vendredi 19 décembre 2014

Réforme territoriale : « Solve et coagula ».

« Solve et coagula », c’est à dire « dissoudre puis coaguler » (on peut traduire encore par reconstituer) est le principe fondamental de l’alchimie. Il est invoqué dans le fatras de tous les courants hermétistes, gnostiques, occultistes et maçonniques. Il est en effet censé receler tous les secrets de l’Opus Magnus, c’est à dire le Grand-Œuvre, de la re-création que visent les initiés de toutes ces « traditions » ésotéristes.
 Pour les adeptes, un des grands maîtres de tout cela, et pour beaucoup le plus grand, a été le grand initié franc-maçon, René Guénon, penseur d’un traditionalisme non chrétien, et même fondamentalement anti-chrétien et qui termina sa vie au Caire, converti à l’islam soufiste. Ne vous choquez pas de la répétition de l’adjectif « grand ». J’en abuse volontairement un peu par dérision du langage maçonnique où il revient sans cesse.

Oui, « Solve et coagula » est une formule essentielle de la spéculation maçonnique. Il faut le savoir pour saisir le tour d’esprit fondamentalement nihiliste, dissolvant, subversif de bien de ceux qui gouvernent ou inspirent les gouvernants de ce mode de république que nous subissons.
Leur connivence secrète, par delà leurs querelles, les porte vers la décomposition, la déstructuration, la désintégration humaine et sociale. Et sur les décombres nécessaires, ils veulent imposer leur utopie constructiviste.
Le docteur Simon, maître d’œuvre de la loi Veil, Vincent Peillon, Manuel Valls, Christiane Taubira, ont en commun cette idéologie religieuse de l’utopisme maçonnique ! Il consiste à ne pas accepter l’œuvre du Créateur, à la dissoudre, selon le grand cri de rage « du passé faisons table rase ». L’homme alors doit se faire lui-même Créateur, selon les pensées communes à Marx, Bakounine, Jaurès ou Sartre. Et cela donne ce que j’appelle la « reconstruction surimi », celle du « meilleur des mondes ».
Ainsi, le soi-disant « mariage pour tous » a été imposé notamment par la rage orgueilleuse de la « sœur » Taubira, grande prêtresse franc-maçonne d’un luciférianisme idéologique tel qu ‘exalté par un Albert Pike, personnage très important de la maçonnerie américaine .

La « réforme territoriale », c’est à dire le remembrement de la France en treize grosses régions, procède également de ce tour d’esprit  constructiviste de déracinement prétendument re-créateur. La « réforme » est certes peut-être moins lourde de conséquences tragiques que les lois Veil et Taubira, elle n’en est pas moins gravement stupide et néfaste. Bien sûr on invoque le sempiternel principe égalitariste. Comme si l’harmonie et la prospérité de ce qu’ils désignent significativement par les mots sans substance de « territoire » et de « collectivité » dépendaient de leur étendue et de leur masse.
Chose absurde s’il en est pour quiconque a un peu de bons sens ! Nos dernières petites principautés européennes sont-elles nécessairement moins bien gérées et moins prospères que de gros ensembles bureaucratiquement administrés ? L’intelligence politique pour l’administration de la France devrait consister évidemment à la réorganiser empiriquement sur la base de la réalité historique de nos provinces aux contours certes non figés et adaptés aux nouvelles donnes économiques.

Ce  qu’il fallait, c’est en effet supprimer le fameux « millefeuille » des chevauchements et imbrications de compétence des départements et des régions mais avec des ensembles provinciaux conformes au leg de la géographie et de l’histoire et aux besoins du présent et de l’avenir.
Cela donnerait environ une quarantaine de provinces modernes dans leur identité historique. La plupart de ces provinces porteraient leurs noms de toujours : Alsace, Lorraine, Normandie, Bretagne, Bourgogne, Auvergne, Flandres, Bas-Languedoc, Haut-Languedoc, Gascogne, Roussillon, Poitou, Vendée, etc…
D’autres pourraient prendre une dénomination nouvelle mais inscrite dans la réalité et l’identité. Ainsi « Pyrénées-Adour » qui pourrait regrouper le Pays Basque, la Bigorre, le Béarn soit les deux départements actuels des Hautes-Pyrénées et Pyrénées Atlantiques.

J’avais jadis travaillé sur cela avec des gens remarquables au sein du Front National dans le cadre des deux organismes dévolus à la culture et à la formation que j’avais créés. Hélas, je dus bien vite déchanter, le jacobinisme se portait toujours bien dans ce mouvement qui devenait un parti comme les autres, et nos propositions furent balayées par l’autorité suprême.

À l’évidence, aujourd’hui, dans la perspective de pouvoir gouverner de gros morceaux territoriaux, le FN ne se mobilise pas beaucoup contre la réforme territoriale socialiste et encore moins pour l’alternative que j’ai évoquée. Pas plus d’ailleurs que pour l’abrogation des lois mortifères et les changements de politiques économiques, sociales et familiales que nous défendons telles que l’instauration du chèque scolaire ou l’impôt à taux unique.

Je partage donc à peu près totalement les réflexions d’Eric Zemmour dans son entretien avec le Corriere de la Serra. Car mes amis et moi demeurons les annonciateurs de ce que nous appelons la « droite de conviction », une droite à l’opposé de la droite de décomposition de l’UMP que dominent hélas aussi par trop les apprentis-sorciers du « solve et coagula » et de toutes les inversions fondamentales… et qui ne sont pas non plus sans influence au sein du FN…