vendredi 2 janvier 2015

Mes vœux en un seul mot…

C’est après tout une aimable tradition que celle des vœux de nouvel an.

Et ce n’est pas parce qu’elle peut être l’expression d’un simple conformisme social voire souvent d’une certaine hypocrisie que nous devrions y renoncer. Reste que l’on peut certes quelquefois éprouver de l’agacement à entendre les sempiternels souhaits de « bonne année… et bonne santé surtout ! » prodigués à tout va sans aucune originalité ni attention particulière et quelquefois même un peu impudiquement à l’égard de ceux qui n’ont plus grand chose à attendre, sinon rien, des douces jouissances de ce bas-monde.

Néanmoins, on sent bien qu’il n’est pas évident de formuler par exemple le souhait d’une prochaine « bonne et sainte mort » !

Si vous faites cela, sans nul doute beaucoup vous regarderont avec des yeux écarquillés devant l’expression incongrue d’un tel vœu que l’on peut certes penser mais tout de même pas exprimer.

La vérité, cependant, c’est que pour nous, qui ne sommes pas des hypocrites, les souhaits de bonheur et de joie que l’on adresse à ceux que l’on aime sont bien sincères, persuadés que nous sommes de ce que la plupart ont encore en ce monde un bel avenir devant eux.

J’offre donc avec joie, à chacun d’entre vous, chers lecteurs de ce blog, mes souhaits d’une très bonne année selon ce que vous espérez dans tous les ordres de vos affections familiales et amicales, et aussi pour notre France et notre civilisation chrétienne si menacées.

J’y ajouterai l’espoir d’un progrès de notre combat commun contre ce qui est, me semble-t-il, un aspect négatif plus particulièrement spécifique à notre époque, à savoir le déni de réalité.

Je traite pour le prochain numéro de Reconquête de la surprenante intervention du pape devant sa Curie portant sur les quinze pathologies infectieuses qui, selon lui, l’affectent et même la gangrènent.

Car cela annonce certainement un prochain grand nettoyage rapide de cette nouvelle Curie d’Augias par un François tel l’Héraclès de notre mythologie grecque.

J’ai scruté avec attention la liste des maladies spirituelles, morales et même psychiatriques ainsi diagnostiquées et ses considérations dont la conclusion sans doute très lourde de signification et de conséquences : « Vous devez accepter de vous laisser soigner ! ». Je réserve pour l’heure mes commentaires aux lecteurs de Reconquête.

Mais j’ajoute ici mon regret de ce que François n’ait pas évoqué cette maladie du déni de réalité qui pourtant, selon moi, affecte une grande partie de l’Église catholique tout comme l’immense majorité de la classe politico-médiatique. Or l’autruche qui, dit-on, cache sa tête dans le sable pour ne pas voir les dangers, devrait être leur symbole commun.

Le déni de réalité fut considérable par rapport au nazisme dont on ne voulait pas lire « Mein Kampf « , le livre fondateur que Fernand Sorlot, héroïque éditeur, avait fait traduire et publié, au grand dam d’Hitler, pour que nos opinions publiques sachent de quoi il retournait.

Il fut immense et surtout bien plus durable, car encore jusqu’à nos jours, par rapport au communisme. Mais il ne l’est pas moins par rapport au phénomène islamique qui dure depuis quatorze siècles au long desquels les chrétiens ont subi maintes grandes tourmentes  des exterminationnismes jihâdistes ou les longues époques d’un triste régime de dhimmitude.

Or voici que François qui, certes et heureusement, se désole des sommets d’abomination à nouveau atteints par les actuels fanatismes musulmans, ne cesse, en contrepoint, d’évoquer régulièrement avec faveur le concept « d’islam authentique ». Mais jamais il ne nous dit où il a trouvé cet islam authentique, quasi idyllique pour la coexistence religieuse.

Cependant notons à ce propos, positivement, que l’on entend désormais proférer chez les plus fieffés catholiques islamophiles des considérations de retour au réel, comme celle du Père Roucou, directeur du Service des Relations avec l’Islam (SRI) affirmant que « les musulmans n’ont pas la liberté de conscience ». Notons encore le propos à la tonalité bien désabusée du Conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux que préside le cardinal Tauran réclamant face au pire « une prise de position claire et courageuse de la part des responsables religieux, surtout musulmans ». Sans quoi « quelle crédibilité pourrait avoir encore le dialogue intereligieux patiemment poursuivi ces dernières années ? »

Que voilà comme un timide mais néanmoins bon début de prise de conscience de la réalité ! Avec un peu de chance, ces bons religieux catholiques finiront par s’apercevoir que l’islam n’étant pas qu’une religion mais essentiellement un système politico-religieux, il ne devrait pas relever de la catégorie générale du dialogue « interreligieux » mais plutôt de négociations plus spécifiquement politico-religieuses.

Le déni de réalité, par trop prolongé, ne conduit-il pas presque toujours au déni de vérité ?   

Voilà une maladie essentielle que François n’a pas diagnostiquée pour la Curie !

Serait-ce que miraculeusement elle n’en soit pas affectée ou serait-ce que comme ce déni de réalité affecte, bien au-delà de ses prélats, d’immenses pans du corps de l’Église, François n’a pas voulu l’évoquer ?

Mais serait-ce aussi qu’il ne se sentirait pas complètement à l’abri de ce virus pour ne pas le dénoncer chez les autres ?

Toujours est-il que notre vœu pour nos hommes d’Église comme pour les politiques est celui du retour au réel, étape nécessaire de l’accès à la vérité.

Je conclurai avec cette phrase d’André Charlier : « C’est le combat qui vous attend, non pas le combat pour défendre des intérêts si respectables soient-ils ou des idées sociales ou même votre patrie, mais simplement le combat pour la VÉRITÉ ».

Vérité : c’est ce qu’il faut tous nous souhaiter.