lundi 25 janvier 2016

Que de "Mea culpa" !



On peut lire ci-avant notre communiqué sur le ralliement-alignement non surprenant de Nicolas Sarkozy à la loi Taubira.

Parmi les candidats à la candidature du parti « Les Républicains » (quel drôle d’intitulé pas facile à manier avec cet article), il semble bien que désormais la plupart se sont ainsi positionnés. Il n’y en a pas un seul, il est vrai, pour manifester une quelconque volonté d’abrogation de la loi Veil qui bafoue pourtant le cinquième commandement du Décalogue : « Tu ne tueras pas » que, pour le moins, les juifs et les chrétiens en premier devraient respecter puisque c’est le texte fondamental de leur religion, à portée universelle. 

Alors qu’aucun ne manifeste donc un quelconque début de commencement de repentance pour son acceptation d’une loi banalisant le meurtre de l’enfant à naître, (et c’est idem dans tous les autres partis importants), ils n’hésitent pas à prodiguer au bon peuple une pléthore de « mea culpa » en veux-tu en voilà ! 

Comme quoi, il y a encore quelque vague résurgence d’expression latino-catholique chez nos démagogues ! 

Mais selon une observance totalement frelatée. 

Ainsi, ne voulant plus connaître ni respecter les dix commandements, Nicolas Sarkozy, tant qu’à faire, histoire d’attendrir ses braves électeurs et de faire pleurer Margot dans les chaumières, y va de pas moins de vingt-sept mea culpa. 

Fort peu en référence hélas aux dix commandements pour tous et semble-t-il, mais ce serait long d’y voir de plus près, pas davantage aux 613 commandements plus détaillés (365 négatifs, 248 positifs) du judaïsme tirés de la Torah selon le Rambam (Maimonide). Nul doute que si Molière écrivait de nos jours, il se ferait unrégal de mettre les 27 repentances si émouvantes du fondateur de « Les Républicains » dans la pratique de quelque Tartuffe de la politichiennerie.

Cela dit, c’est évidemment parce qu’il publie ce jour son bouquin, au titre indécent en regard de sa conception du respect de la vie, que nous nous occupons ce lundi de Sarkozy. 

Parce que la vérité, c’est qu’ils jouent tous au « marketing » des quatre coins, reprenant dès que l’occasion s’en présente une position un peu trop délaissée par un concurrent. Tour à tour, ils sautent donc sur le coin de l’autorité de l’État à renforcer, ou sur celui de celle de plus de liberté ; sur plus de surveillance de l’islamisme ou sur la vigilance contre l’islamophobie ; sur plus d’Europe ou sur moins de Schengen…   

On pourrait consacrer une longue liste à cette déshérence de la politique.

Ceux qui nous gouvernent ou veulent nous gouverner ne sont plus que des politiciens ressemblant à ces distributeurs de saucisses et de rhum du temps jadis pour recruter des équipages. Du moins les saucisses étaient-elles réelles tandis que les propositions tour à tour préconisées et à peine retouchées ne sont-elles que des leurres sans consistance émanant de pitoyables rhétoriques. 

Le grand cardinal de Richelieu, lui, qui ignorant le mot franglais d’aujourd’hui, ne se souciait pas davantage de ce qu’il peut recouvrir, ne confondait pas la politique avec le « marketing ». Il ne cherchait pas à séduire. Il oeuvrait opiniâtrement à la lumière du principe que tout « l’art de la politique consiste à rendre possible ce qui est nécessaire ».