Beaucoup s’étonnent de la
politique immigrationniste d’Angela Merkel découvrant qu’elle ne consiste pas
du tout en un accueil circonstanciel et provisoire de réfugiés mais en l’organisation
d’une installation massive de populations islamiques, principalement turques et
kurdes, albanaises et kossovardes mais aussi arabes, à hauteur de huit cent
mille personnes sur un an et avec de semblables perspectives pour les années
suivantes.
Un tel phénomène, une pareille
politique nécessite bien sûr une analyse minutieuse et la considération de
plusieurs facteurs ; évidemment pas seulement celui de la seule volonté,
indéniable, d’Angela Merkel. Celle-ci ne saurait en effet aller à l’encontre de
l’assentiment de l’opinion générale allemande et de quasiment toute la
représentation parlementaire.
La première explication de cela
repose sans doute sur la conscience commune de l’effondrement démographique du
peuple allemand. Sa population diminue d’environ huit cent mille unités chaque
année. Phénomène partiellement analogue à celui que j’ai qualifié dès 1980 de
« génocide français » mais relevant sans doute mieux encore pour
l’Allemagne du qualificatif de « suicide » utilisé pour ce qui est de
nous par Eric Zemmour.
Après l’immense saignée et les
épreuves terribles de la guerre, globalement, la famille allemande n’a sans
doute plus eu le courage de faire naître et élever plusieurs enfants.
« Meilleur des mondes » de la pilule, de l’IVG et de la seule
jouissance matérialiste…
Mais enfin, diront certains, de
là à accepter et même encourager massivement l’installation de populations
islamiques, il y a quelque chose d’incompréhensible. Sans doute ! Et qui
mériterait aussi des analyses relevant de la science de psychologie
comportementale des nations.
Mais il y a aussi les
explications des constantes de l’histoire. Certes, l’empire allemand n’a pas
été le seul en Europe à, rechercher et mener une politique d’alliance avec
l’empire ottoman. Il est même venu sur ce point bien après la France.
Souvenons-nous de François Ier et
de son alliance avec la Sublime Porte, et souvenons-nous de la politique de
Louis XIV. Le royaume de France n’était pas dans la bataille de Lépante en 1571
et pas davantage dans celle de Vienne en 1683…
Mais à la fin du 19ème
siècle et au 20ème siècle, ce fut l’empire allemand qui joua
puissamment la carte de l’alliance avec l’empire ottoman.
Souvenons-nous du « Chemin
de fer Berlin-Bagdad »…
Pendant ce que l’on appela
« la Grande Guerre », l’empire ottoman entra dans la Triplice (triple
alliance) avec l’empire allemand et l’empire austro-hongrois.
Souvenons-nous encore de
l’accueil enthousiaste de Guillaume II à Constantinople en 1917, de son
audience chez le Cheikh Oul-Islam et des démonstrations réciproques d’amitié
islamo-germanique.
Souvenons-nous de ce que s’il y
eut un héroïque allemand, le pasteur Lepsius, pour dénoncer (le premier) le
génocide arménien, ce génocide fut perpétré avec une immense complicité des
généraux et officiers allemands encadrant et dirigeant véritablement l’armée
ottomane. Celle-ci, dès décembre 1913, ne fut-elle pas progressivement placée
de fait sous l’autorité du général Liman von Sanders à qui fut décerné très
vite le titre de Pacha ?
Évoquons enfin dans l’ordre de la
constante de politique par delà les régimes, le pacte d’alliance du Grand Mufti
de Jérusalem Hadj Amine al-Husseim avec Hitler.
Ainsi, un axe d’immigration et de
collaboration économique et politique a été sans cesse renforcé entre la Turquie
et l’Allemagne au long des dernières décennies.
Si bien que, de plus en plus
sûrement, la Turquie s’est avancée en Allemagne comme jadis l’Allemagne en
Turquie. Mais avec surtout une implantation toujours plus massive de
population.
Désormais, accueillant encore les
autres immigrations balkano-ottomanes et arabes, et des migrants de partout,
l’Allemagne semble s’islamiser sans grande difficulté d’autant que dans les
régions catholiques on écoute les exhortations du pape et des évêques à
accueillir généreusement les migrants. Peut-être, hélas, sans le discernement
nécessaire et sans tenir compte des leçons de l’histoire.
Inéluctablement, l’Allemagne
subira les effets de sa libanisation.