Chaque
massacre, chaque attentat commis par un fanatique islamiste, affidé de l’Etat
Islamique ou d’Al Quaïda, est une répétition sinistre des mêmes constats :
Omar Mateen, auteur de la fusillade dans une boîte de nuit homosexuelle
d’Orlando, est un Afghan né aux Etats-Unis en 1986 ; Larossi Abballa,
ayant égorgé un couple de policier à leur domicile de Magnanville, dans les
Yvelines, devant leur enfant de trois ans, est un Marocain né en France en
1991. Si aucun lien direct entre Mateen et l’Etat Islamique, qui s’est empressé
de revendiquer la tuerie, n’a pour le moment pu être prouvé, Abballa a quant à lui
déjà été condamné en 2013 pour sa participation à une filière djihadiste.
Certains média s’empressent déjà, par réflexe conditionné, de mettre en avant
les « loups solitaires
autoradicalisés ». On aura vérifié, ne serait-ce qu’avec Mohammed
Merah, la pertinence d’un tel diagnostic. Et quand bien même le djihadiste
serait passé à l’acte en suivant les incitations d’islamistes par écrans
interposés, qu’est-ce que cela peut bien changer au problème ? Dans sa
revendication diffusée à une centaine de contacts en direct sur Facebook,
Abballa dit avoir agi en suivant l’injonction d’Abu Bakr Al Baghdadi, émir de
l’Etat Islamique, appelant à « tuer
les mécréants chez eux, avec leur famille ». Il lui suffisait donc
d’obéir, à lui d’improviser les modalités. Répétition du même scénario que dans
des dizaines d’autres cas, ce que les gens ignorants du fonctionnement d’une franchise terroriste comme l’EI ou Al
Quaïda, et plus profondement ignorant du fonctionnement de l’oumma, ont visiblement beaucoup de
difficulté à comprendre.
La continuité dans l’horreur
islamiste ne peut qu’une fois encore soulever le cœur : comme en Irak et
en Syrie, comme en Somalie et au Nigéria, comme pendant le génocide des
Arméniens, hallucinant d’abominations sadiques, comme, à l’origine, pendant les
égorgements massifs ordonnés par le prophète Mahomet (ainsi l’extermination de
la tribu juive des Banu Qourayza, les hommes décapités, les femmes et enfants
réduits en esclavage), les djihadistes tuent civils comme militaires, hommes,
femmes et enfants, avec, quand ils le peuvent, un luxe de barbarie. L’enfant du
couple de policiers est miraculeusement rescapé : ses parents ont été
égorgés sous ses yeux, son traumatisme est définitif et irréparable.
Indirectement, il est l’une des victimes de l’aveuglement criminel de nos
dirigeants. Aveuglement quant aux conséquences de l’immigration massive et de
l’abandon de toute volonté, de part et d’autre, d’assimilation et
d’intégration, quant à la réalité du phénomène islamique, quant à la nature de
la révolte en Syrie à son commencement, quant à l’ampleur de la réislamisation
de bon nombre de musulmans en France et en Europe, et de la progression en
conséquence de l’islamisme radical et de ses manifestations terroristes.
Seule une liberté intégrale de
critique du phénomène islamique, comme projet politico-religieux, soucieux de
distinguer les croyants en tant que personnes et l’idéologie, peut permettre
d’espérer les changements politiques nécessaires, à commencer par la
désignation de l’ennemi islamiste en tant
que tel, ennemi que Barack Obama évite soigneusement de nommer dans ses
déclarations suite à la fusillade d’Orlando, et par les procédures adaptées quant aux individus condamnés
pour terrorisme ou de retour de Syrie, et autres. Ce ne sont que deux mesures
d’urgence parmi toutes celles que nos gouvernements ne veulent ou ne peuvent
pas prendre. C’est dire si le péril est grand.
Pierre
Henri