Tard hier au soir, l’appel très ému de Cécile Montmirail
à peine rentrée chez elle après notre réunion de travail à l’AGRIF, elle vient
d’apprendre la nouvelle : la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH)
a suspendu en urgence la décision du Conseil d’État français d’autoriser la
mise à mort de Vincent Lambert par arrêt de son alimentation et surtout de son
hydratation. En clair, le laisser mourir de faim et de soif comme quoi, me
dit-elle, il y a des fois où une institution de justice européenne est un
recours contre la barbarie judiciaire française.
Quelques minutes après, c’est la voix de Jérôme Triomphe,
d’évidence encore nouée par l’émotion, empreinte de sa fatigue des jours et
surtout des dernières heures de bataille pour Vincent avec son confrère et ses
parents, face aux partisans étatiques ou médiatiques de la solution finale.
Jérôme est à la fois le meilleur des amis et le plus
combatif et talentueux des avocats, et en cette affaire, l’AGRIF bien sûr le
soutient inconditionnellement comme elle soutient Viviane et Pierre, les
admirables parents de Vincent.
Je perçois qu’auprès de lui est sa merveilleuse épouse
Sophie qui a épousé aussi tous ses combats et veille sur lui. Je les embrasse
très fort. C’est cela, la vie de l’AGRIF et aussi de Chrétienté-Solidarité,
dont Jérôme sera un des animateurs essentiels de l’université.
Bataillant pour Vincent, Jérôme en effet comme moi et
tous nos militants est très tendu sur le sort de Mariam Ibrahim dont on a appris
qu’à peine libérée elle a été à nouveau arrêtée. Si cela est possible,
(question de visas !), nous sommes prêts à essayer d’aller à Khartoum
d’autant que Jérôme, en cette affaire, ayant saisi le très important Bâtonnier
des avocats de Paris, ce dernier a exprimé toute sa volonté d’appuyer le combat
contre le sort atroce que la « justice » de la charia entendait
réserver à Mariam.
Au moment de terminer ces lignes du jour, je prends
connaissance de la déclaration du docteur Kariger, le médecin acharné à laisser
maintenant périr de faim et de soif Vincent Lambert puisque, sans prévenir ses
parents, il l’avait déjà l’an dernier laissé « débranché » pendant 31
jours. Preuve d’ailleurs de la résistance vitale de vincent.
Kariger, donc, hier après-midi, très satisfait de la
décision du Conseil d’État osait déclarer : « Cette décision est une
reconnaissance pour mon équipe médicale ». On croit rêver. Ou plutôt
cauchemarder !