« Solve et coagula », c’est à dire
« dissoudre puis coaguler » (on peut traduire encore par
reconstituer) est le principe fondamental de l’alchimie. Il est invoqué dans le
fatras de tous les courants hermétistes, gnostiques, occultistes et
maçonniques. Il est en effet censé receler tous les secrets de l’Opus Magnus,
c’est à dire le Grand-Œuvre, de la re-création que visent les initiés de toutes
ces « traditions » ésotéristes.
Pour les adeptes, un des grands maîtres de tout cela, et pour
beaucoup le plus grand, a été le grand initié franc-maçon, René Guénon, penseur
d’un traditionalisme non chrétien, et même fondamentalement anti-chrétien et
qui termina sa vie au Caire, converti à l’islam soufiste. Ne vous choquez pas
de la répétition de l’adjectif « grand ». J’en abuse volontairement
un peu par dérision du langage maçonnique où il revient sans cesse.
Oui, « Solve et
coagula » est une formule essentielle de la spéculation maçonnique. Il
faut le savoir pour saisir le tour d’esprit fondamentalement nihiliste,
dissolvant, subversif de bien de ceux qui gouvernent ou inspirent les
gouvernants de ce mode de république que nous subissons.
Leur connivence secrète, par delà
leurs querelles, les porte vers la décomposition, la déstructuration, la
désintégration humaine et sociale. Et sur les décombres nécessaires, ils
veulent imposer leur utopie constructiviste.
Le docteur Simon, maître d’œuvre
de la loi Veil, Vincent Peillon, Manuel Valls, Christiane Taubira, ont en
commun cette idéologie religieuse de l’utopisme maçonnique ! Il consiste à
ne pas accepter l’œuvre du Créateur, à la dissoudre, selon le grand cri de rage
« du passé faisons table rase ». L’homme alors doit se faire
lui-même Créateur, selon les pensées communes à Marx, Bakounine, Jaurès ou
Sartre. Et cela donne ce que j’appelle la « reconstruction surimi »,
celle du « meilleur des mondes ».
Ainsi, le soi-disant
« mariage pour tous » a été imposé notamment par la rage orgueilleuse
de la « sœur » Taubira, grande prêtresse franc-maçonne d’un
luciférianisme idéologique tel qu ‘exalté par un Albert Pike, personnage
très important de la maçonnerie américaine .
La « réforme territoriale », c’est à dire le
remembrement de la France en treize grosses régions, procède également de ce
tour d’esprit constructiviste de
déracinement prétendument re-créateur. La « réforme » est certes
peut-être moins lourde de conséquences tragiques que les lois Veil et Taubira,
elle n’en est pas moins gravement stupide et néfaste. Bien sûr on invoque le
sempiternel principe égalitariste. Comme si l’harmonie et la prospérité de ce
qu’ils désignent significativement par les mots sans substance de
« territoire » et de « collectivité » dépendaient de leur
étendue et de leur masse.
Chose absurde s’il en est pour
quiconque a un peu de bons sens ! Nos dernières petites principautés
européennes sont-elles nécessairement moins bien gérées et moins prospères que
de gros ensembles bureaucratiquement administrés ? L’intelligence politique
pour l’administration de la France devrait consister évidemment à la
réorganiser empiriquement sur la base de la réalité historique de nos provinces
aux contours certes non figés et adaptés aux nouvelles donnes économiques.
Ce qu’il fallait, c’est en effet supprimer le fameux
« millefeuille » des chevauchements et imbrications de compétence des
départements et des régions mais avec des ensembles provinciaux conformes au
leg de la géographie et de l’histoire et aux besoins du présent et de l’avenir.
Cela donnerait environ une
quarantaine de provinces modernes dans leur identité historique. La plupart de
ces provinces porteraient leurs noms de toujours : Alsace, Lorraine,
Normandie, Bretagne, Bourgogne, Auvergne, Flandres, Bas-Languedoc,
Haut-Languedoc, Gascogne, Roussillon, Poitou, Vendée, etc…
D’autres pourraient prendre une
dénomination nouvelle mais inscrite dans la réalité et l’identité. Ainsi
« Pyrénées-Adour » qui pourrait regrouper le Pays Basque, la Bigorre,
le Béarn soit les deux départements actuels des Hautes-Pyrénées et Pyrénées
Atlantiques.
J’avais jadis travaillé sur cela
avec des gens remarquables au sein du Front National dans le cadre des deux
organismes dévolus à la culture et à la formation que j’avais créés. Hélas, je
dus bien vite déchanter, le jacobinisme se portait toujours bien dans ce
mouvement qui devenait un parti comme les autres, et nos propositions furent
balayées par l’autorité suprême.
À l’évidence, aujourd’hui, dans
la perspective de pouvoir gouverner de gros morceaux territoriaux, le FN ne se
mobilise pas beaucoup contre la réforme territoriale socialiste et encore moins
pour l’alternative que j’ai évoquée. Pas plus d’ailleurs que pour l’abrogation
des lois mortifères et les changements de politiques économiques, sociales et familiales
que nous défendons telles que l’instauration du chèque scolaire ou l’impôt à
taux unique.
Je partage donc à peu près
totalement les réflexions d’Eric Zemmour dans son entretien avec le Corriere
de la Serra. Car mes amis et moi demeurons les annonciateurs de ce que nous
appelons la « droite de conviction », une droite à l’opposé de la
droite de décomposition de l’UMP que dominent hélas aussi par trop les
apprentis-sorciers du « solve et coagula » et de toutes les
inversions fondamentales… et qui ne sont pas non plus sans influence au sein du
FN…