’évêques homosexuels,
à l’image de la cour d’Angleterre, en reste-t-il autre chose que de mondaines
apparences ?
Mais je ne crois pas que
l'ordination d'hommes mariés soit l’objectif unique ni même essentiel de François.
N’est-ce pas plutôt une des composantes de la déconstruction de l‘Église
catholique depuis longtemps idéologiquement pensée dans une perspective
révolutionnaire ?
François, en bon
empiriste néo-léniniste (« Trois pas en avant, un en arrière ») n’imposera
peut-être pas le mariage des prêtres, il reculera s’il sent trop de réticence.
Mais il continuera
autant qu’il pourra dans la voie de l’entente cordiale avec la Chine
communiste, avec Cuba, avec le Venezuela, avec l’islam, et dans l’encouragement
de tous les déferlements immigrationnistes.
Resterait à savoir mieux
quel rêve utopique l’habite ? Peut-être Benoît XVI et le cardinal Sarah en
ont-ils une idée ? Mais il est à craindre qu’ils ne puissent jamais
l’exprimer.
Il ne faut pas
désespérer les fidèles des pays libres…