jeudi 9 avril 2015

Le Pen et Le Pen.

L’affrontement politique, passionné, familial et générationnel au sein du Front National présente pour l’heure un grand intérêt dramaturgique dont on ne sait si cela débouchera sur une grandiose tragédie. Mais les ingrédients y sont !

En tous cas, ceux qui comme moi sont des admirateurs de Sophocle et d’Euripide et des inconditionnels de Shakespeare, voient là combien un des intérêts de la chose politique est de constituer un inépuisable fond de théâtralisation de la vie. En l’occurrence, quoi que l’on pense d’eux et de leurs idées, les deux personnages Le Pen sont en effet des acteurs de premier plan qui s’affrontent dans toute la fascinante visibilité de l’importance de l’hérédité avec un stupéfiant mimétisme gestuel.

C’est beau comme l’antique !

On y trouve de la colère, de l’invective, de la frustration, de l’exécration, de l’imprécation , de la fulmination, de la jalousie, on y trouve matière à force références mythologiques et historiques : de l’Oedipe, du roi Lear et du Hamlet…

Autour des deux personnages s'agitent, bien sûr, les conseillers austères mais pas si vertueux qui se voudraient bien ministres demain, les intransigeants, les courtisans, les avertis et les invertis, ceux qui ont tout à gagner et ceux qui n’ont plus rien à perdre.

Pour l’instant, vous le voyez, ma passion théâtrale l’emporte sur l’envie de commenter les positions qui s’affrontent. Aussi, moi, qui ne suis guère fanatique du moindre des « tuits », je m’en tiens à ce propos qui m’est venu spontanément à la bouche : « Je ne suis ni archéo-lepéniste avec le père ni gaucho-lepéniste avec la fille ». Mais pour ce qui est d’une plus ample réflexion, on en trouve l’esquisse dans mon dernier texte publié sur ce blog.