jeudi 20 décembre 2018

La révolte du boxeur


Quand on enseignait encore l’histoire événementielle dans les lycées, on y apprenait le récit de la terrible révolte des « boxers », ces nationalistes chinois voulant en finir avec l’occupation européenne et ses « concessions », espaces échappant à la souveraineté de l’empire du Milieu.

Une révolte du boxeur se préparerait-elle au sommet de l’État ? 

On le sait, la boxe est non seulement le sport favori du premier ministre Edouard Philippe mais tient pour lui la place d’une apaisante thérapeutique. Or, point n’est besoin d’être un psychiatre ou un psychologue spécialiste des communications non verbales pour saisir sur son visage et dans sa gestuelle les modifications psychiques chez Edouard Philippe selon qu’il vient de pratiquer une séance calmante du noble art ou qu’il se tient, beaucoup moins épanoui, auprès de Macron.

À l’évidence, non pas l’air seulement attentif mais fermé, douloureux, inquiet, du genre « je t’écoute et j’obtempère mais je n’en pense pas moins… ». 

Philippe, on s’en souvient, n’avait pas apprécié le départ de Gérard Collomb, mais la vérité, c’était qu’il l’enviait, et lui aussi, on l’a compris lors de sa visite au Havre, aspire à retrouver sa mairie hors de la quotidienne tension tyrannique, usante, que fait peser sur lui un Macron de plus en plus comminatoire, à la fois irrité et irritant, exigeant de lui, pire que de résoudre la quadrature du cercle, de concilier des mesures inconciliables telles que de montrer un portefeuille rempli alors qu’il est non seulement vide mais assorti de dettes toujours plus grandes.

Philippe est du genre faux calme, mais il n’en peut plus d’encaisser les crises nerveuses de son patron. Il faut qu’il se maîtrise parce qu’il y a des moments où il a du mal à maintenir sa rage intérieure, à ne pas la traduire dans un accès de sanglante colère de boxeur.

On imagine Macron, cette tête à claques, sous les coups répétés de son premier ministre sorti de ses gongs. Pour le coup, ce serait un beau scandale, une belle fin de régime, à faire hurler de contentement les gilets jaunes sur leurs ronds-points.

Plaisanterie ! direz-vous. Non, la vérité, c’est que ça sent la fin ! D’abord, c’en est fini de l’illusion macroeurocratique de Macron. Même pour sa chère Angela, il n’existe plus ! Risée désormais de tous les gouvernants, lui qui il y a encore peu, flambeur comme pas un, donnait des leçons à Trump, à Poutine, à Xi Jinping, au monde entier, et voulait faire fouetter par ce beau Moscovici, à belle tête de bourreau des Carpathes, le rebelle Matteo Salvini, cet impudent populiste.

En tous cas, en ce début d’hiver, demain, le réchauffement climatique ne semble pas devoir être assuré entre l’hyper excessif Macron et Philippe l’excédé.

Mais vient, peut-être heureusement pour eux mais provisoirement, ce que l’on appelle laïquement la période des fêtes, la trêve des confiseurs. Cela pourra peut-être au moins mettre un peu de baume sur le cœur de Brigitte après des semaines d’angoisse. 

Gageons que le soir du Réveillon de la Saint Sylvestre, son enfant chéri de mari aura concocté pour tous les deux quelques-uns de ces beaux moments qu’ils affectionnent en compagnie des plus beaux rapeurs du genre « noir et pédé ». Et puis sans doute viendra enfin pour tous les deux le moment de faire leurs adieux à l’Élysée dont ces salopards de gilets jaunes ont même contesté que l’on en change les moquettes.

Quoi qu’il advienne, la première partie de la comédie du règne de Macron I° est terminée.

Et pas du tout sûr qu’après l’entracte, la deuxième dure aussi longtemps. Mais qui donc ramassera le pouvoir dans le glauque caniveau de la vieille République où se sera noyée la République en Marche si vite éreintée ?