Communiqué:
Le seul engagement qu’a pris Nicolas Sarkozy hier au soir, sur le journal de 20h de France 2, est celui de ne pas remettre en cause la loi Taubira sur le mariage homosexuel. On ne peut que le déplorer. On s’en souviendra.
Le seul engagement qu’a pris Nicolas Sarkozy hier au soir, sur le journal de 20h de France 2, est celui de ne pas remettre en cause la loi Taubira sur le mariage homosexuel. On ne peut que le déplorer. On s’en souviendra.
Pour le reste, c’est avec son grand talent de communication, surtout en comparaison de l’extraordinaire médiocrité, souvent aux confins du grotesque, de François Hollande, qu’il a parlé pour finalement ne faire part que de son intact appétit de pouvoir et ne dévider que des lieux communs.
Il a ainsi affirmé vouloir mener une politique de grand
rassemblement sur des idées nouvelles mais il n’en a esquissé strictement
aucune.
Au contraire, selon un des positionnements les plus éculés
de la vieille droite politicienne sans doctrine autre que celle de la séduction
électoraliste, il a répété plusieurs fois que les catégories de droite et de
gauche, d’extrême-droite et d’extrême-gauche étaient obsolètes.
Ce discours revenant sans cesse depuis un siècle fut d’une
part une constante des fascismes ou autres régimes dictatoriaux et de l’autre
des politiciens des droites sans doctrines autres que celles des techniques de
la flatterie électoraliste.
On ne peut hélas attendre de Nicolas Sarkozy qu’il attaque
vraiment la gauche à sa racine qui n’est pas celle de la justice sociale mais
celle de la sécrétion constante des idéologies utopistes et nihilistes de déni
de la nature humaine, celle de la culture de mort. On en sait les raisons qui
tiennent sans doute à son inculture sur certains plans et aussi à son
épanouissement dans les relations « bobos ».
On ne peut à l’évidence attendre de lui qu’il affirme les
valeurs à la fois d’enracinement et d’universalité d’une authentique droite de
conviction : celle du respect de la vie innocente, celle de l’écologie
humaine, celle de la dignité de la personne humaine, de la protection de la
famille, des libertés scolaires et professionnelles ; celles enfin d’une
France libre et forte dans une Europe redessinée autour de pactes d’alliance
pour défendre l’héritage et les valeurs de sa civilisation face aux barbaries
totalitaires.
Ceux qui auraient lu le sondage du Figaro de ce samedi sur
« ce que les électeurs de droite attendent de Sarkozy » ont eu à
l’évidence en main « la feuille de route » de l’ancien chef de l’État
et quasiment l’explication de la ligne de ses propos.
On y observe ainsi que le sondage révèle une légère
majorité pour ne pas supprimer la loi Taubira sur le mariage dit pour tous.
Sarkozy s’aligne.
On y observe les désirs de mesures économiques à l’opposé
de celles des socialistes, notamment sur le temps de travail et les retraites.
Mais une majorité ne souhaite pas la suppression de l’ISF. On y recueille la forte
opposition aux privilèges et abus de la fonction publique. Sauf l’ISF, dont il
ne parlera plus, tout cela sera, avec raison d’ailleurs, sur la ligne sans
grand changement sur ces points du Sarkozy d’hier et d’aujourd’hui.
On y veut la renégociation des accords de Schengen.
Sarkozy n’aura mis que quelques années pour voir la perniciosité de ces
accords ! Repentant, il a promis hier de revenir sur sa longue inertie sur
la question.
Mais le gag, c’est qu’à Opinion Way, où il est peu
probable que dominent les idées de la liberté nationale, on a mis dans ce
sondage la proposition aux pays de la zone euro d’un « nouveau traité
européen pour aller vers plus de fédéralisme » (sic !). Et comme cela
semble bien sonner, les cornichons de sondés se sont prononcés pour à 61 %,
contre à 15 %, les autres ne sachant pas.
Ceci est évidemment en parfaite contradiction avec le
désir de revenir sur Schengen !
On attend les « idées nouvelles » de Sarkozy
pour surmonter cette contradiction.
Pour ce qui est des mesures sur « le durcissement des
conditions d’accès à la nationalité française », sur « la suppression
de l’aide médicale aux étrangers en situation irrégulière », sur « le
rétablissement des peines planchers pour les délinquants multirécidivistes »,
les approbations sont très fortement majoritaires.
Sans aucun doute, Sarkozy jouera à fond sur cela pour
essayer de récupérer de l’électorat Front National.
Mais on observera enfin que les sondeurs d’Opinion Way et
du Figaro se sont bien gardés de mettre au sondage des mesures pour le respect
de la vie contre la banalisation de l’avortement ou contre l’islamisation de
notre pays.
C’est qu’on est là dans l’ordre de tabous que l’on n’ose
pas du tout enfreindre à l’UMP et d’ailleurs pas beaucoup, même au Front National.
Or, plus que jamais la France a besoin du retour d’une
droite de défense des valeurs de la vie, de la patrie, de la famille, de la
sécurité et des libertés, de la solidarité et de la justice sociale et d’une
justice idéologiquement indépendante. C’est autour de tout cela, sans
exception, que doit s’ordonner le programme de cette droite de conviction.
Bernard Antony
Bernard Antony