vendredi 22 mai 2015

Palmyre : il y a une fois de plus quelque chose qui cloche dans l’affaire…

Palmyre a donc été conquise par les barbares du nouveau califat islamique. Les territoires s’en étendent chaque jour un peu plus, comme des tâches d’encre sanglante sur un papier buvard, des rives de l’Euphrate à celles du Niger.
Je ne suis sans doute pas le seul à être perplexe devant les faits que l’on nous rapporte.
J’ai en effet le souvenir de la traversée du désert de Syrie de la Jordanie à Bagdad. On y voit de loin en loin, à des kilomètres, le moindre campement bédouin et ses quelques chameaux.

Alors, comment les pilotes des avions de la coalition anti « Daesch », avec leurs systèmes de vision les plus perfectionnés qui soient, même nocturne, n’aperçoivent-ils pas les longues colonnes de camions, de pick-up et de blindés progressant avec leurs nuages de poussière dans la platitude des sables et de la rocaille ?

Comment ces avions que l’on vend à des coûts fantastiques pour les immenses capacités de leurs missiles de destruction au sol de toutes les cibles possibles, fixes ou en mouvement, ne détruisent-ils pas les véhicules des rezzous d’Al Bagdadi ?
Mystère !

Mais il y a forcément une explication autre que celle de leur protection magique par des médailles et amulettes avec des versets coraniques telles que l’on en vend par tonnes à La Mecque lors du Hadj. D’autant que les sourcilleux wahabites de l’État islamique abhorrent toutes les dérives maraboutiques et autres selon eux non conformes à la « religion » du prophète et que la superstition violant le monothéisme chimiquement pur vaut aussitôt une décapitation sans appel.

La vérité c’est que, si les véhicules de l’État islamique peuvent progresser aussi vite et mieux que ceux jadis de l’Afrika Korps de Rommel, c’est bien que l’on ne met pas le paquet pour les anéantir.
On interroge sans cesse sur nos chaînes nombre d’experts, de la géopolitique ou de la chose militaire, du CNRS, de Sciences-Po ou de divers observatoires, avec même des généraux retraités très avisés.
À ce jour, je n’en ai donc entendu aucun expliquer comment « Daesch », comme ils disent pour ne pas dire État islamique, peut vaincre aussi vite que les chameliers de Mahomet déboulant, selon la sunna, sur La Mecque le 11 janvier 630 pour la conquête finale de la ville désormais ouverte aux seuls musulmans.

Alors, comment ne pas se demander si finalement « Daesch » ça n’arrangerait pas beaucoup de monde :
- Les Turcs d’abord qui en apprécient en connaisseurs le savoir-faire en matière de crucifixion, d’égorgement et autres pratiques traditionnelles ottomanes ;
- Les Saoudiens ensuite qui, certes, ont commencé à s’inquiéter d’une perspective d’extension sur leur royaume d’un califat qui se ferait épurateur de leur islam un peu trop ramolli.
Mais, en attendant, tant que Bagdadi n’élimine que les régimes impurs et hérétiques de Bagdad et de Damas et règle leur compte définitif aux chrétiens, ne vaut-il pas mieux le laisser œuvrer selon la volonté d’Allah le « miséricordieux » ?
- Les Israéliens qui, toujours inquiets, non sans raison, de la menace du puissant Hezbollah sur leur frontière avec le Liban, le voient avec satisfaction s’épuiser dans la défense du régime de Bachar.
Ne professe-t-on pas à Tel Aviv, selon un pragmatisme, cynique que « les ennemis de nos ennemis ne sont pas toujours forcément des amis mais quelquefois d’utiles alliés circonstanciels » ?
- Quant aux Américains qui certes n’aiment pas « Daesch » mais ne veulent déplaire aux turcs, aux saoudiens, aux israéliens, tout en ne chagrinant pas trop désormais les Iraniens, comment ne pas observer qu’ils frappent Daesch ici, et là le laissent avancer ?

Ainsi voguent au fil des Corans chiites ou sunnites les irrésolutions de l’Occident décomposé.