Il n’est guère d’émission
sur l’évolution vers le précipice du Parti Socialiste où les commentateurs et
politologues n’évoquent l’intensité des haines de clans et de personnes qui
accélèrent son implosion et celle de ses alliés. Personne ne me
croirait si j’osais dire perfidement que cela m’attriste. Bien au contraire,
voilà au moins que ce n’est plus seulement à droite que les politicards se
déchirent.
Voici donc une
conjoncture, heureuse à cet égard, que n’éclaire plus une des judicieuses
réflexions de Jean Madiran : « La franc-maçonnerie débilite la droite
et assure la cohésion de la gauche ». Cette observation bien formulée put
en effet pendant longtemps expliquer un des ressorts importants sinon
fondamentaux de la vie politique.
Cela n’est plus le cas
et je ne dissimulerai pas non plus ma joie lorsque, comme la semaine dernière,
un lecteur attentif et amical me dit : « mais cela corrobore tout à
fait votre considération sur l’inéluctable déclin de la franc-maçonnerie dans
votre dernier livre, Réflexions sur le monde actuel ». La franc-maçonnerie
a, en effet, globalement mené son œuvre de « déconstruction » comme
ils disent, de décomposition comme nous disons, de la société et de l’Etat.
Avec ses grandes lois,
dites « sociétales », de culture de mort, loi Veil et loi Taubira, et
aussi, en cours de perfectionnement final, si l’on peut dire, le parachèvement
de la légalisation de l’euthanasie, elle a accompli le plus gros du boulot. Il
lui restera certes à « fignoler » encore les lois de manipulation
bioéthiques et transhumanistes. Mais cela, certes très pervers, ne mobilisera
et ne coalisera plus autant les forces autoproclamées du Progrès. Et la
décomposition idéologique et mentale de la pitoyable cléricature catholique
administrant l’Eglise de France est telle qu’elle ne constitue plus un « ennemi
fédérateur ».
Et la maçonnerie n’assure
plus guère un principe de cohésion. Les « frères », sinon les démons,
s’y entredéchirent. A chaque parti, à chaque clan ses « frangins ».
En période révolutionnaire, on le sait, après leur triomphe, ces frangins s’entre-expédient
allègrement à la guillotine. Le sans-culotte Mélenchon ne serait d’aucune pitié
pour le malheureux Tout-ank-Hamon qui, hier encore, à Lille, adressait à
nouveau à son auditoire les mots de la connivence maçonnique, « contre les
dogmes, tous les dogmes ». Et au premier rang de ses groupies, pour l’applaudir
mécaniquement, la si délicate, la si féminine, la si douce Martine Aubry. Mais
non, je plaisante ! Une Martine Aubry guillerette comme une dame-pipi de
la Loubianka.
Mais oui, je trouve que,
bien guillotiné et cerclé de bandelettes, Tout-ank-Hamon ferait une belle momie
pour le musée des antiquités socialistes !
Voilà donc que des « enfants
de la Veuve », et non des moindres, assurent la continuation, coûte que
coûte, jusqu’à l’élection au moins, de l’équipe Fillon. Si ce dernier venait
malgré tout à l’emporter, alors la maçonnerie ne serait vraiment pas privée du
gâteau républicain avec des Baroin, des Larcher et tant d’autres qui veilleront
à ce que les pouvoirs ne soient surtout pas séparés des différents cultes de la
religion maçonnique.
Quant à ceux qui s’angoissent
à cette perspective, si Marine Le Pen accédait à l’Elysée, rassurons-les tout
de même car, même si cela ne nous fait pas plaisir à nous, vrais laïcs
partisans de la séparation de la maçonnerie et de la République, nul doute que
les frangins Gilbert Collard, Richard Sulzer et bien d’autres dont on subodore
l’appartenance écossaise, seraient prêts à assurer la glorieuse continuité de
cette République dans l’idéal initiatique du V.I.T.R.I.O.L (visita interiora
terra rectificandoque, invenies occultum lapidem). Comme quoi, la
franc-maçonnerie peut-elle au moins nous servir à maintenir l’usage de quelques
mots de latin, ce qui vérifie le dicton, et tout particulièrement en l’occurrence,
comme quoi « même le diable porte pierre » !