lundi 2 septembre 2013

Hollande et la Syrie : notre pays placé dans une indécente posture de freluquet matamore.

                                                                              
Bernard Antony, président de l’Institut du Pays Libre, communique :

Sur le fond d’abord de la question syrienne, ce que préconise Mr Hollande et que l’on ne peut que difficilement désigner par le mot de politique est caractérisé à la fois par l’indigence et l’abjection.

- Indigence parce que, une fois de plus, l’interventionnisme occidental en Syrie est caractérisé comme en Afghanistan, comme en Irak, comme en Libye, par la simultanéité d’un aventurisme guerrier destructeur et d’une absence totale d’idée de solution politique, les prétendus remèdes s’avérant finalement souvent pires que les maux à éliminer.

- Abjection en effet parce que la posture guerrière de Mr Hollande se situe dans la parfaite continuité de l’abjecte tradition socialiste consistant à déclarer des guerres dont criminellement ils privent notre armée des moyens de les mener. On peut se demander quelque fois s’il ne s’agit pas de la jouissance par des idéologues antimilitaristes au gouvernement de leur pouvoir d’envoyer à la mort les meilleurs d’une armée exécrée…

Pour autant, Mr Hollande est pour l’heure fier comme Artaban du beau travail, indéniablement, de nos soldats qu’il a envoyés au Mali. On verra si la suite politique en est à la hauteur.

Il a donc pris goût à la manœuvre militaire et verrait bien nos avions, qui n’en peuvent plus, aller frapper du côté de Damas, non sans risques majeurs pour nos aviateurs alors que le grand allié américain déverserait sans risque ses missiles « de croisière » (quel joli nom !) et autres performantes fusées.

Or, voilà que Barack Obama, tout de même moins prompt que son prédécesseur Bush, le va-t-en guerre aussi criminellement menteur qu’irresponsable, n’a pas encore décidé, avant l’aval de son Congrès, de donner le feu vert aux bombardements.

Hollande se retrouve ainsi dans la niaise posture d’un freluquet matamore lâché par un grand costaud de copain.

Mais surtout, quelle solution voudrait-il pour la Syrie ? Et quelles solutions envisagent donc les Américains ?Et surtout les Israéliens dont, en bons politiques, les discours sont évidemment faits pour dissimuler les intentions réelles ?

Pour notre part, ayant prévu dès ses débuts, annoncé et répété que cette guerre durerait, et sans jamais oublier les crimes au Liban, Sous Hafez et sous Bachar, de l’occupant syrien et de ses alliés, nous avons préconisé une politique du moindre pire plutôt que celle du chaos, à savoir une solution de partition et de répartition certes insatisfaisante mais moins pire que de gigantesques massacres.

N’y eut-il pas ainsi, sous le mandat français, un « gouvernorat alaouite » ?

Si la France avait encore une diplomatie, elle devrait s’employer à une concertation avec tous les protagonistes régionaux et les puissances impliquées dans le drame syrien et pour le moins autant avec les Russes qu’avec les Américains. Afin de conjurer d’abord les menaces des islamismes terroristes opposés chiites et sunnites.


Il faudra certes inéluctablement de la fermeté et certainement de la mise en œuvre de forces militaires pour amener la paix en Syrie. Mais il faut d’abord du réalisme et de l’intelligence, et savoir ce que l’on veut.