jeudi 9 janvier 2014

Le phénomène Dieudonné

Ayant eu il y a quelque temps à manifester une divergence chagrinée très conjoncturelle à l’égard de Minute, je suis d’autant plus ravi de pouvoir exprimer aux désormais milliers de lecteurs de ce blog combien j’ai apprécié le numéro de la semaine écoulée « Spécial Dieudonné », d’abord en raison de l’important et superbe article d’analyse sévère d’Antoine Vouillazère et aussi ceux d’Yves Theurin et d’Hervé Escrimal.

Non ! Hormis peut-être la reconnaissance du fait que, me dit-on, ce Dieudonné avait de réels talents d’humoriste, je ne partage rien de ce qui relève de ses postures politiques. Et je n’apprécie pas plus ceux qui se livrent à d’indignes provocations sur les victimes de l’exterminationisme nazi que je n’en accepterais de quiconque ferait des bras d’honneur aux millions de victimes des exterminationismes communistes, dont d’ailleurs, honteusement, le négationnisme n’est presque jamais combattu, sinon par nous.

Bien sûr aussi, nous sommes révoltés de la constante complaisance de la gauche politique, médiatique et pseudo-culturelle pour le groupuscule raciste et terroriste de ces femmes de haine que sont les « Femen ». De même encore, pourquoi donc, au moment des représentations-excrémentations de pseudo-pièces de théâtre dégoulinantes de pure haine du christianisme et des chrétiens, n’y a-t-il eu de la part du gouvernement que des mesures de répression contre nos protestations ?

Pourtant, c’est par dizaines de millions que du début du siècle dernier jusqu’à nos jours, des chrétiens ont été persécutés, massacrés pour leur foi.

Par le communisme, bien sûr, et la franc-maçonnerie mexicaine, mais sans oublier les victimes par millions des génocides des Arméniens et autres chrétiens d’Orient par l’islam turc ; et les massacres ininterrompus et de plus en plus nombreux par tous les islamismes sunnites comme chiites, ce qui a toujours laissé indifférent cet homme qui porte le beau prénom de Dieudonné, hélas admirateur, avec quelques autres, du régime iranien des ayatollahs.

Cela dit, les cercles influents, maçonniques et autres sociétés de pensée qui orientent le « politiquement correct » de la classe politico-médiatique, feraient bien de réfléchir à ce que signifie le phénomène Dieudonné. Ne sont-ils pas capables de voir qu’il constitue à ce jour le plus grand avatar de l’antiracisme ? Que leur soi-disant antiracisme, pardonnez-moi cette trivialité, leur pète à la gueule.

Oui, voilà, je le répète, que dans cette France qu’ils laissent partir en quenouille, leur ordre « moral » pseudo-multiculturel et pluraliste se casse la gueule par une glissade sur une triste quenelle comme sur une flaque d’huile.

C’est que, si regrettable soit-il - c’est comme ça - le phénomène Dieudonné est celui d’une révolte contre la classe régnante qu’elle était incapable de pressentir. Ah, les bons apôtres de la nomenklatura socialiste, se croyant prémunis par l’étalage de leurs bons sentiments style « touche pas à mon pote » ! Harlem Désir ramené à une posture de riche dame de bonnes œuvres, laïcarde, pleine de bonne conscience pour avoir dit des mots d’encouragement suave à des prolos, ma chère, si sympathiques.

Non, Dieudonné n’est pas tant une cause de trouble qu’une conséquence, une révélation de la distanciation tragique avec la réalité de ceux qui se croient propriétaires de la République, de ses institutions, de son éducation et de ses médias.

Et c’est ainsi que les Marie-Chantal et autres snobinards de la bien-pensance gaucho-mondaine et de l’idéalisme cosmopolito-mondialiste ont des vapeurs de stupéfaction, des bouffées d’indignation comme en eurent certainement à Rome les privilégiés de la déliquescence impériale lorsque se révolta ce maudit Spartacus. Quelle horreur, ma chère, tous ces « blacks » ne sont décidément pas comme cette bonne Taubira !

À vrai dire, si n’était notre tristesse devant la décadence française, il y aurait tout de même de quoi bien rigoler devant l’effroi des vertueux dindons de la morale antiraciste qui prétendent gouverner.