Ma nécessaire attention militante
aux médias, au moins à certaines heures, pour observer l’état de la
désinformation et la réfuter selon mes faibles moyens, m’a occasionné de
constater le déferlement de haine aussitôt impulsé contre le nouveau pape, le
Saint Père François.
Ainsi, l’autre soir sur LCI vers 21h, l’émission avec des
journalistes correspondants de journaux étrangers à Paris, était comme un
concours de déversement de fiel contre le chef de l’Église catholique par des
journalistes non catholiques s’arrogeant avec une impudente morgue le droit
d’éructer comminatoirement ce qu’ils exigeaient de réforme de cette
institution.
Le petit roquet anglais tortillant de la bouche
avertissait que ce réactionnaire pape François, coupable d’être hostile au
mariage pour tous, devrait s’expliquer sans plus attendre sur son rôle pendant
la dictature des militaires en Argentine aussi atroce que l’engagement de
benoît XVI dans les Hitler Jugend (sic !)
Notons au passage que nul ne rappelle jamais ce qui
entraîna dialectiquement cette dictature, certes affreuse, à savoir des
milliers d’assassinats par les terroristes d’extrême gauche.
La journaliste hollandaise, vautrée dans une suffisance
imbécile, injuriait sur les mêmes thèmes le pape François, selon elle coupable
de ne pas tolérer l’homosexualité et surtout l’avortement. Sans doute cette
délicate créature batave avait-elle éprouvé les délicieux frissons de plaisir
de sentir découper et expulser de son intimité les morceaux sanglants d’un
petit enfant privé du droit de naître.
Une autre journaliste, dont je n’ai pas saisi le média
d’appartenance, manifestement très soucieuse, la pauvre chérie, de la réforme
de l’Église catholique, manifestait de même sa vertueuse indignation contre ce
pape peu favorable aux grandes étapes du progrès que sont le mariage gay, la
pilule, l’avortement. Tous protestaient encore de leur indignation devant le
retard catholique à tolérer le mariage des prêtres, l’ordination des femmes et
celles des homosexuels en tant que tels.
Seul un malheureux et pas antipathique journaliste
espagnol de ABC osa esquisser que l’on ne pouvait tout de même pas exiger du
pape de défendre d’autres valeurs que celles de la morale catholique, mais cela
se perdit dans la jactance.
Le maître de jeu du débat, à visage de cobra, résuma alors
l’opinion consensuelle du groupe : « finalement, ce pape est contre
tout : contre l’avortement, contre le mariage pour tous, contre l’homosexualité ».
Il aurait pu ajouter que François est aussi très rétrogradement encore contre
le vol et contre l’assassinat sous toutes leurs formes !
À la fin de l’émission, j’eus envie de les remercier de
m’avoir conforté dans l’idée que puisqu’ils le haïssaient autant, nous, nous
nous devions de l’aimer, non pas selon une absurde et aveugle inconditionnalité
pas du tout catholique mais selon, non seulement le plus grand respect pour sa
charge de successeur de Pierre, mais par à priori de bonne affection catholique
dans l’amour du Christ.
Encore une chose : nous qui ne nous mêlons pas de
commenter le judaïsme du grand rabbin, ni de préconiser des réformes à la
Synagogue, ni de juger le bouddhisme du Dalaï-Lama, ni de nous mêler de la
réforme des rites du Petit ou du « Grand Véhicule, nous invitons les
commentateurs non catholiques à plus de retenue dans les exigences qu’ils
formulent sans aucune vergogne pour notre Église selon leur propre idéologie,
leur religion ou encore leur orientation ou désorientation sexuelle.
Bernard Antony.