lundi 16 novembre 2015

« ISLAMISME MAINS ROUGES » ET « ISLAMISATION PATTE BLANCHE » : JUSQU’À QUAND L’AVEUGLEMENT IDÉOLOGIQUE ? RÉFLEXIONS.




Bien sûr, l’abomination terroriste de l’islam jihâdiste à un degré jusqu’ici jamais atteint en France suscite l’indignation et l’horreur de l’immense majorité des Français.

Pour nous, comme pour eux, l’heure est simultanément à la compassion pour les victimes et à la colère contre les tueurs et les organisateurs de leurs crimes. Mais elle se porte aussi contre tous ceux, gouvernants et responsables politico-culturels et médiatiques qui, par déni idéologique de réalité et par incurie, ont créé la libanisation de la France.

La solidarité de chrétienté qui a toujours été la raison essentielle de nos engagements nous impose aussi de rappeler que depuis des dizaines d’années, bien avant « l’État islamique », de semblables massacres sont le fait des multiples organisations du même islam jihâdiste en bien des pays d’Afrique et d’Asie et frappant aussi maintes fois en Europe et comme jamais dans les attentats à New York du 11 septembre 2001.

L’on ne saurait non plus oublier combien l’islamisme fut un des moteurs essentiels, trop longtemps occulté, des terrorismes indépendantistes au Maghreb et surtout en Algérie dans les années 1950-1960. Les poseurs de bombes massacreuses de la population algéroise y furent alors mis provisoirement hors d’état de nuire par l’armée française puissante, diligentée avec la détermination appropriée avant d’être ensuite odieusement interdite d’assistance à communauté en danger alors qu’en 1961 et 1962 les massacres, les enlèvements et les tortures se multipliaient dans une indicible hystérie d’horreur pouvant se livrer totalement libre cours.

Vinrent plus tard, en 1975, les atrocités de la longue guerre du Liban. Ce furent d’abord celles du terrorisme palestinien, puis celles des différentes milices sunnites, chiites ou druzes, ce fut enfin celui du terrorisme syrien massacrant aveuglément des milliers de civils dans ses bombardements et attentats mais s’employant à tuer systématiquement aussi tous ceux qui leur résistaient, au premier chef l’héroïque chef de l’État, le chrétien patriote Béchir Gemayel, assassiné à Beyrouth, peu après le meurtre de sa petite fille, avec vingt-sept de ses compagnons de lutte. Nous ne saurions oublier bien sûr que périrent en cette période, écrasés par l’effondrement du Drakkar, cinquante-cinq de nos parachutistes envoyés en mission de paix.

Les attentats de vendredi à Paris ont certes visé aveuglément des personnes de toutes origines et convictions mais les tueurs étaient mus à la fois par la haine de la France et la haine des chrétiens. En effet, l’État islamique les a expressément revendiqués comme dirigés contre « les croisés », ainsi que les islamistes qualifient les occidentaux, pour eux tous coupables de vouloir, d’une manière ou d’une autre, continuer les croisades. Mais surtout, toujours selon eux, tous criminellement adeptes de ce christianisme qui professe abominablement « le seul péché qu’Allah, le miséricordieux, ne pardonne jamais : celui d’associer d’autres dieux à Dieu ». Car, enseigne-t-on dans la plupart des mosquées, les chrétiens sont des idolâtres de Isus et de la Vierge Marie, divinisés et blasphématoirement associés à Dieu.

Hélas, la plupart des analystes, commentateurs médiatiques et les discoureurs politiciens et religieux se refusent à voir que cela constitue la motivation fondamentale de la haine islamiste ; que c’est l’ingrédient majeur du fanatisme meurtrier et tortionnaire de ce que pudiquement ils préfèrent appeler « Daesh ». Afin de demeurer toujours islamiquement correct.

Par ignorance ou le plus souvent par une évidente volonté négationniste, ils oublient d’analyser la réalité de l’État islamique en regard de l’histoire de l’islam ponctuée par son chapelet d’éruptions de fanatisme salafiste pour restaurer en sa pureté d’origine et en tous les actes de la vie le modèle de société voulu par le prophète et codifiée par la loi de théocratie totalitaire, la charia.

Et faut-il excepter de l’histoire de l’islam, comme des monstruosités exceptionnelles non significatives, les grandes abominations exterminatrices allant de Gengis Khan et Tamerlan jusqu’au sultan Abdul Hamid et aux Jeunes-Turcs ? Ces derniers accomplissant au XXe siècle le rêve du sultan de génocide total des Arméniens et autres chrétiens sur le territoire de l’actuelle Turquie. Celle-ci fut vidée entre 1915 et 1918 de 99 % des chrétiens qui y vivaient encore au début du siècle.

Mais outre ce déni de vérité historique sur la succession des phases jihâdistes éclairant l’actualité, les politiciens et la plupart des discoureurs de toutes obédiences oublient de rappeler ce qui est à l’origine de l’État islamique. Car ce dernier ne s’est développé, sur les ravages de l’occupation américaine en Irak, qu’avec la complicité active, conjointement, de la Turquie, de l’Arabie Saoudite et du Qatar, chers pays alliés ! Chers pays alliés où la barbarie de la charia est tout simplement plus institutionnalisée, moins exaltée que chez « Daesh », le petit nouveau de l’islamisme. Ce dernier se venge du manque de compréhension des « croisés » ex exportant une terreur bien sûr modernement plus meurtrière mais analogue à celle des « hashishins » du temps des croisades.

Mais les gouvernants islamistes turcs ou arabes peuvent dire des occidentaux comme jadis Lénine des capitalistes : « Ils sont si bêtes qu’ils nous paieront la corde pour les pendre ». Ils sont en effet si bêtes qu’ils ont été incapables d’exiger que s’exerce pour la grande masse des migrants musulmans la solidarité des États islamiques puissants ou richissimes. Ils sont en effet incapables de voir que ces puissances, et au premier chef la Turquie, dans sa stratégie de grand retour de l’impérialisme ottoman, sont très favorables à une grande migration musulmane vers l’Europe. N’oublions pas non plus hélas dans le paysage diplomatique la surprenante attitude du pape François qui exalte pourtant le principe d’un franc parler à l’égard de tous. Or, à ce jour, n’a-t-il pas omis, dans sa volonté affirmée de dialogue tous azimuts, de demander aux États musulmans d’accueillir leurs frères de l’oumma en migration ? Et comment peut-on ne pas rappeler que le gouvernement de Tayyip Erdogan a fait brutalement vider par sa police les camps de réfugiés pour les pousser vers l’Europe ?

On va bien sûr continuer dans les canaux d’expression du monde occidental à marteler l’impératif « pas d’amalgame », à en faire une sorte de réflexe pavlovien de grande incantation totalitaire. Et on omet de demander aux organisations musulmanes en France et en Occident d’aller au-delà de leurs habituelles bonnes paroles relevant plus ou moins de l’exercice de la taqiya, de s’engager dans la réflexion fondamentale du maréchal Sissi.  Ce dernier, en effet, en présence du recteur de la grande université sunnite Al-Azar a demandé que l’on puisse en finir avec le refus de toute lecture et interprétation critique des textes sacralisés de l’islam et de son histoire. Car contrairement en effet aux surprenantes affirmations du pape François, les livres sacrés de l’islam ne sont pas des « livres de paix et de tolérance ». Il faut n’avoir jamais lu le Coran, les Hadiths et la Sirâ pour affirmer pareille chose !

Alors, certes tout le monde avec raison ne peut éprouver que de la répulsion pour « l’islam à mains rouges » mais en contrepoint, hélas, continue d’avancer sous le flot des bonnes paroles et d’une incroyable naïveté, « l’islam patte blanche », développant désormais d’une manière fulgurante son implantation démographique encadrée par le surgissement ininterrompu des mosquées et autres lieux d’islamisation. Et certes, dans une non complicité globale avec le terrorisme. Mais, au final de cette islamisation, dès qu’elle sera majoritaire, qu’en sera-t-il du statut des femmes, des minorités religieuses chrétiennes, juives et autres ou encore des incroyants ?

Certes l’islam avancera sans la terreur des jihâdistes et sa charia s’imposera avec juste ce qu’il faut de pression intimidatrice comme cela est déjà le cas dans d’innombrables quartiers notamment en période de ramadan. Car, à la vérité, sous les discours et les pratiques de « l’islam patte blanche », les braises de « l’islam mains rouges » continueront de rougeoyer.

Quand donc les responsables politiques et les meneurs d’opinion de nos pays en finiront-ils avec le déni de réalité ?