Sur le siècle de crimes
et génocides perpétrés par les régimes communistes, les récits de grands
témoins et les analyses et bilans de remarquables historiens ne manquent pas.
En annexe de mon livre,
j’ai tenu à publier ma sélection bibliographique déjà bien vaste mais à
laquelle chacun pourra ajouter les ouvrages de ses propres découvertes.
Tous ces livres, des
plus grands descripteurs russes, comme Soljenitsyne, de la monstruosité
lénino-trotsko-stalinienne, maoïste et khmère rouge, jusqu’à nos excellents
historiens, Courtois et Wolton, ne constituent pourtant toujours qu’un faible
contrepoids à l’immense mémoricide, pire encore que le révisionnisme et le
négationnisme, qui bat toujours son plein.
Dès le 16 novembre 1948,
Jules Moch désignait devant l’Assemblée Nationale le bolchevisme comme « la plus gigantesque entreprise de
dépravation de l’homme qui ait jamais existé ».
Juif, socialiste et
franc-maçon, grand résistant, et ayant perdu un fils tombé dans la résistance,
Jules Moch n’était pourtant évidemment pas suspect de vouloir relativiser la
monstruosité nazie par rapport à celle du communisme !
Mais en ce moment, il n’est
quasiment pas de jour où sur une quantité de médias ne soit développé l’inverse.
Avec un certain nombre d’étudiants et d’enseignants, nous suivons cette formidable
entreprise de négation ou de recomposition du passé.
Ainsi, hier encore, j’entendais
sur quelque radio évoquer l’ignominie de l’agression perpétrée contre Staline
par Hitler. Ceci sans le moindre rappel du Pacte d’alliance que ces deux canailles
avaient conclu en août 1939 après d’ailleurs des années de collaboration
discrète !
Pas un mot donc sur le
fait qu’Hitler avait organisé sa Gestapo avec des experts fournis par Staline,
issus de la Tchéka, et son système concentrationnaire avec les spécialistes du
Goulag !
Pas un mot non plus sur
leur partage de la Pologne, avec notamment les exterminations de Katyn, ni sur l‘invasion
soviétique des Pays Baltes avec l’assentiment d’Hitler.
Et je pourrais ainsi, de
réplique nécessaire en réplique nécessaire, noircir des pages et des pages.
Il n’était pas pour moi
facile de livrer une évocation, ni trop rapide ni trop pesante, de cent ans de
bolchevisme. Je l’ai réalisée sur l’évidence qui m’est apparue, à savoir que
sur la systématique idéologisation marxiste-léniniste de la société, tous les
régimes communistes, sans aucune exception, ont fonctionné sur le permanent
binôme de la Tchéka et du Goulag, quelles que soient ensuite les dénominations
de ces deux institutions fondamentales et complémentaires de la terreur et du
travail forcé.
Pourquoi le mémoricide ?
D’abord, bien sûr, parce
que Staline, et donc tout le système communiste avec lui, et tous ses partis
ont été du camp des vainqueurs.
Ensuite, parce qu’en France
le parti communiste a été, de l’été 1939 à l’automne 1941, le parti de la
collaboration avec l’Allemagne nazie et en particulier, après notre défaite en
1940 celui de la collaboration avec l’occupant nazi.
Or, si ce parti
communiste dit français n’a plus la force électorale et structurelle qu’il eut
en France jusqu’à la fin du siècle dernier, tout un réseau de connivence
politique, médiatique et culturelle en procède toujours ; on s’y livre
donc sans cesse à une double occultation propagandiste :
-
Sur
la collaboration hitléro-stalinienne et donc celle du parti communiste avec l’occupant
allemand de juin 19399 à septembre 1941
-
Sur
l’immensité des crimes et exterminations des systèmes lénino-staliniens.
Cela a été même bien
au-delà de la mouvance politiquement de gauche, avec par exemple un Jacques Chirac,
ancien vendeur à la criée de l’Humanité et recevant chaleureusement chez lui,
en son domicile de Corrèze, le chef du parti communiste vietnamien Lee-Kha-Pieu.
Et il y a aussi toute la
ramification des milliers d’anciens, anarcho-trotsko-castro-maoïstes
soixantuitards, ayant ensuite prospéré presque dans toute la sphère politique
et médiatique mais ayant gardé le sentiment que la révolution communiste fut,
comme l’écrivait Bernard-Henri Lévy : « Une belle aventure de jeunesse… ».
J’espère avoir
convenablement traité de cela dans mon livre à la lumière de Soljenitsyne, d’Annie
Kriegel ou de Yuri Slezkine et quelques autres.
Demain, au Parlement Européen, à l’invitation de notre ami
Marek Jurek, député et ancien président de la Diète (polonaise), je renouvellerai
l’exigence de Chrétienté-Solidarité pour un procès international des crimes
contre l’humanité des régimes communistes.