Le
collectif de la Manif pour Tous annonce que celle-ci se déroulera avenue de la
Grande Armée.
On
ne peut que s’en réjouir.
Il
insiste sur le fait que celle-ci se déroulera dans un cadre « légal et
républicain ». Ouf ! Cette double insistance rassurera sans doute les
angoissés qui craignaient que Frigide Barjot ne se livre à une tentative de
coup d’État ce dimanche en fin d’après-midi.
Le collectif réitère encore sa condamnation de
l’homophobie, qui comme chacun sait, comme la claustrophobie ou l’agoraphobie,
est un concept de médecine psychiatrique. Mais l’imputation de
« phobie » est désormais une arme dialectique de sidération visant à
discréditer ceux qui seraient coupables d’une insuffisance de
« philie », en l’occurrence d’homophilie.
Sur le premier point, on ne saisit pas bien la nécessité
d’une sorte d’autodisculpation. Les gauches syndicales et politiques, sûres
d’elle, n’éprouvent pas le besoin d’en faire autant.
Sur le second point, on ne saisit pas non plus la
nécessité d’une autoflagellation permanente. Ni « homophobes » ni
« homophiles » et laissant ces concepts aux psychiatres, il s’agit
tout simplement de dire non au « mariage gay », non à la dénaturation
du mariage.
Reste maintenant à savoir quelle sera la tonalité des
slogans et des discours. S’il s’agit de ne pas offenser un pouvoir mû par le
nihilisme révolutionnaire le plus fanatique, on peut craindre que cette
manifestation soit sans effet.
Ce n’est que si une foule immense scande le slogan très
légitime et très démocratique : « Hollande,
démission ! » que le pouvoir reculera. Puisse la lucidité
politique inspirer les dirigeants de la Manif pour Tous !