D’autres préoccupations m’avaient
fait remiser l’expression de mon indignation sur les propos du premier
secrétaire du parti socialiste accusant sans vergogne de xénophobie ou de
racisme larvé ceux qui s’opposent aux réformes des ministres Taubira, Belkacem,
Pellerin et du premier ministre Valls.
Ma première réaction a été celle
d’une riposte trop défensive : répliquer par la simple vérité que nous
verrions bien volontiers, à la place de ces abominables ministres mus par la
même néo-barbarie nihiliste, d’autres
remarquables personnes issues, comme ils disent, de « la
diversité ». Il suffit de fréquenter l’AGRIF et Chrétienté-Solidarité pour
rencontrer des personnes de diverses origines raciales ou nationales, toutes
animées par le même amour de la France, de sa civilisation, et toutes ayant
accompli un beau parcours universitaire et professionnel. Il n’y aurait pas de
difficulté à trouver parmi ces femmes et ces hommes des ministres de grande
qualité.
Mais cela dit, faudrait-il
désormais tomber dans une sorte de xénophilie obligatoire et obsessionnelle
pour se prémunir à tout moment de l’imputation de xénophobie ou de
racisme ?
Taubira est une femme de couleur.
Et alors ? Cette évidence non péjorative doit-elle empêcher de la
considérer comme un ministre politiquement pervers et socialement
nuisible ?
Najat Vallaud-Belkacem est une
très jolie femme blanche d’origine marocaine. Et alors ? Cela doit-il nous
sidérer ? Nous vitrifier ? Non, cela ne nous interdit pas de la juger
pour ce qu’elle fait : un très mauvais boulot de destruction dans l’école
de la connaissance de nos racines civilisatrices judéo-chrétiennes et
gréco-latines.
Fleur Pellerin est une petite fleur
du pays du matin calme. Et alors ? Cela doit-il nous proscrire de
constater que si elle est une sorte de citoyenne alpha-plus de la planète
numérique, elle semble totalement étrangère à la fondamentale exigence
culturelle, au demeurant tout aussi confucéenne qu’aristotélicienne, de défense
des valeurs universelles de l’enracinement. Manuel Valls est d’origine
espagnole et plus spécifiquement catalane. Et alors ? Doit-on pour cela le
ménager ? Outre le fait qu’il a quelque peu « révisé » son
histoire familiale de confortable et paisible vie sous le régime du Général
Franco, qui n’était ni celui d’Hitler ni celui de Staline mais du tourisme de
masse sur la Costa Brava et ailleurs, devrait-on prendre des pincettes en
raison de ses origines pour affirmer qu’il est un très méchant et fanatique
idéologue maçonnique ?
Quant au camarade Cambadélis qui,
quoique trotskyste du temps de sa présidence de la MNEF, fut si généreux avec
le philanthrope Dominique Strauss-Kahn, faudrait-il le respecter parce que
d’origine grecque ? Que nenni ! Pas plus que Strauss-Kahn d’ailleurs
pour ses origines tartares.
La vérité, c’est que ce
grasseyant apparatchik socialiste, à court d’arguments, n’a plus trouvé pour
défendre les ministres de son clan que la misérable ficelle éculée du chantage
à la xénophobie et tutti quanti.
La vérité,
c’est que ce Cambadélis-là, en parfait trotskyste, procède à une sorte de
renversement dialectique subliminal.
En réalité, sachant la difficulté
de défendre ces ministres pour ce qu’ils font, il lance l’ukase de les
respecter pour ce qu’ils sont ! Moyennant quoi, c’est bel et bien un
argument de préférence pour l’origine étrangère qu’il veut faire passer.
Cette inversion, objectivement
raciste, nous ne l’acceptons pas. Nous l’accueillons avec le mot du
général Cambronne.
Pour notre part, nous refusons de
devoir nous faire pardonner d’être un Français dit « de souche »,
issu de familles de long enracinement bigourdan, béarnais et alsacien aussi.
Mais nous aimons nos compatriotes de toutes origines, français récents ou de
longue date, simplement s’ils sont des patriotes et s’ils aiment la France,
dans sa continuité historique et dans une volonté de communauté de destin. En
fidélité à nos racines greco-latines et judéo-chrétiennes et aux valeurs du
Décalogue qui ne sont pas celles du barbare totalitaire Cambadélis.
À nous Ronsard !
En conclusion du texte de ce
jour, on trouvera ci-après ces six vers de Pierre de Ronsard, notre grand poète
de l’amour et de l’amour de la France.
Comme tant d’autres, de l’auteur
de la Chanson de Roland à Voltaire et Théophile Gautier (cf La comédie de la
mort : les marchands du Temple), de François Villon à Balzac et Baudelaire
(cf les poèmes belges), s’il y avait eu dans le passé une police de la pensée
comme celle du moderne Big-Brother un Ronsard ne pourrait s’exprimer
aujourd’hui.
Mais n’était-on pas concrètement
plus libre sous nos rois que sous les carcans de la tolérance de l’actuelle
République maçonnique et totalitaire ?
On n’arrête pas le progrès de la
surveillance démocratique ! Avec le mode d’enseignement voulu par Najad
Vallaud Belkacem, Fleur Pellerin, Valls et Hollande, il y aura de moins en
moins de danger que les petits enfants puissent accéder réellement à l’immense
mine d’impertinence, d’esprit et de liberté de l’âme que constituaient les
« humanités ».
Plus besoin de censure
républicaine : la domination du tout numérique, le règne de l’ersatz
d’anglais, du verlan et du rap-borborygme n’anéantissent-ils pas mieux le goût
des livres et de leur rumination que l’incendie jadis de la bibliothèque d’Alexandrie
par un glorieux prédécesseur de l’actuel calife Al Bagdadi ?
« France, de ton
malheur tu es cause en partie,
Je t’en ay par mes vers
mille fois avertye,
Tu es marastre aux tiens,
et mère aux estrangers,
Qui se mocquent de toi
quand tu es aux dangers :
Car la plus grande part des
estrangers obtiennent
Les biens qui à tes fils
justement appartiennent ».
(Ronsard – Elegie sur les
troubles d’Amboise – (1560) – A Guillaume des Autels
La Pléiade – T2 p 568)