lundi 22 février 2016

GUERRES ET TSUNAMIGRATION

On commémore en ce moment le déclenchement il y a un siècle de la bataille de Verdun, la plus longue et la plus meurtrière de la guerre de 14 /18 qui en compta hélas bien d’autres.
La mémoire de ce premier conflit mondial joue-t-elle aujourd’hui chez les dirigeants des puissances en présence dans le conflit syrien ? On veut l’espérer.
Car de même que le 28 juin 1914, l’attentat  de Sarajevo mit aussitôt le feu aux poudres de toute l’Europe, un affrontement entre la Turquie et la Syrie ne pourrait-il pas entraîner des réactions conflictuelles en chaîne avec des conséquences terribles pour la vie de l’humanité ?
En 1914, ce fut d’abord le choc des deux coalitions de la Triple Alliance et de la Triple Entente renforcées ensuite par d’autres pays.
Rappelons ici incidemment que la Triple Alliance était constituée par trois régimes monarchiques (Empire allemand, Empire Austro-Hongrois, Royaume d’Italie) et la Triple Entente par la République française et deux monarchies, l’Empire russe et le Royaume-Uni.
Les cinq monarques chrétiens qui étaient des cousins ne parvinrent pas à éviter un conflit qui saigna leur peuple, vit la victoire de la révolution communiste en Russie et plus tard la disparition des autres couronnes à l’exception de celle du Royaume-Uni. Aujourd’hui, les belligérants en puissance ne se donnent plus du « cher cousin ! », ils se haïssent…
Certes il y a des freins puissants pour éviter un emballement. Néanmoins, peut-on tout à fait exclure que se produise un effet de coalition guerrière ?
D’un côté la Turquie, qui est membre de l’OTAN, l’Arabie saoudite, le Qatar et les autres.
De l’autre, la Russie, avec l’Iran et le monde chiite.
Un pareil conflit serait du gâteau pour l’État islamique que la Turquie d’ailleurs, après l’avoir aidé, ne fait que semblant de combattre. Car elle est toujours de fait son alliée face aux Kurdes qui, pour obtenir l’indépendance de leur nation, combattent et la Turquie et l’État islamique.
Ainsi bout le chaudron proche-oriental et au-delà toute l’oumma islamique agitée en interne, du Nigeria à l’Indonésie, par la progression du fondamentalisme salafiste et surtout de ses branches jihâdistes. Aussi, quasiment sur toutes les terres dominées par l’islam, mais aussi dans toute l’oumma, l’État islamique et ses filiales, ou ses organisations concurrentes comme al-Qaïda, recrutent toujours plus leurs hashishins.
En Asie, en Afrique, ils s’emparent de vastes territoires, ils reculent ici mais avancent là, perpétrant partout les pires abominations.
Si bien que le phénomène du déferlement de migrants n’est pas prêt de s’interrompre.
Bien au contraire, plus que de grosses vagues, si l’on demeure dans la métaphore maritime, c’est de « tsunami » qu’il faut parler. Voilà pourquoi nous appelons « tsunamigration » ce phénomène de déferlement de massives migrations.
Comme les tsunamis, elles se forment à partir des zones volcaniques de conflits.
On peut donc quelquefois les prévoir.
Pour l’heure, l’État islamique ayant conquis une partie de la Libye, on sait bien que c’est toujours plus de là que des vagues de « migrants » vont partir et s’amplifier. Non sans de gros contingents d’islamo-terroristes.
Mais le plus terrible déferlement pour la France viendra d’Algérie puis du Maroc.
Le régime néo-soviétique, miné par le népotisme et la corruption n’a pas été capable de diversifier une économie reposant pour l’essentiel sur la manne pétrolière. La chute des cours amplifie le chômage déjà important. Or l’Algérie est toujours un pays jeune car la démographie y est demeurée forte. La jeunesse est donc presque majoritairement désoeuvrée et… révoltée, et bien sûr, en grande partie « travaillée » par l’islamisme radical.
La mort d’Abdelaziz Bouteflika sera l’événement annonciateur de grands affrontements entre la nomenklatura politico-militaire et les islamistes fanatiques de la charia intégrale ; sans oublier les tensions entre Kabyles et Arabes semblables à celles entre Kurdes et Turcs. Ce sera toujours plus de tueries, toujours plus de misère.
Par millions, les Algériens, qui ont plus de deux millions des leurs en France, voudront faire comme eux, par tous les moyens légaux ou illégaux, rejoindre et s’installer dans notre pays où ils pourront tout de suite tout exiger et protester contre tout.  
L’incendie tôt ou tard se propagera au Maroc. La France, il est vrai, accueille déjà bien des Marocains, sans parler de ces Marocaines auxquelles il est désormais d’usage de confier des… maroquins ministériels.
L’oumma islamique en France qui n’est pas, tant s’en faut, seulement nord-africaine, constituée aussi des immigrations de quarante autres provenances, sera alors définitivement plus importante que ce qui subsiste du peuple des chrétiens pratiquants.
D’autant que sur ces derniers ne cesse de se resserrer l’étau de la persécution idéologique nationale et eurocratique, et de la dérision médiatique et d’inversion culturelle que résume le martèlement totalitaire de « Je suis Charlie ».
Comme le manifeste sa déclaration conjointe avec le Patriarche Kirill, le pape François semble conscient de ce deuxième aspect de l’effacement chrétien en Europe, du moins dans les pays qui ne connurent pas l’enfer communiste.
En revanche, comment ne pèse-t-il pas qu’au rythme sans cesse accéléré de la tsunamigration très majoritairement islamique et donc très islamiste aussi, le sort des chrétiens d’Europe démographiquement diminués risque d’être aussi menacé que celui des chrétiens d’Orient ?
Alors se pose la grande question suivante : est-ce vraiment de la charité dans la vérité et dans la responsabilité que d’inciter sans réserve les États européens à accueillir sans limites des populations islamiques déjà traversées chez nous par les mêmes courants du fondamentalisme islamique voire du jihâdisme que dans la plupart désormais des pays se qualifiant culturellement, moralement, politiquement, religieusement, identitairement, en un mot totalitairement « d’islam » ?
L’apostolat, la politique, la culture et la psychologie même du pape François ressortent d’un grand mystère.
Dans le Figaro du 28 novembre 2015, le philosophe Rémi Brague a mis en avant le fait que « la lecture du Coran ne fait pas partie de la formulation habituelle d’un jésuite ». Si cela est vrai, c’est regrettable. Comment les jésuites peuvent-ils être aussi en retard sur l’exigence contraire de Pierre le Vénérable, le grand Abbé de Cluny qui, dès le XI° siècle s’employa à faire traduire le Coran afin de ne pas se tromper sur la véritable nature de l’immense hérésie judéo-chrétienne qu’est l’islam ?
Mais à vrai dire, l’explication par l’ignorance ne nous satisfait pas pleinement. Aussi, quoique sache, quoique pense et quoique veuille François, nous sommes en devoir très catholique de ne pas le suivre dans ses appels à la suppression des frontières entraînant toujours plus d’islamisation.
Car il nous revient d’agir non seulement pour préserver, selon l’exhortation de saint Jean-Paul II, « l’identité culturelle de nos nations » à laquelle « il faut tenir comme à la prunelle de nos yeux », mais aussi, tout simplement, pour l’avenir de nos enfants, pour la liberté et pour la paix.