L’affrontement politique, passionné, familial et
générationnel au sein du Front National présente pour l’heure un grand
intérêt dramaturgique dont on ne sait si cela débouchera sur une grandiose
tragédie. Mais les ingrédients y sont !
En
tous cas, ceux qui comme moi sont des admirateurs de Sophocle et d’Euripide et
des inconditionnels de Shakespeare, voient là combien un des intérêts de la
chose politique est de constituer un inépuisable fond de théâtralisation de la
vie. En l’occurrence, quoi que l’on pense d’eux et de leurs idées, les deux
personnages Le Pen sont en effet des acteurs de premier plan qui s’affrontent
dans toute la fascinante visibilité de l’importance de l’hérédité avec un
stupéfiant mimétisme gestuel.
C’est
beau comme l’antique !
On
y trouve de la colère, de l’invective, de la frustration, de l’exécration, de
l’imprécation , de la fulmination, de la jalousie, on y trouve matière à force
références mythologiques et historiques : de l’Oedipe, du roi Lear et du
Hamlet…
Autour
des deux personnages s'agitent, bien sûr, les conseillers austères mais pas si vertueux
qui se voudraient bien ministres demain, les intransigeants, les courtisans,
les avertis et les invertis, ceux qui ont tout à gagner et ceux qui n’ont plus rien à perdre.
Pour
l’instant, vous le voyez, ma passion théâtrale l’emporte sur l’envie de
commenter les positions qui s’affrontent. Aussi, moi, qui ne suis guère
fanatique du moindre des « tuits », je m’en tiens à ce propos qui
m’est venu spontanément à la bouche : « Je ne suis ni archéo-lepéniste
avec le père ni gaucho-lepéniste avec la fille ». Mais pour ce qui est
d’une plus ample réflexion, on en trouve l’esquisse dans mon dernier texte
publié sur ce blog.