Le 7 octobre 1571, à cinq heures de l’après-midi, le pape Saint Pie V tient une réunion de travail au Vatican, entouré de plusieurs
prélats.
Alors
que le cardinal Bussoti, en quelque sorte son ministre des finances, expose une
importante affaire, il se lève promptement, lui fait signe de s’interrompre et
se précipite à la fenêtre, l’ouvre et demeure alors pendant quelques minutes
immobile, les yeux fixés vers un coin du ciel en une contemplation silencieuse
et profonde.
Son
visage dénote ensuite une très vive et lumineuse émotion. Comme transporté
d’une sainte allégresse, il s’adresse à ses prélats, s’écriant :
« Assez parler des affaires, ce n’est pas le moment, courons plutôt rendre
grâce à Dieu, notre armée est victorieuse ! »
Les
ayant priés de sortir, il se précipite alors, les yeux baignés de larmes, pour
se mettre à genoux dans son oratoire.
La
victoire de Lépante ne marqua pas hélas la fin des invasions ottomanes en
Europe. Mais la défaite de l’alliance constituée par l’énergique souverain
pontife eut été catastrophique : c’était la route de Rome ouverte à
Soliman, saint Pierre bientôt transformée en mosquée comme sainte Sophie dans
ce qui avait été Constantinople.
En
mémoire de ce grand événement, saint Pie V voulut que chaque année désormais on
célébrât la fête de Notre-Dame du Saint Rosaire le premier dimanche d’octobre.
Car la Sainte Vierge avait exaucé les prières des chrétiens. L’Église reprenait
ainsi une antique coutume romaine consistant à offrir en hommage aux grands
personnages des couronnes de fleurs appelées « chapels ». Les fleurs
étaient désormais, pour l’hommage à la Vierge Marie, les grains du chapelet.
L’expansion
ottomane n’avait guère cessé depuis des siècles, malgré la longue résistance de
Byzance jusqu’à la mort de Constantinople en 1453 et celle, dans les îles de la
Méditerranée, des chevaliers de Malte.
Elle
était marquée par une tradition de cruauté et pas seulement dans la guerre,
remontant aux origines et traditions mongoles des turcs. Et l’on sait combien
la persécution des chrétiens de Terre Sainte et des pèlerins par les Turcs
seldjoukides avait été atroce, déclenchant la juste réaction des croisades.
Aujourd’hui
seuls les imbéciles ne voient pas ce qu’il en est de la réalité de la Turquie
islamiste parfaitement complice jusqu’à aujourd’hui de « l’État
islamique ».
Hélas,
on se souvient de ce que le pape Paul VI, bien mal inspiré en l’occurrence,
piétinant la mémoire des chrétiens écorchés vifs par Soliman jugea bon un jour,
Dieu sait pourquoi, peut-être dans une sorte de masochisme de fausse
repentance, de rendre à la Turquie les drapeaux pris à Lépante par les glorieux
sauveurs de Rome et de la liberté chrétienne.
Et
pour l’heure, le pape François ne semble pas non plus hélas sur la voie de son
grand prédécesseur saint Pie V pour épargner à l’Europe « le grand retour
ottoman » comme titré par Reconquête il y a déjà plusieurs années, pour
épargner l’islamisation, ce que j'ai appelé génocide par substitution et que d’autres désignent comme« le grand remplacement ».