Préparant l’université d’été du Centre Charlier, qui va
connaître sa plus grande affluence depuis sa création en 1980, m’accordant
ensuite un peu de repos en famille tout en préparant un livre de réflexions sur
le monde actuel, je ne réécrirai ici que dans la deuxième quinzaine du mois
d’août.
FN : je ne m’en mêle
pas !
Quelques amis veulent savoir si je vais m’engager dans
les querelles qui opposent, en PACA principalement mais aussi ailleurs, le parti
de Marine et de Marion aux amis, anciens ou nouveaux, de leur père et
grand-père. Ma réponse est clairement : NON !
Comme
je l’ai déjà dit et expliqué, je ne suis ni avec les
« archéo-lepénistes » ni avec les « gaucho-lepénistes ». Je
m’intéresse bien sûr à l’évolution du FN mais il m’a quitté voilà plus de 10
ans, et je n’ai vraiment, vraiment aucune intention de retourner d’une manière
ou d’une autre dans cette galère ou dans les radeaux qui l’abandonnent. Et je
ne veux me fâcher ni avec mes amis qui rament ni avec ceux des radeaux. En
revanche, j’ai toujours un regard d’interprétation de ses convulsions à la
lumière de mes grands dramaturges préférés. Et je vois que si j’ai été le
premier à évoquer la mythologie, les Atrides, Racine et surtout Shakespeare,
depuis, d’autres ont fait de même, ainsi ce jour dans l’exécrable quotidien de
la bien-pensance bobo-gaucho.
Aujourd’hui,
j’aurais plutôt tendance à penser qu’il y aurait place pour une thèse de
psycho-sociologie et de droit sur le cas particulier assez intéressant de la
famille Le Pen dans le contexte général de l’évolution de l’institution
familiale.
Que
l’on en juge : Jean-Marie Le Pen est le patriarche. Mais ses filles, qui
se marient assez souvent, ne portent jamais les noms de leurs maris, inconnus
sauf des intimes. Les gendres n’ont donc essentiellement que des fonctions de
géniteurs ou de pères adoptifs. Ainsi, quoique fâchée avec Papa, Marine
conserve son nom. Or, elle aurait pu par exemple comme Martine Aubry, fille
Delors, ou Valérie Trierweiler, conserver le nom d’un ancien mari.
Le
gag aussi, c’est que le véritable prénom d’état civil et sans doute de baptême
de Marine est… Marion.
Quant
à Marion, dont je ne sais plus le nom du mari, peu sur le devant de la scène,
la grande presse charognarde a révélé qu’elle n’était pas la fille de Samuel
maréchal qui eut le mérite de l’adopter mais du très courageux Roger Auque,
ancien otage au Liban, ancien agent de différents services secrets et ancien
ambassadeur.
Mais
quoi qu’il en soit des lourds antagonismes entre le père d’un côté et de
l’autre la fille et la petite-fille, ces dernières ne se résolvent pas à
abandonner le nom de Le Pen pour tailler leur propre route politique hors de
l’appellation du patriarche avec lequel elles ont en quelque sorte
« divorcé » au sens étymologique du mot (« séparation »).
On
le voit, il y a matière à étude avec les Le Pen et un Balzac en aurait sans
doute lui aussi trouvé du « grain à moudre ».
Enfin,
que les catholiques et les royalistes qui se lamenteraient par trop de la
réalité des mœurs lepéno-lepénistes n’hésitent pas à profiter de l‘été pour se
cultiver un peu. Il y eut des situations bien plus compliquées et bien plus
regrettables avec certains de nos rois. Et ce fut de même avec un certain nombre
de papes qui certes avaient le sens de la famille mais qui avaient trop
tendance à prendre des maîtresses et à pourvoir leurs enfants de prospères
évêchés et abbayes.
Il
n’y eut pas dans ce cas que le peut-être exagérément diffamé Alexandre VI
(Borgia) avec parmi ses enfants la très belle et très intelligente Lucrèce
Borgia par trop calomniée elle aussi par les professionnels de la
désinformation des grandes familles italiennes ennemies et de la cour d’Aragon.
« Tout a toujours très mal marché ». Il faut souvent se répéter cette
parole du grand Bainville pour pouvoir ne pas céder quelquefois au pessimisme.