On commémore en ce
moment le déclenchement il y a un siècle de la bataille de Verdun, la plus
longue et la plus meurtrière de la guerre de 14 /18 qui en compta hélas
bien d’autres.
La mémoire de ce premier
conflit mondial joue-t-elle aujourd’hui chez les dirigeants des puissances en
présence dans le conflit syrien ? On veut l’espérer.
Car de même que le 28
juin 1914, l’attentat de Sarajevo mit
aussitôt le feu aux poudres de toute l’Europe, un affrontement entre la Turquie
et la Syrie ne pourrait-il pas entraîner des réactions conflictuelles en chaîne
avec des conséquences terribles pour la vie de l’humanité ?
En 1914, ce fut d’abord
le choc des deux coalitions de la Triple Alliance et de la Triple Entente renforcées
ensuite par d’autres pays.
Rappelons ici
incidemment que la Triple Alliance était constituée par trois régimes
monarchiques (Empire allemand, Empire Austro-Hongrois, Royaume d’Italie) et la
Triple Entente par la République française et deux monarchies, l’Empire russe
et le Royaume-Uni.
Les cinq monarques
chrétiens qui étaient des cousins ne parvinrent pas à éviter un conflit qui
saigna leur peuple, vit la victoire de la révolution communiste en Russie et
plus tard la disparition des autres couronnes à l’exception de celle du Royaume-Uni.
Aujourd’hui, les belligérants en puissance ne se donnent plus du « cher
cousin ! », ils se haïssent…
Certes il y a des freins
puissants pour éviter un emballement. Néanmoins, peut-on tout à fait exclure
que se produise un effet de coalition guerrière ?
D’un côté la Turquie,
qui est membre de l’OTAN, l’Arabie saoudite, le Qatar et les autres.
De l’autre, la Russie,
avec l’Iran et le monde chiite.
Un pareil conflit serait
du gâteau pour l’État islamique que la Turquie d’ailleurs, après l’avoir aidé,
ne fait que semblant de combattre. Car elle est toujours de fait son alliée
face aux Kurdes qui, pour obtenir l’indépendance de leur nation, combattent et
la Turquie et l’État islamique.
Ainsi bout le chaudron
proche-oriental et au-delà toute l’oumma islamique agitée en interne, du Nigeria
à l’Indonésie, par la progression du fondamentalisme salafiste et surtout de
ses branches jihâdistes. Aussi, quasiment sur toutes les terres dominées par l’islam,
mais aussi dans toute l’oumma, l’État islamique et ses filiales, ou ses
organisations concurrentes comme al-Qaïda, recrutent toujours plus leurs hashishins.
En Asie, en Afrique, ils
s’emparent de vastes territoires, ils reculent ici mais avancent là, perpétrant
partout les pires abominations.
Si bien que le phénomène
du déferlement de migrants n’est pas prêt de s’interrompre.
Bien au contraire, plus
que de grosses vagues, si l’on demeure dans la métaphore maritime, c’est de « tsunami »
qu’il faut parler. Voilà pourquoi nous appelons « tsunamigration » ce
phénomène de déferlement de massives migrations.
Comme les tsunamis,
elles se forment à partir des zones volcaniques de conflits.
On peut donc quelquefois
les prévoir.
Pour l’heure, l’État
islamique ayant conquis une partie de la Libye, on sait bien que c’est toujours
plus de là que des vagues de « migrants » vont partir et s’amplifier.
Non sans de gros contingents d’islamo-terroristes.
Mais le plus terrible
déferlement pour la France viendra d’Algérie puis du Maroc.
Le régime néo-soviétique,
miné par le népotisme et la corruption n’a pas été capable de diversifier une
économie reposant pour l’essentiel sur la manne pétrolière. La chute des cours
amplifie le chômage déjà important. Or l’Algérie est toujours un pays jeune car
la démographie y est demeurée forte. La jeunesse est donc presque
majoritairement désoeuvrée et… révoltée, et bien sûr, en grande partie « travaillée »
par l’islamisme radical.
La mort d’Abdelaziz
Bouteflika sera l’événement annonciateur de grands affrontements entre la
nomenklatura politico-militaire et les islamistes fanatiques de la charia
intégrale ; sans oublier les tensions entre Kabyles et Arabes semblables à
celles entre Kurdes et Turcs. Ce sera toujours plus de tueries, toujours plus
de misère.
Par millions, les
Algériens, qui ont plus de deux millions des leurs en France, voudront faire
comme eux, par tous les moyens légaux ou illégaux, rejoindre et s’installer
dans notre pays où ils pourront tout de suite tout exiger et protester contre
tout.
L’incendie tôt ou tard
se propagera au Maroc. La France, il est vrai, accueille déjà bien des
Marocains, sans parler de ces Marocaines auxquelles il est désormais d’usage de
confier des… maroquins ministériels.
L’oumma islamique en France
qui n’est pas, tant s’en faut, seulement nord-africaine, constituée aussi des
immigrations de quarante autres provenances, sera alors définitivement plus
importante que ce qui subsiste du peuple des chrétiens pratiquants.
D’autant que sur ces
derniers ne cesse de se resserrer l’étau de la persécution idéologique
nationale et eurocratique, et de la dérision médiatique et d’inversion culturelle
que résume le martèlement totalitaire de « Je suis Charlie ».
Comme le manifeste sa
déclaration conjointe avec le Patriarche Kirill, le pape François semble
conscient de ce deuxième aspect de l’effacement chrétien en Europe, du moins
dans les pays qui ne connurent pas l’enfer communiste.
En revanche, comment ne
pèse-t-il pas qu’au rythme sans cesse accéléré de la tsunamigration très
majoritairement islamique et donc très islamiste aussi, le sort des chrétiens d’Europe
démographiquement diminués risque d’être aussi menacé que celui des chrétiens d’Orient ?
Alors se pose la grande
question suivante : est-ce vraiment de la charité dans la vérité et dans
la responsabilité que d’inciter sans réserve les États européens à accueillir
sans limites des populations islamiques déjà traversées chez nous par les mêmes
courants du fondamentalisme islamique voire du jihâdisme que dans la plupart
désormais des pays se qualifiant culturellement, moralement, politiquement,
religieusement, identitairement, en un mot totalitairement « d’islam » ?
L’apostolat, la
politique, la culture et la psychologie même du pape François ressortent d’un
grand mystère.
Dans le Figaro du 28
novembre 2015, le philosophe Rémi Brague a mis en avant le fait que « la lecture du Coran ne fait pas partie de la
formulation habituelle d’un jésuite ». Si cela est vrai, c’est
regrettable. Comment les jésuites peuvent-ils être aussi en retard sur l’exigence
contraire de Pierre le Vénérable, le grand Abbé de Cluny qui, dès le XI° siècle
s’employa à faire traduire le Coran afin de ne pas se tromper sur la véritable
nature de l’immense hérésie judéo-chrétienne qu’est l’islam ?
Mais à vrai dire, l’explication
par l’ignorance ne nous satisfait pas pleinement. Aussi, quoique sache, quoique
pense et quoique veuille François, nous sommes en devoir très catholique de ne
pas le suivre dans ses appels à la suppression des frontières entraînant
toujours plus d’islamisation.
Car il nous revient d’agir
non seulement pour préserver, selon l’exhortation de saint Jean-Paul II, « l’identité culturelle de nos nations »
à laquelle « il faut tenir comme
à la prunelle de nos yeux », mais aussi, tout simplement, pour l’avenir
de nos enfants, pour la liberté et pour la paix.