C’est
après tout une aimable tradition que celle des vœux de nouvel an.
Et ce n’est pas parce qu’elle peut être l’expression d’un
simple conformisme social voire souvent d’une certaine hypocrisie que nous
devrions y renoncer. Reste que l’on peut certes quelquefois éprouver de
l’agacement à entendre les sempiternels souhaits de « bonne année… et
bonne santé surtout ! » prodigués à tout va sans aucune originalité
ni attention particulière et quelquefois même un peu impudiquement à l’égard de
ceux qui n’ont plus grand chose à attendre, sinon rien, des douces jouissances
de ce bas-monde.
Néanmoins,
on sent bien qu’il n’est pas évident de formuler par exemple le souhait d’une
prochaine « bonne et sainte mort » !
Si
vous faites cela, sans nul doute beaucoup vous regarderont avec des yeux
écarquillés devant l’expression incongrue d’un tel vœu que l’on peut certes
penser mais tout de même pas exprimer.
La
vérité, cependant, c’est que pour nous, qui ne sommes pas des hypocrites, les
souhaits de bonheur et de joie que l’on adresse à ceux que l’on aime sont bien
sincères, persuadés que nous sommes de ce que la plupart ont encore en ce monde
un bel avenir devant eux.
J’offre
donc avec joie, à chacun d’entre vous, chers lecteurs de ce blog, mes souhaits
d’une très bonne année selon ce que vous espérez dans tous les ordres de vos
affections familiales et amicales, et aussi pour notre France et notre
civilisation chrétienne si menacées.
J’y
ajouterai l’espoir d’un progrès de notre combat commun contre ce qui est, me
semble-t-il, un aspect négatif plus particulièrement spécifique à notre époque,
à savoir le déni de réalité.
Je
traite pour le prochain numéro de Reconquête de la surprenante intervention du
pape devant sa Curie portant sur les quinze pathologies infectieuses qui, selon
lui, l’affectent et même la gangrènent.
Car
cela annonce certainement un prochain grand nettoyage rapide de cette nouvelle
Curie d’Augias par un François tel l’Héraclès de notre mythologie grecque.
J’ai
scruté avec attention la liste des maladies spirituelles, morales et même
psychiatriques ainsi diagnostiquées et ses considérations dont la conclusion
sans doute très lourde de signification et de conséquences : « Vous
devez accepter de vous laisser soigner ! ». Je réserve pour
l’heure mes commentaires aux lecteurs de Reconquête.
Mais j’ajoute ici mon regret de ce que François n’ait pas
évoqué cette maladie du déni de réalité qui pourtant, selon moi, affecte une
grande partie de l’Église catholique tout comme l’immense majorité de la classe
politico-médiatique. Or l’autruche qui, dit-on, cache sa tête dans le sable
pour ne pas voir les dangers, devrait être leur symbole commun.
Le
déni de réalité fut considérable par rapport au nazisme dont on ne voulait pas
lire « Mein Kampf « , le livre fondateur que Fernand Sorlot,
héroïque éditeur, avait fait traduire et publié, au grand dam d’Hitler, pour
que nos opinions publiques sachent de quoi il retournait.
Il
fut immense et surtout bien plus durable, car encore jusqu’à nos jours, par
rapport au communisme. Mais il ne l’est pas moins par rapport au phénomène
islamique qui dure depuis quatorze siècles au long desquels les chrétiens ont
subi maintes grandes tourmentes des
exterminationnismes jihâdistes ou les longues époques d’un triste régime de
dhimmitude.
Or
voici que François qui, certes et heureusement, se désole des sommets
d’abomination à nouveau atteints par les actuels fanatismes musulmans, ne
cesse, en contrepoint, d’évoquer régulièrement avec faveur le concept « d’islam
authentique ». Mais jamais il ne nous dit où il a trouvé cet islam
authentique, quasi idyllique pour la coexistence religieuse.
Cependant
notons à ce propos, positivement, que l’on entend désormais proférer chez les
plus fieffés catholiques islamophiles des considérations de retour au réel,
comme celle du Père Roucou, directeur du Service des Relations avec l’Islam
(SRI) affirmant que « les musulmans n’ont pas la liberté de conscience ».
Notons encore le propos à la tonalité bien désabusée du Conseil Pontifical pour
le dialogue interreligieux que préside le cardinal Tauran réclamant face au
pire « une prise de position claire et courageuse de la part des
responsables religieux, surtout musulmans ». Sans quoi « quelle
crédibilité pourrait avoir encore le dialogue intereligieux patiemment
poursuivi ces dernières années ? »
Que
voilà comme un timide mais néanmoins bon début de prise de conscience de la
réalité ! Avec un peu de chance, ces bons religieux catholiques finiront
par s’apercevoir que l’islam n’étant pas qu’une religion mais essentiellement
un système politico-religieux, il ne devrait pas relever de la catégorie
générale du dialogue « interreligieux » mais plutôt de négociations
plus spécifiquement politico-religieuses.
Le déni de réalité, par
trop prolongé, ne conduit-il pas presque toujours au déni de vérité ?
Voilà une maladie essentielle que François n’a pas
diagnostiquée pour la Curie !
Serait-ce
que miraculeusement elle n’en soit pas affectée ou serait-ce que comme ce déni
de réalité affecte, bien au-delà de ses prélats, d’immenses pans du corps de
l’Église, François n’a pas voulu l’évoquer ?
Mais
serait-ce aussi qu’il ne se sentirait pas complètement à l’abri de ce virus
pour ne pas le dénoncer chez les autres ?
Toujours
est-il que notre vœu pour nos hommes d’Église comme pour les politiques est
celui du retour au réel, étape nécessaire de l’accès à la vérité.
Je
conclurai avec cette phrase d’André Charlier : « C’est le combat
qui vous attend, non pas le combat pour défendre des intérêts si respectables
soient-ils ou des idées sociales ou même votre patrie, mais simplement le
combat pour la VÉRITÉ ».
Vérité : c’est ce qu’il faut
tous nous souhaiter.