mardi 7 octobre 2014

Victoire de Lépante, victoire du Rosaire.



Le 7 octobre 1571, à cinq heures de l’après-midi, le pape Saint Pie V tient une réunion de travail au Vatican, entouré de plusieurs prélats.

Alors que le cardinal Bussoti, en quelque sorte son ministre des finances, expose une importante affaire, il se lève promptement, lui fait signe de s’interrompre et se précipite à la fenêtre, l’ouvre et demeure alors pendant quelques minutes immobile, les yeux fixés vers un coin du ciel en une contemplation silencieuse et profonde.

Son visage dénote ensuite une très vive et lumineuse émotion. Comme transporté d’une sainte allégresse, il s’adresse à ses prélats, s’écriant : « Assez parler des affaires, ce n’est pas le moment, courons plutôt rendre grâce à Dieu, notre armée est victorieuse ! »

Les ayant priés de sortir, il se précipite alors, les yeux baignés de larmes, pour se mettre à genoux dans son oratoire.

La victoire de Lépante ne marqua pas hélas la fin des invasions ottomanes en Europe. Mais la défaite de l’alliance constituée par l’énergique souverain pontife eut été catastrophique : c’était la route de Rome ouverte à Soliman, saint Pierre bientôt transformée en mosquée comme sainte Sophie dans ce qui avait été Constantinople.

En mémoire de ce grand événement, saint Pie V voulut que chaque année désormais on célébrât la fête de Notre-Dame du Saint Rosaire le premier dimanche d’octobre. Car la Sainte Vierge avait exaucé les prières des chrétiens. L’Église reprenait ainsi une antique coutume romaine consistant à offrir en hommage aux grands personnages des couronnes de fleurs appelées « chapels ». Les fleurs étaient désormais, pour l’hommage à la Vierge Marie, les grains du chapelet.

L’expansion ottomane n’avait guère cessé depuis des siècles, malgré la longue résistance de Byzance jusqu’à la mort de Constantinople en 1453 et celle, dans les îles de la Méditerranée, des chevaliers de Malte.

Elle était marquée par une tradition de cruauté et pas seulement dans la guerre, remontant aux origines et traditions mongoles des turcs. Et l’on sait combien la persécution des chrétiens de Terre Sainte et des pèlerins par les Turcs seldjoukides avait été atroce, déclenchant la juste réaction des croisades.

Aujourd’hui seuls les imbéciles ne voient pas ce qu’il en est de la réalité de la Turquie islamiste parfaitement complice jusqu’à aujourd’hui de « l’État islamique ».

Hélas, on se souvient de ce que le pape Paul VI, bien mal inspiré en l’occurrence, piétinant la mémoire des chrétiens écorchés vifs par Soliman jugea bon un jour, Dieu sait pourquoi, peut-être dans une sorte de masochisme de fausse repentance, de rendre à la Turquie les drapeaux pris à Lépante par les glorieux sauveurs de Rome et de la liberté chrétienne.

Et pour l’heure, le pape François ne semble pas non plus hélas sur la voie de son grand prédécesseur saint Pie V pour épargner à l’Europe « le grand retour ottoman » comme titré par Reconquête il y a déjà plusieurs années, pour épargner l’islamisation, ce que j'ai appelé génocide par substitution et que d’autres désignent comme« le grand remplacement ».