Bien
sûr, l’abomination terroriste de l’islam jihâdiste à un degré jusqu’ici jamais
atteint en France suscite l’indignation et l’horreur de l’immense majorité des
Français.
Pour
nous, comme pour eux, l’heure est simultanément à la compassion pour les
victimes et à la colère contre les tueurs et les organisateurs de leurs crimes.
Mais elle se porte aussi contre tous ceux, gouvernants et responsables
politico-culturels et médiatiques qui, par déni idéologique de réalité et par
incurie, ont créé la libanisation de la France.
La
solidarité de chrétienté qui a toujours été la raison essentielle de nos
engagements nous impose aussi de rappeler que depuis des dizaines d’années,
bien avant « l’État islamique », de semblables massacres sont le fait
des multiples organisations du même islam jihâdiste en bien des pays d’Afrique
et d’Asie et frappant aussi maintes fois en Europe et comme jamais dans les attentats
à New York du 11 septembre 2001.
L’on
ne saurait non plus oublier combien l’islamisme fut un des moteurs essentiels,
trop longtemps occulté, des terrorismes indépendantistes au Maghreb et surtout
en Algérie dans les années 1950-1960. Les poseurs de bombes massacreuses de la
population algéroise y furent alors mis provisoirement hors d’état de nuire par
l’armée française puissante, diligentée avec la détermination appropriée avant
d’être ensuite odieusement interdite d’assistance à communauté en danger alors
qu’en 1961 et 1962 les massacres, les enlèvements et les tortures se
multipliaient dans une indicible hystérie d’horreur pouvant se livrer
totalement libre cours.
Vinrent
plus tard, en 1975, les atrocités de la longue guerre du Liban. Ce furent d’abord
celles du terrorisme palestinien, puis celles des différentes milices sunnites,
chiites ou druzes, ce fut enfin celui du terrorisme syrien massacrant
aveuglément des milliers de civils dans ses bombardements et attentats mais
s’employant à tuer systématiquement aussi tous ceux qui leur résistaient, au
premier chef l’héroïque chef de l’État, le chrétien patriote Béchir Gemayel,
assassiné à Beyrouth, peu après le meurtre de sa petite fille, avec vingt-sept
de ses compagnons de lutte. Nous ne saurions oublier bien sûr que périrent en
cette période, écrasés par l’effondrement du Drakkar, cinquante-cinq de nos
parachutistes envoyés en mission de paix.
Les
attentats de vendredi à Paris ont certes visé aveuglément des personnes de
toutes origines et convictions mais les tueurs étaient mus à la fois par la
haine de la France et la haine des chrétiens. En effet, l’État islamique les a
expressément revendiqués comme dirigés contre « les croisés », ainsi
que les islamistes qualifient les occidentaux, pour eux tous coupables de
vouloir, d’une manière ou d’une autre, continuer les croisades. Mais surtout,
toujours selon eux, tous criminellement adeptes de ce christianisme qui
professe abominablement « le seul
péché qu’Allah, le miséricordieux, ne pardonne jamais : celui d’associer
d’autres dieux à Dieu ». Car, enseigne-t-on dans la plupart des
mosquées, les chrétiens sont des idolâtres de Isus et de la Vierge Marie,
divinisés et blasphématoirement associés à Dieu.
Hélas,
la plupart des analystes, commentateurs médiatiques et les discoureurs
politiciens et religieux se refusent à voir que cela constitue la motivation
fondamentale de la haine islamiste ; que c’est l’ingrédient majeur du
fanatisme meurtrier et tortionnaire de ce que pudiquement ils préfèrent appeler
« Daesh ». Afin de demeurer toujours islamiquement correct.
Par
ignorance ou le plus souvent par une évidente volonté négationniste, ils
oublient d’analyser la réalité de l’État islamique en regard de l’histoire de
l’islam ponctuée par son chapelet d’éruptions de fanatisme salafiste pour
restaurer en sa pureté d’origine et en tous les actes de la vie le modèle de
société voulu par le prophète et codifiée par la loi de théocratie totalitaire,
la charia.
Et
faut-il excepter de l’histoire de l’islam, comme des monstruosités
exceptionnelles non significatives, les grandes abominations exterminatrices
allant de Gengis Khan et Tamerlan jusqu’au sultan Abdul Hamid et aux
Jeunes-Turcs ? Ces derniers accomplissant au XXe siècle le rêve
du sultan de génocide total des Arméniens et autres chrétiens sur le territoire
de l’actuelle Turquie. Celle-ci fut vidée entre 1915 et 1918 de 99 % des
chrétiens qui y vivaient encore au début du siècle.
Mais
outre ce déni de vérité historique sur la succession des phases jihâdistes
éclairant l’actualité, les politiciens et la plupart des discoureurs de toutes
obédiences oublient de rappeler ce qui est à l’origine de l’État islamique. Car
ce dernier ne s’est développé, sur les ravages de l’occupation américaine en
Irak, qu’avec la complicité active, conjointement, de la Turquie, de l’Arabie
Saoudite et du Qatar, chers pays alliés ! Chers pays alliés où la barbarie
de la charia est tout simplement plus institutionnalisée, moins exaltée que
chez « Daesh », le petit nouveau de l’islamisme. Ce dernier se venge
du manque de compréhension des « croisés » ex exportant une terreur
bien sûr modernement plus meurtrière mais analogue à celle des
« hashishins » du temps des croisades.
Mais
les gouvernants islamistes turcs ou arabes peuvent dire des occidentaux comme
jadis Lénine des capitalistes : « Ils
sont si bêtes qu’ils nous paieront la corde pour les pendre ». Ils
sont en effet si bêtes qu’ils ont été incapables d’exiger que s’exerce pour la
grande masse des migrants musulmans la solidarité des États islamiques
puissants ou richissimes. Ils sont en effet incapables de voir que ces
puissances, et au premier chef la Turquie, dans sa stratégie de grand retour de
l’impérialisme ottoman, sont très favorables à une grande migration musulmane
vers l’Europe. N’oublions pas non plus hélas dans le paysage diplomatique la
surprenante attitude du pape François qui exalte pourtant le principe d’un
franc parler à l’égard de tous. Or, à ce jour, n’a-t-il pas omis, dans sa
volonté affirmée de dialogue tous azimuts, de demander aux États musulmans
d’accueillir leurs frères de l’oumma en migration ? Et comment peut-on ne
pas rappeler que le gouvernement de Tayyip Erdogan a fait brutalement vider par
sa police les camps de réfugiés pour les pousser vers l’Europe ?
On
va bien sûr continuer dans les canaux d’expression du monde occidental à
marteler l’impératif « pas d’amalgame », à en faire une sorte de
réflexe pavlovien de grande incantation totalitaire. Et on omet de demander aux
organisations musulmanes en France et en Occident d’aller au-delà de leurs
habituelles bonnes paroles relevant plus ou moins de l’exercice de la taqiya,
de s’engager dans la réflexion fondamentale du maréchal Sissi. Ce dernier, en effet, en présence du recteur
de la grande université sunnite Al-Azar a demandé que l’on puisse en finir avec
le refus de toute lecture et interprétation critique des textes sacralisés de
l’islam et de son histoire. Car contrairement en effet aux surprenantes
affirmations du pape François, les livres sacrés de l’islam ne sont pas des
« livres de paix et de tolérance ». Il faut n’avoir jamais lu le
Coran, les Hadiths et la Sirâ pour affirmer pareille chose !
Alors,
certes tout le monde avec raison ne peut éprouver que de la répulsion pour
« l’islam à mains rouges » mais en contrepoint, hélas, continue
d’avancer sous le flot des bonnes paroles et d’une incroyable naïveté,
« l’islam patte blanche », développant désormais d’une manière
fulgurante son implantation démographique encadrée par le surgissement
ininterrompu des mosquées et autres lieux d’islamisation. Et certes, dans une
non complicité globale avec le terrorisme. Mais, au final de cette
islamisation, dès qu’elle sera majoritaire, qu’en sera-t-il du statut des
femmes, des minorités religieuses chrétiennes, juives et autres ou encore des
incroyants ?
Certes
l’islam avancera sans la terreur des jihâdistes et sa charia s’imposera avec
juste ce qu’il faut de pression intimidatrice comme cela est déjà le cas dans
d’innombrables quartiers notamment en période de ramadan. Car, à la vérité,
sous les discours et les pratiques de « l’islam patte blanche », les
braises de « l’islam mains rouges » continueront de rougeoyer.
Quand
donc les responsables politiques et les meneurs d’opinion de nos pays en
finiront-ils avec le déni de réalité ?