jeudi 30 mars 2017

Charmant spectacle à gauche : voyez comme ils s’aiment !


Il n’est guère d’émission sur l’évolution vers le précipice du Parti Socialiste où les commentateurs et politologues n’évoquent l’intensité des haines de clans et de personnes qui accélèrent son implosion et celle de ses alliés. Personne ne me croirait si j’osais dire perfidement que cela m’attriste. Bien au contraire, voilà au moins que ce n’est plus seulement à droite que les politicards se déchirent.



Voici donc une conjoncture, heureuse à cet égard, que n’éclaire plus une des judicieuses réflexions de Jean Madiran : « La franc-maçonnerie débilite la droite et assure la cohésion de la gauche ». Cette observation bien formulée put en effet pendant longtemps expliquer un des ressorts importants sinon fondamentaux de la vie politique.



Cela n’est plus le cas et je ne dissimulerai pas non plus ma joie lorsque, comme la semaine dernière, un lecteur attentif et amical me dit : « mais cela corrobore tout à fait votre considération sur l’inéluctable déclin de la franc-maçonnerie dans votre dernier livre, Réflexions sur le monde actuel ». La franc-maçonnerie a, en effet, globalement mené son œuvre de « déconstruction » comme ils disent, de décomposition comme nous disons, de la société et de l’Etat.



Avec ses grandes lois, dites « sociétales », de culture de mort, loi Veil et loi Taubira, et aussi, en cours de perfectionnement final, si l’on peut dire, le parachèvement de la légalisation de l’euthanasie, elle a accompli le plus gros du boulot. Il lui restera certes à « fignoler » encore les lois de manipulation bioéthiques et transhumanistes. Mais cela, certes très pervers, ne mobilisera et ne coalisera plus autant les forces autoproclamées du Progrès. Et la décomposition idéologique et mentale de la pitoyable cléricature catholique administrant l’Eglise de France est telle qu’elle ne constitue plus un « ennemi fédérateur ».



Et la maçonnerie n’assure plus guère un principe de cohésion. Les « frères », sinon les démons, s’y entredéchirent. A chaque parti, à chaque clan ses « frangins ». En période révolutionnaire, on le sait, après leur triomphe, ces frangins s’entre-expédient allègrement à la guillotine. Le sans-culotte Mélenchon ne serait d’aucune pitié pour le malheureux Tout-ank-Hamon qui, hier encore, à Lille, adressait à nouveau à son auditoire les mots de la connivence maçonnique, « contre les dogmes, tous les dogmes ». Et au premier rang de ses groupies, pour l’applaudir mécaniquement, la si délicate, la si féminine, la si douce Martine Aubry. Mais non, je plaisante ! Une Martine Aubry guillerette comme une dame-pipi de la Loubianka.



Mais oui, je trouve que, bien guillotiné et cerclé de bandelettes, Tout-ank-Hamon ferait une belle momie pour le musée des antiquités socialistes !



Voilà donc que des « enfants de la Veuve », et non des moindres, assurent la continuation, coûte que coûte, jusqu’à l’élection au moins, de l’équipe Fillon. Si ce dernier venait malgré tout à l’emporter, alors la maçonnerie ne serait vraiment pas privée du gâteau républicain avec des Baroin, des Larcher et tant d’autres qui veilleront à ce que les pouvoirs ne soient surtout pas séparés des différents cultes de la religion maçonnique.



Quant à ceux qui s’angoissent à cette perspective, si Marine Le Pen accédait à l’Elysée, rassurons-les tout de même car, même si cela ne nous fait pas plaisir à nous, vrais laïcs partisans de la séparation de la maçonnerie et de la République, nul doute que les frangins Gilbert Collard, Richard Sulzer et bien d’autres dont on subodore l’appartenance écossaise, seraient prêts à assurer la glorieuse continuité de cette République dans l’idéal initiatique du V.I.T.R.I.O.L (visita interiora terra rectificandoque, invenies occultum lapidem). Comme quoi, la franc-maçonnerie peut-elle au moins nous servir à maintenir l’usage de quelques mots de latin, ce qui vérifie le dicton, et tout particulièrement en l’occurrence, comme quoi « même le diable porte pierre » !