mardi 5 mai 2015

Le Front National enfin libéré du détail mais pas de l’emprise des nostalgiques du gaullisme

L'Institut du Pays Libre communique:


Le spectacle sur les chaînes du 1er mai du Front National a été affligeant à bien des égards. D’abord celui des femhaines, misérables fanatiques féminoïdes en pleine action provocatrice. Croyant pasticher le nazisme, elles en partagent le paganisme naturiste et antichrétien. Elles l’imitent avec délectation, elles en pratiquent une sorte d’inversion idolâtrique.
Mais le plus grave c’est que le premier ministre s’est indigné de la manière certes ferme mais non brutale dont elles ont été évacuées selon une exigence supplétive due à une police qui ne faisait pas son travail. Quand on sait la brutalité avec laquelle ses troupes à ses ordres, traitaient les braves gens de La Manif Pour Tous, on est éberlué par la totale absence de vergogne de ce premier ministre inquiétant.

Bien plus affligeant que le spectacle des blondes bergères nordiques en folie, a été la scène de la pénible montée sur la tribune où il n’était pas attendu de Jean-Marie Le Pen. Sa fille, courroucée, n’a pas su trouver le geste et les mots qui l’aurait grandi. Même si on peut comprendre qu’elle ait été irritée par la nouvelle réitération du « détail ».

Jean-Marie Le Pen n’a hélas jamais voulu en finir avec ce « détail » qui n’en est pas un, avec simplement les mots de la vérité. Car les chambres à gaz ne furent certes pas le seul moyen d’extermination de l’entreprise génocidaire nazie. Mais elles constituèrent en quelque sorte la révélation d’une barbarie scientifique industrielle, celle de moyens de tuerie massive que déjà avaient demandé aux chimistes de l’époque les exterminateurs de la Vendée.
Avant les criminels nazis, les criminels soviétiques avaient d’ailleurs fait fonctionner les fameusesdouchegoubki (« chambres à gaz ambulantes ») mises au point en 1937 pour les besoins en extermination du N.K.V.D.

Le Pen n’a hélas jamais voulu lui non plus trouver les mots qu’il fallait pour rappeler ces choses.
Or, avec son insupportable « détail », il a offert à la médiacratie totalitaire néo-bolchevique, une belle occasion d’amalgame pour discréditer en vrac toute la droite nationale et la pensée non gauchistement idéologisée en général.
Ainsi, en évoquant par ailleurs le régime de Vichy simultanément à sa réitération du « détail », offre-t-il à l’inquisition de l’intellocratie de la gauche, l’occasion d’amplifier encore sa vigilance liberticide.

Est-il encore par exemple possible pour les jeunes historiens de débattre sereinement de la France pendant la guerre à la lumière des analyses non manichéennes d’un Robert Aron, de François-Georges Dreyfus, du rabbin Alain Michel, d’Annie Kriegel, d’Henri Amouroux et encore de notre ami Albert Chambon, compagnon de la Libération, membre fondateur de l’AGRIF ? Pourra-t-on encore librement rappeler que la Résistance fut principalement issue de la droite et la Collaboration de la gauche ?

À n’en pas douter, le « détail » réitéré va servir durablement comme un juteux moyen d’amalgame pour les terroristes de la dictature idéologique gauchiste. Les grosses ficelles dialectiques jouent à plein. Aussi gare à qui osera désormais exprimer comme François Mitterrand que l’histoire ne s’écrit pas en noir et blanc.

Nous avons connu pour notre part au Front National de grand héros de la guerre et de la Résistance tels Jean-Baptiste Biaggi et le docteur Jean-Jacques Plat et les compagnons de la Libération, Michel de Camaret et Pierre Closterman, tous amis de Chrétienté-Solidarité. Et comment oublier aussi Rolande Birgy, la légendaire « béret bleu » de tous les combats pour le respect de la vie, faite à Jérusalem « Juste parmi les nations ».
Mais nous avons connu aussi des hommes intègres et courageux qui, héroïquement aussi, ont servi de leur mieux la France en résistant derrière le maréchal Pétain. Non, ils n’étaient pas des traîtres, ces préfets qui protégeaient les enfants juifs tel celui de l’Hérault sauvant entre autres le petit François-Georges Dreyfus.

Le Front National rassemblait toute une diversité patriotique, sans oublier celle venue de la gauche ayant pris conscience de l’abomination communiste. L’exécrable « détail » avec ses consternantes reprises a pour effet pervers de faire oublier cela.
Il semble que dans le Front National l’on soit toujours méfiant, avec raison, par rapport à l’entrisme récurrent de certains individus issus de groupuscules de nostalgiques ; peut-être bien moins cependant à l’endroit d’autres formes de pénétration et de noyautage...
Pour notre part nous y fûmes sans cesse très opposés à l’emprise de courants néo-païens antichrétiens et racistes.

Aujourd’hui ce qui est navrant, c’est que la nostalgie gaulliste soit ardemment portée par son principal responsable médiatique et conducteur intellectuel. Florian Philippot la synthétise d’ailleurs non sans talent avec sa propre idéologie néo-chevènementiste, jacobine, étatiste et laïciste.

Pourquoi rejetons-nous cette gaullolâtrie ?
On peut certes, comme nous, admirer le général De Gaulle de la France Libre, celui dont nous parlèrent ces grands hommes que furent le colonel Rémy et Georges Bidault ; de même qu’on peut admirer le maréchal Pétain le vainqueur de Verdun sur la tombe duquel François Mitterrand n’omettait jamais chaque année de faire déposer une gerbe de fleurs.
Hélas, si le général De Gaulle, lui, n’a pas été condamné après son départ définitif du pouvoir, il n’en a pas moins été coupable d’une grande trahison, responsable du crime de très volontaire non assistance à communauté en danger dans lesquelles des dizaines de milliers de victimes, de compatriotes, musulmans, juifs et chrétiens, allaient subir les atrocités semblables à celles aujourd’hui perpétrées par « l’État islamique » ou Boko Haram.
Or avec un seul ordre, avec quelques mots tels que : « Faites cesser les tortures et les tueries », De Gaulle aurait pu sauver leur vie et peut-être aussi son âme.

Le journaliste Alain Duhamel l’a martelé : « De Gaulle et l’Algérie, c’est vraiment une trahison ».
Raymond Aron, pour sa part, écrit dans ses mémoires : « Les harkis, pour la plupart, furent livrés à la vengeance des vainqueurs sur l’ordre peut-être du général De gaulle lui-même qui, par le verbe, transfigura la défaite et camoufla les horreurs » (« 50 ans de réflexion politique », Juliard, p.388).
Dans Paris-Match Georges-Marc Benamou écrit : « La France a jeté les harkis dans les basses-fosses de l’histoire. Il y a eu 80 000 morts. Paris a systématiquement entravé leur sauvetage. De Gaulle est bel et bien complice d’un crime contre l’humanité » (n°2841 – 30/10-05/11/2003).

Pas plus que les chambres à gaz, cette ignominie ne fut un détail de l’histoire.
À tort ou à raison, ceux qui défendent le vieux maréchal, invoquent qu’il n’était que le chef de l’État d’une France vaincue, occupée, ruinée ; un chef peut-être mais privé de liberté et de surcroît affaibli par l’âge, désinformé, tiraillé par des influences diverses. Rien de tout cela, pour le général De Gaulle, dans les années soixante, en pleine possession de ses grands moyens, de sa lucidité, gouvernant un pays libre, dirigeant l’armée la plus puissante des nations d’Europe occidentale.

Un autre destin pour l’Algérie que celui de « l’Algérie française », organisé jacobinement dans le déni de sa réalité, bien sûr qu’il le fallait ! Mais votre De Gaulle, monsieur Philippot, votre modèle, votre inspirateur essentiel, ne prit que la solution de l’abandon au pire, de l’indifférence, de laisser saccager une œuvre de sacrifices globalement admirable.

En ces années-là, de 1960 à 1962, De Gaulle se révéla au niveau d’abjection et de trahison d’un Aristide Briand imposant à notre armée du « mandat français au Levant » l’abandon de la Cilicie, l’abandon des Arméniens rescapés, dès lors voués au parachèvement génocidaire par Mustapha Kémal.
Rappeler le grand crime de De Gaulle en 1960-62 fait partie du devoir de mémoire tout comme de rappeler les abominations génocidaires des jacobins, des Jeunes-Turcs, des nazis, des communistes, des islamistes. Ce qui ne dispense pas de se souvenir aussi du sale travail des « Maisons de la culture » données par Malraux à la domination gauchiste et d’une université sciemment abandonnée de même à l’intellocratie marxiste parce que les groupuscules dénonçaient la guerre au Vietnam des Américains que De Gaulle détestait.

Nous n’éprouvons donc pour notre part ni nostalgie pétainiste ni nostalgie gaulliste et ne sommes mus par aucun passéisme mais par une volonté de fidélité à nos racines de civilisation, gréco-latine et judéo-chrétienne, seules porteuses d’un avenir autre que barbare et totalitaire par la transmission des valeurs éternelles du Décalogue.

Encore une chose : nous avons entendu notre ami Bruno Gollnisch, exiger qu’au Front national on dise enfin aujourd’hui clairement si la ligne politique avait changé ou non. Cela nous a un peu étonnés. Bruno Gollnisch ne peut vraiment pas décemment faire semblant d’ignorer que c’est depuis des années que ça a changé ! Ça a changé très évidemment depuis l’ascension fulgurante de Marine au Front National avec l’aide de son mari Eric Iorio, c’était au début des années 2000. Elle mena alors une campagne très active de réunion et dîners-débats pour la non remise en cause de la loi Veil en faveur de l’avortement. Elle bénéficia de l’entier soutien de son père, alors vivement hostile à mes communiqués exprimant mon total désaccord. Pour Marine j’étais devenu comme un adversaire. On peut le vérifier à la lecture de son livre « À contre-flots », d’un laïcisme très agressif (mais très cahotant sur l’islam). Le titre était évidemment bien choisi pour couvrir le fait qu’en réalité elle entendait désormais nager le plus possible dans le courant. C’est dans toute la logique de sa conception jacobine et laïciste qu’elle put alors nager aisément dans le courant idéologique propre à monsieur Philippot dans les canaux de la gauche gaullo-chevènementiste.
Face à cela on aurait mieux aimé un Jean-Marie Le Pen défendant les valeurs d’avenir, de la défense de la vie et des libertés de la droite de conviction plutôt que s’engloutissant dans les remous d’un point de détail aussi mortifère qu’indéfendable.

Alors, que faire ?
Il y a encore au sein du Front National beaucoup de militants de qualité, animés par la volonté de refus de tous les totalitarismes de non soumission à l’avancée de l’ordre islamique, de défense du respect de la vie innocente, de la famille, des libertés religieuses, scolaires, culturelles, syndicales, professionnelles, de solidarité bien sûr avec notre armée. Défense aussi de la laïcité authentique, celle de l’harmonie des domaines distincts de la religion et de la politique, celle du respect de la dignité humaine, laïcité que dévalue le laïcisme de la haine et du sacrilège étatiquement subventionnés.
Pour l’heure, la direction du parti, au nom de la cohésion et des choix stratégiques, des hiérarchies du possible, n’exprime plus, ou de moins en moins, ces valeurs.
Mais paradoxalement, l’éviction de Jean-Marie Le Pen va, croyons-nous, libérer la situation d’un enfermement dialectique entre le père et la fille. Lorsque l’on exprimera son désaccord avec la ligne de Philippot et de Marine, il ne sera plus possible de l’interpréter comme un alignement sur le père, donc dans l’ornière du « détail ». Notre conviction est qu’on va donc aller vers une recomposition des lignes à l’intérieur du Front National, et hors du Front National, hors des deux positions sclérosantes de Jean-Marie Le Pen et de Florian Philippot.
Avec la nouvelle génération de militants patriotes et chrétiens, imaginatifs et non conformistes, de la droite de conviction, la droite des valeurs éternelles et des propositions pour le temps présent et l’avenir face au génocide français, ne peut que ressurgir.