jeudi 23 février 2017

Pantoufles et jetons pour Sarkozy



L’on apprend que Nicolas Sarkozy, ancien Président de la République et candidat perdant aux primaires du parti Les Républicains, a été coopté au conseil d’administration du groupe AccorHotels pour « accompagner la vision internationale du groupe » en tant qu’administrateur indépendant. Qu’en termes choisis ces choses-là sont dites ! Et déjà certains journaux de gloser sur le montant de la rémunération que M. Sarkozy serait susceptible de percevoir. 50 000 ? 60 000 € ? Qui s’ajouteront aux grasses retraites de ses différentes fonctions publiques et autres émoluments pour des conférences à Dubaï… Autant, d’ailleurs, que ce que François Fillon toucha pour ses « missions de conseil » dans la société 2F Conseil.
Le jeton de présence reste une denrée recherchée. Cela pose toujours la question du rapport à l’argent que les hommes d’Etat, en fonction ou non, doivent entretenir avec l’argent public et privé : cette question met en jeu la décence, le sens de la mesure, celui du service du bien commun et du rapport à l’Etat et à la Nation. C’est bien la simple décence et la probité qui font cruellement défaut au personnel politique qui ruine la France depuis 40 ans et qui est, sinon prévaricateur et corrompu (l’on apprend aussi, le même jour, que le fils Balkany est incarcéré pour une affaire de fraude fiscale impliquant ses parents et non-paiement de la caution), du moins avide de gains. S’il s’agit simplement de « faire du fric » comme Sarkozy disait le désirer après 2012, cela ne peut qu’accentuer le grand dégoût des citoyens, contribuables, électeurs, qui aspirent de plus en plus à un salutaire coup de balais.

Pierre Henri