J’accroche sur le café de ce
matin quelques instants de débat sur un livre dont on parle beaucoup et que je
n’ai pas lu. Ce que je glane pour l’heure des propos de son auteur ne me
transporte pas d’admiration mais j’entends bien feuilleter le bouquin et aller
plus loin si affinité.
En revanche, Thomas Legrand, un
des habituels histrions de cette matinale dans laquelle il peut à loisir, sans
risque de contradiction, étaler une ignorance égale à sa suffisance, professe
doctement le lieu commun sans cesse rabâché par l’idéologiquement correct selon
lequel « l’islam politique n’existe pas ».
Triste incapacité à percevoir que la politique, telle que conceptualisée par Aristote et Platon,
ne se dégage évidemment pas du Coran, des Hadiths et de la Sira de Mahomet. Et
que surtout la distinction évangélique des domaines de Dieu et de César n’a
effectivement pas été appliquée par ce prophète et ses califes jusqu’à nos
jours.
À l’évidence, ce pauvre bobo de Thomas
Legrand n’arrive pas à comprendre que la politique en islam ne se ramène pas
aux jeux des pouvoirs selon Montesquieu et des partis selon nos idéologies.
Mais s’il a raison, c’est donc
que le créateur de l’islam, Mahomet n’était pas à Médine un chef politique, que
ses quatre califes (successeurs) et les autres n’étaient peut-être que des
sortes de papes musulmans, et que tous les sultans et monarques veillant sur
l’application de la charia ou bien n’étaient pas des politiques on bien
n’étaient pas de bons musulmans !
On respire vraiment en découvrant
que l’Ayatollah Khomeiny n’était donc pas un vrai musulman et ses continuateurs
non plus.
On est vraiment soulagé de savoir
enfin que le chef de la Turquie, Tayyip Erdogan, n’est pas en réalité un
musulman. Sans doute n’est-il qu’un
escroc humoriste préposé au devant de la scène turque lorsqu’il
déclare : « les mosquées sont nos casernes, les minarets sont
nos baïonnettes, les dômes nos casques » ?
Quant aux monarques d’Arabie
Saoudite, des Emirats, du Maroc et aux dictateurs de tous les autres États des
57 pays de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), quelle erreur
commettions-nous en pensant qu’ils dirigeaient eux-aussi des pouvoirs
politiques inspirés par celui de Mahomet. Alors que ce dernier ne fut en
réalité qu’un poète mystique !
Alors, rallions-nous et
proclamons « Non, l’islam politique n’existe pas » !
Quel bonheur va ainsi être le
nôtre de pouvoir être enfin dans la paisible sérénité d’un accord avec les
grands penseurs politiques de la chose islamique que sont les Bayrou, les
Douste-Blazy, les Hollande, les Juppé, les Sarkozy….