mardi 18 novembre 2014

Il faut sauver Asia Bibi !



Mais refuser aussi un insupportable système de chantage et d’auto-censure !

Il aura donc fallu attendre cinq ans, deux condamnations à mort et la menace d’une prochaine pendaison pour que des voix s’élèvent pour demander au président du Pakistan de gracier Asia Bibi. Asia Bibi n’est au demeurant coupable de rien, sinon d’être chrétienne et d’avoir cru pouvoir boire de l’eau au même puits que ses voisines musulmanes indignées par l’incongruité blasphématoire de cette impure infidèle.

Il y a cinq ans les appels de Chrétienté-Solidarité pour Asia Bibi ne recueillaient aucun écho à la Mairie de Paris. Cette fois, madame Hidalgo réagit et c’est bien, mais en quelque sorte au nom d’une solidarité féminine.

Mais espérons aussi que les appels de grandes autorités étatiques et spirituelles persuadent le président pakistanais de son devoir de « gracier » Asia Bibi et de la faire libérer pour qu’elle ne soit pas assassinée en prison ; et qu’avec sa famille elle puisse quitter le Pakistan pour sauver leur vie.

La menace qui pèse sur Asia Bibi et les siens n’interdit cependant pas d’observer à partir de son cas combien s’installe de fait dans les pays pas encore islamisés un système d’autocensure et de soumission à un implicite chantage.

Car désormais s’impose l’évidence de ce que tout appel à un respect élémentaire des droits de l’homme à la vie et à la liberté doit obligatoirement s’accompagner d’une exigence de manifestation de respect déférent pour l’islam. Ainsi se met en place implicitement un système d’autocensure liberticide dans lequel, pour ne pas courroucer les autorités islamiques, il ne faut plus désormais ni analyser, ni critiquer, ni manifester le moindre refus de l’islam et de sa charia sur laquelle s’ordonne son système archaïque de théocratie totalitaire.

Ainsi désormais, le refus d’une respectueuse considération pour l’islam est-il taxé d’islamophobie. N’est-ce point là pourtant la première étape d’un diktat de soumission idéologique ? Les non-musulmans en pays d’islam deviennent ainsi comme autant d’otages potentiels dans un immense système d’interdiction universel des libertés fondamentales de pensée et d’expression où toute réflexion est jugée provocatrice et tout refus considéré comme blasphématoire.

C’est là un des grands défis que les penseurs et dirigeants des nations d’Occident, mais aussi les musulmans non totalitaires, doivent relever avec intelligence et courage, si le mot de liberté a encore un sens.


Bernard Antony. 
Président de Chrétienté-Solidarité