Mon vieil et si fidèle ami Txomin
Etchebarne vient de m’appeler tout à l’heure de Bayonne pour me redire son
irritation devant les emprunts frauduleux dont mes textes font l’objet de la
part de certains politiques et journalistes. Il voulait attirer d’abord mon
attention sur tel billettiste du Figaro qui disserte aujourd’hui, quinze jours
après mon communiqué sur la quenelle et la quenouille. Je lui ai gentiment dit
que je ne le suivais pas.
D’abord, il pouvait bien se faire
qu’à d’autres que moi vienne l’idée d’ironiser sur la parenté à la fois
sémantique et formelle de la quenelle et de la quenouille.
Et puis surtout, ce gentil
billettiste n’a pas comme moi mis l’accent sur le fait que cette si dérisoire,
en soi, histoire de quenelle, était encore une révélation de notre pauvre
France qui part en quenouille, vraiment gouvernée par des andouilles.
Txomin m’a aussi cité le deuxième
vice-président du Front National (quoique tout de même premier en tant que
« prince-consort ») qui vient de déclarer que Manuel Valls était
« le premier impresario de Dieudonné ». C’est, en effet, ce que
j’avais exprimé, mais plus vertement, dans le communiqué pré-cité où je
proposais que l’on s’interrogeât sur le fait de savoir si Dieudonné n’avait pas
acheté Valls et le Crif ( auquel se joint maintenant le ridiculissime François
Hollande !) ou si, plutôt, ces derniers n’étaient pas vraiment très
cons ? C’est cette deuxième hypothèse qui était à l’évidence la
bonne !
Je veux rappeller ici au passage
que je n’ai pour ma part jamais eu de sympathie idéologique pour Dieudonné que
l’Agrif poursuivit il y a plusieurs années pour ses insultes anti-catholiques.
Je note simplement que, hors nous, celles-ci n’avaient ému personne dans le petit
monde politico-mediacrassique.
Ainsi, pour se faire de la
notoriété, mieux vaut exciter, fut-ce à rebrousse-poil, la vive sensibilité
juive que celle des catholiques de chez nous, fantastiquement tièdes et même
amorphes malgré toutes les exterminations dont ont été victimes, tout au long
du XX°siècle et jusqu’à nos jours, nos frères chrétiens de par le monde.
Moi, je n’appréciais guère que
certains avec Mr Dieudonné aillent en Iran, accompagnés d’ailleurs de quelques
rabbins ultra-orthodoxes, manifester leur affection pour le régime Iranien.
Les péripéties et contradictions
dialectiques de l’antisémitisme et de la sémitophilie, du racisme et de
l’antiracisme, n’ont d’ailleurs pas fini de nous surprendre.
Il y a peu, on s’indignait
partout, non sans raison, des métaphores animalières de mauvais goût à propos
de Mme Taubira qu’il ne faut attaquer que pour son exécrable politique et non
pour sa gestuelle.
Mais voilà que lorsque la feuille
d’excrémentation Charlie-Hebdo dessine de même un Dieudonné dans une comparaison
simiesque, cela n’indigne plus personne !
Et c’est ainsi que le même
procédé est abominable dans un cas et acceptable dans un autre ! Serait-il
que idéologiquement Taubira soit toute blanche et Dieudonné tout noir ?
Cependant, alors que la politico-médiacrassie
s’emploie à occuper le bon peuple avec de la querelle sur la quenelle, la
France, comme je l’ai écrit, continue de partir en quenouille. Et l’on ne voit
pas quel parti, quel personnage pourraient bien la tirer de là.
Je viens d’entendre à la radio
les propos de ce jour de Marine Le Pen, à l’occasion de ses vœux, sur Mr Valls
et l’affaire Dieudonné. Alignés, dit-elle, « une fois n’est pas
coutume », sur les positions de la Ligue des Droits de l’Homme sur la
question de la liberté d’expression. Sauf information rectificatrice, elle n’a
pas pointé l’incroyable délit de discrimination raciste à l’égard des chrétiens
qu’a commis le ministre et que pourtant, dès hier, j’ai épinglé par un
communiqué de l’Agrif. Dommage.