Le suffrage, hier, d’un électeur sur quatre est la concrétisation du saut quantitatif fulgurant que le Front National a effectué en cinq ans sur les décombres des partis de gouvernement, tous idéologiquement sclérosés et minés par des scandales de corruption.
« La
bonne personne au bon moment » : le succès du Front National tient
évidemment en grande partie au talent et à l’énergie que sa présidente, Marine
Le Pen, a su mettre en œuvre pour rallier au socle ancien du courant national
rassemblé par son père l’adhésion de couches nouvelles de Français révoltés par
le flot ininterrompu d’une immigration sans limites et la destruction économique
et sociale.
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Pitoyable protestation que celle du premier ministre Valls au regard
dangereusement enfiévré, ne trouvant à dévider face à la débâcle de son parti
et à l’effondrement social que de fausses et dérisoires promesses de diminution
fiscale. Incapable d’une réflexion autre que débilement matérialiste…
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Spectacle tout aussi affligeant que celui des dirigeants d’une UMP aux abois
devant le resserrement des nasses judiciaires dans lesquelles leur corruption a
enfermé certains d’entre eux.
Et
ce n’était évidemment pas la gesticulation spéculative de dernière minute de
Nicolas Sarkozy sur une réforme de l’Union Européenne qui pouvait changer les
choses. Totalement inepte, comme si l’on pouvait retailler, au mépris de la
logique et des traités de l’eurocratie, une nouvelle entité économique
franco-allemande ! L’UMP
est désormais un bateau ivre sans commandant qu’abandonnent d’incertaines
chaloupes de sauvetage.
Devant
ce spectacle de fin de V° république, on voit mal comment le très nullissime
François Hollande pourrait bien longtemps encore demeurer recroquevillé à
l’Élysée, objet du dédain des autres chefs d’État, sans dissoudre l’Assemblée
ou démissionner.
Quant
à Marine Le Pen, l’avancée qu’elle a conduite peut certes la rapprocher de
l’exercice périlleux du Pouvoir.
Paradoxalement,
cela va en grande partie dépendre de ce que son groupe, désormais important au
Parlement Européen, fera pour faire à la fois avancer le slogan ancien de
Chrétienté-Solidarité : « Sortons de cette Europe-là ! »,
mais simultanément pour proposer un dessein alternatif de l’unité indispensable
en bien des domaines des nations européennes.
Deux
défis fondamentaux doivent être en effet relevés, pour leur survie, par la
France et les autres pays : celui de la décomposition nihiliste de notre
société et celui non seulement de l’immigration mais de l’islam réel, celui de
la charia, qui, jihadiste ou non, conquiert d’immenses pans de l’Asie et
d’Afrique à la démographie exponentielle. La France seule ne peut relever ce
défi.
Le
Front National semble pour l’heure réaliser la synthèse du
« national » et du « social » jadis souvent rêvée au XX°
siècle mais rendue impossible par la conjoncture internationale ou dévoyée par
les modèles de systèmes totalitaires pervers.
Pour
autant, pour nous, l’avenir de la France ne réside pas dans l’établissement
d’un néo-jacobinisme où toujours plus l’Etat et l’administration ne cesseront
de se substituer au libre exercice des corps intermédiaires familiaux et
sociaux.
Il
faut souhaiter que le Front National, dont la responsabilité historique est
désormais très lourde, puisse prendre les bonnes orientations d’une politique
certes d’autorité mais de la vie, des
libertés et des solidarités nécessaires.
À
son égard, on ne peut et doit avoir qu’une attitude non pas certes
d’inconditionnalité mais de bienveillance a priori.