mardi 18 septembre 2018

« Du passé faisons table rase » : le plus grand mensonge initiateur de tous les mensonges de la gauche qui, sans cela, disparait.


À l’heure même (13h30) où je m’apprêtais ce jour avant de fermer la radio, à me consacrer à ce blog, j’entends que toute l’émission qui vient sur France-Inter va être consacrée à l’affaire Maurice Audin re-soulevée par Emmanuel Macron. J’ai déjà beaucoup lu et entendu sur cette affaire, suffisamment je crois. Je n’ai donc pas à ce jour le goût d’en entendre encore ni d’en commenter les détails.

En revanche cela me conduit à faire observer une fois encore combien la gauche, et surtout l’extrême-gauche, par delà toutes ses tendances, ne renonce jamais à perpétuer férocement dans le présent les conflits du passé jusqu’à l’éradication mémorielle de ses adversaires. Et le « Du passé faisons table rase » n’est en effet scandé, chanté, hurlé, qu’à des fins d’élimination ou de discrédit de la mémoire des ennemis. Vainqueurs ou vaincus dans le passé, ces derniers doivent être mémoriellement amnésiés ou définitivement déconsidérés.

Et la droite, généralement, n’a hélas jamais compris, sauf exceptions, la nécessité du combat de réplique mémorielle. Elle abandonne ainsi à ses féroces ennemis totalitaires, le monopole de la légitimité des combats du passé.

La gauche occulte alors ainsi ses abominations du passé et ses échecs du présent. Elle maintient ainsi son fond de cohésion idéologique sur la déconstruction systématique du passé réel et sur les mensonges de son passé recomposé.
Deux exemples à méditer me suffiront pour aujourd’hui :

- Le premier, celui de l’Espagne où ne subsiste plus aucune statue du général Franco, aucune rue ou place portant son  nom ou celui de José Antonio le fusillé héroïque. Et la dépouille même du généralissime va être enlevée de ce lieu unique et sans pareil de réconciliation nationale qu’est le Valle de los Caïdos.

- Le deuxième, celui de la Russie où la charogne siliconée de Lénine est toujours soigneusement entretenue sous son mausolée de la place Rouge et où abondent partout ses statues. Cela facilite sans doute le maintien de la bonne entente avec la Chine de Xi-Jinping « immense et rouge » comme le voulut Mao.

Pour ce qui est du « chantier mémoriel » lancé par Emmanuel Macron sur la guerre d’Algérie, qu’en sera-t-il des victimes par dizaines de milliers du FLN en comparaison de son traitement du cas du communiste et pro terroriste Maurice Audin ?

Sans doute, une fois de plus, après Chirac, Sarkozy, Hollande, le président de la République témoignera-t-il le cœur sur la main de sa compassion pour les effroyables mises à mort auxquelles furent abandonnées des dizaines de milliers de harkis.

Peut-être aussi fera-t-il un rappel des assassinats et massacres de milliers de nos compatriotes pieds-noirs ? Mais aura-t-on enfin la reconnaissance de la complicité de crimes contre l’humanité du gouvernement français en 1962 ?

Dans le Figaro du vendredi 14 septembre, Guillaume Perrault évoque « le cauchemar » vécu par le million de Français d’Algérie qui eurent le choix entre « la valise ou le cercueil ». 

Il rappelle la tuerie de plusieurs dizaines de civils français (plus de 60 morts et 200 blessés) par des soldats français le 26 mars 1962, rue d’Isly à Alger.

À Oran, le 5 juillet 1962, plusieurs centaines de civils français (entre 600 et 800 selon les rapports) furent massacrés par des foules hystériques poussées par le FLN. Ceci, sous les yeux de soldats français en grand nombre, atrocement immobiles. Le général De Gaulle avait donné l’ordre de non-intervention au général Katz, commandant le puissant corps d’armée d’Oran.

Dans la période qui suivit, près de 3000 femmes et jeunes filles furent enlevées par la soldatesque FLN. L’armée française, sur ordre toujours, ne fit rien pour les retrouver.

Le journaliste Georges-Marc Benamou traitant dans Paris-Match des massacres atroces de 80000 harkis, écrivit le 5 novembre 2003 : « Paris a systématiquement entravé leur sauvetage. De Gaulle a été bel et bien complice d’un crime contre l’humanité ». En effet, mais la qualification vaut aussi pour les massacres d’Oran et les enlèvements sans retour, vers le pire, des 3000  femmes et jeunes filles. Les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles.
Or les exterminations ci-dessus évoquées, planifiées, systématisées, et par leur ampleur, relèvent de la définition même du crime contre l’humanité.

Les associations de harkis et de pieds-noirs où sont nombre de fils et petits-fils de victimes peuvent toujours porter devant la justice ces innombrables crimes contre l’humanité ; fut-ce à titre posthume pour les coupables. Car il en va pour le moins autant que l’affaire Maurice Audin de la vérité de l’histoire.

On attend de voir ce que va maintenant faire Emmanuel Macron.