La vie de chacun est souvent
remplie d’occurrences où s’impose le choix d’un « moindre mal ».
Ainsi jadis, pour éviter à la
dernière seconde un camion fou qui allait nous écraser, ai-je, par un réflexe
salvateur, mis ma voiture dans le fossé. Non sans dégâts. C’était le choix de
ce qu’en langage commun on appelle en effet le « moindre mal ».
Cela arrive fréquemment en
politique, et quelquefois douloureusement. Ainsi notre grand ami, Jean-Baptiste
Biaggi, grand héros de la guerre de 1940 et de la résistance, disait-il :
« Il y a des moments de l’histoire
où le plus difficile n’est pas de faire son devoir mais de savoir où est son
devoir ».
Il évoquait là les dilemnes
terribles qui avaient assailli bien des patriotes en 1940 dont beaucoup
optèrent pour ce qu’ils ne jugèrent pas toujours comme la voie la meilleure
mais, tout au moins, la moins mauvaise.
Le choix du moindre mal en
politique nécessite évidemment au préalable de savoir où est le plus grand mal,
où est le pire pour notre pays, pour nos valeurs, pour les nôtres.
Ce que j’ai développé dans mon
livre « Réflexions sur le monde actuel » m’amène à considérer deux
très grandes menaces.
Le
premier « pire ».
La plus facilement et immédiatement
discernable est la menace de l’islam, théocratie totalitaire et même en quelque
sorte quintessence du totalitarisme, tant, dès la création du concept de
l’oumma par Mahomet, l’islam a réalisé une société où tous les domaines de la
vie s’enchevêtrent.
Chacun y est à la fois
observateur et observé, dans la conformité à l’orthopraxis individuelle et
collective. Bien avant « Big
Brother », l’islam avait inventé « l’oumma » ! À bien
des égards, l’islam totalitaire, en pleine expansion par-delà ses divisions,
représente ce que j’appellerais « le pire, le plus immédiat ».
Le
deuxième « pire » : le racisme antihumain.
Mais une deuxième très grande et
récente menace pèse sur notre civilisation (ou ce qu’il en reste) et sur
l’humanité. Après le nazisme, après le communisme, toujours immense abomination
et longtemps « horizon indépassable de l’esclavagisme moderne »,
surgit et s’enfle sans cesse une nouvelle monstruosité totalitaire déjà
suffisamment avancée mais dont le plus grand nombre ne peut prendre conscience.
Car son fondement même étant dans
la plus grande invisibilité possible, il n’a évidemment pas sécrété un
« Coran », un « Manifeste du parti communiste », un « Mein
Kampf » ou un « petit livre rouge ».
C’est ce que j’ai, il y a déjà
plusieurs années, désigné pour le combattre avec l’AGRIF, comme « le
racisme antihumain ». Certes il n’est pas théorisé en tant que tel et il a
d’abord été au fil des ans développé par une conjonction de faits économiques,
de réalisations scientifiques et techniques et, selon le vocabulaire marxiste, par
une superstrucutre idéologico-utopique.
L’ultra-libéralisme
mondialiste.
Cible revendiquée comme
essentielle par le Front National, mais peut-être pas hélas dans tous ses
aspects, l’ULM a été analysé et sa perversité destructrice mise en lumière par
un certain nombre de penseurs et notamment le français Maurice Allais, prix Nobel
d’économie.
Avant lui, le grand philosophe belge
Marcel de Corte avait magistralement analysé ce qui fit le titre de trois de
ses livres : « La fin de la civilisation », « L’homme
contre lui-même », « L’intelligence en péril de mort ». Dès le
XIX° siècle, les admirables catholiques sociaux, politiquement
contre-révolutionnaires, avaient observé les ravages du libéralisme.
Mais eux, contrairement aux
marxistes théoriciens de la Révolution, ils avaient inlassablement agi pour des
lois et des œuvres de justice sociale après le déboisement social perpétré par la
Révolution Française et l’empire.
Le père Lacordaire, restaurateur
de l’ordre dominicain, lança à cette époque sa célèbre métaphore de description
du libéralisme sans frein : « Le
renard libre dans le poulailler libre ». La puissance éradicatrice du
« renard libre » est aujourd’hui quasiment sans limites et le
poulailler est aux dimensions de la planète.
Le renard, tel un fantasmagorique
Golem, cet être immatériel imaginé dans le légendaire kabbalo-talmudique, est
le monstre réel mais quasiment insaisissable du GAFA (Google, Amazon, Facebook,
Apple) et autres géants du web, immenses puissances du capitalisme financier et
numérique dont l’instinct est de se développer sans obstacles et sans frein sur
une planète sans frontières, sans États, sans sociétés et communautés
naturelles et historiques.
Aussi, l’accompagnement
idéologique de l’avancée du Gafa et autres monstrueux prédateurs planétaires est-il
celui du déracinement, de la déconstruction, de toutes les déstructurations,
décompositions et décréations.
La société y devient
« dissociété », selon le mot de Marcel de Corte. Aux communautés
naturelles sont substitués les communautarismes des minorités particulières. La
satisfaction de toute revendication individualiste en est apparemment la valeur
suprême puisque cela va dans le sens de la déconstruction sociale.
Le monde, selon la juste
expression prophétique de Paul Valéry, devient : « la multiplication
des seuls ». « Solve et coagula » : c’est plus que
jamais l’actualité de la vieille formule alchimico-maçonnique ! L’individu
sera numérisé. Toutes les transgressions, toutes les transexualités, toutes les
manipulations bioéthiques et génétiques tracent les voies du transhumanisme,
dans l’éradication bien sûr de toute idée de transcendance.
Car, pour les docteurs
Frankenstein de la Silicon Valley, les profits du Gafa ne sont plus seulement
l’objectif. Leur but implicite, c’est « le meilleur des mondes » tel
qu’anticipé par Aldous Huxley dans un prophétique roman sous ce titre. Les
cerveaux des savants siliconés s’emploient à la fabrication bientôt d’humanoïdes
mi-hommes mi-robots qu’ils croient pouvoir être d’une quasi-immortalité.
On retrouvera là les
hiérarchisations huxleysiennes entre « alpha-plus » surhumains et la
masse servile planétarisée des « bêta-moins » et autres catégories
inférieures.
Non, on n’est pas là seulement
dans de la pure fiction, mais dans l’idée folle que l’homme est jusqu’ici un
être imparfait, auquel il faut substituer un être nouveau.
Après les grands rêves-cauchemars
des utopies totalitaires socialistes, communistes ou nazies, l’ultra-libéralisme
mondialiste, en réalité totalement liberticide, débouche dans la démesure –
« l’hubris » dénoncé par la sagesse grecque – sur un nouvel
établissement de rapports de nouveaux maîtres à nouveaux esclaves.
D’une part, comme le prophétisait
jubilatoirement Jacques Attali dans son « dictionnaire du XXI°
siècle », « l’hyper-classe nomade », somme toute sans la nommer
ainsi la classe de la « sur-humanité ».
De l’autre, l’immense population
planétaire, grégarisée, numérisée, mais dont la robotisation croissante devra
inéluctablement entraîner la décroissance numérique par un drastique découplage
de la sexualité et de la natalité.
Mais bien sûr, comme longtemps
encore, en bien des domaines, il faudra de la main d’œuvre, même s’il est à
prévoir de durables périodes de chômage. Alors doit être perfectionné et mis en
place un système de « faire-vivre » ou de
« faire-survivre » plus sophistiqué mais fondamentalement analogue à
celui combinant les catégories des métiers libres et l’immense masse des
esclaves, par exemple celui de l’empire romain.
De même qu’à Rome l’empire se
maintint longtemps en paix sur le principe « panem et circenses » (du
pain et des jeux), le nouvel empire planétarisé ultra-libéral devra assurer la
subsistance à la totalité de la population indispensable. Mais cette population
paupérisée du nouvel ordre mondialiste aura été conditionnée, conformatée,
culturellement broyée, spirituellement écrasée, comme nous l’avons analysé
précédemment.
Elle le sera si efficacement que,
progressivement amenée à ne plus utiliser qu’une sorte de « novlangue »
gouguelisée analogue à celle d’Oceania dans le prodigieux roman d’anticipation
réaliste « 1984 » de Georges Orwell, elle aura été dépossédée des
mots et des concepts nécessaires pour avoir conscience de son esclavage.
« Transgression »
et « dépossession » sont les maîtres-mots du néo-totalitarisme du
racisme antihumain qui aura sans cesse progressé sur l’entre-deux siècles sous
le couvert du grand mensonge de l’idéologie nihiliste dite « antiracisme »,
aux fins de l’utopie de création d’une « sur-humanité » réservée à un
petit nombre.
Élection
présidentielle 2017 : le moindre mal, peut-être, avec Marine Le Pen.
Marine Le Pen aura été la seule
candidate à désigner explicitement la menace globale contre les peuples de
l’ultra-libéralisme mondialiste et certaines de ses méthodes de déconstruction.
Voilà pourquoi, après beaucoup
d’hésitations, j’ai décidé à titre personnel de voter pour elle, définissant
cela comme « le choix du moindre mal ». En effet, face à l’autre
forme du pire, le totalitarisme islamique, elle ne veut hélas à l’évidence
jamais remonter des effets aux causes, qui résident dans le modèle pas
simplement religieux mais politico-social du gouvernement du
« prophète ».
François Fillon aura été sur cela
plus explicite qu’elle.
D’autre part, comme lui aussi
d’ailleurs, elle a accepté la révoltante instauration du tabou de l’IVG, et
imposé à ses partisans de n’en exprimer rien d’une légitime objection de
conscience, qui, pourtant, devrait être majeure, puisqu’il s’agit de dire non à
la culture de mort et oui au respect de la vie innocente.
Si je vote pour elle, c’est dans
l’espoir que j’espère non entièrement illusoire qu’une fois élue, et peut-être
en accord avec sa nièce Marion Maréchal Le Pen, comme l’assurent avec force
certains de nos amis, elle pourrait concrètement prendre ou favoriser des
mesures pour faire reculer l’IVG dont la « sacralisation » est un
fait majeur de l’IVC : l’Inversion Volontaire de Civilisation !