La formidable déferlante, en plein hiver, au prix souvent
d’un difficile effort financier, d’un million trois cent mille Français, énorme
masse représentative du pays réel et notamment des familles, a prouvé que notre
peuple, dans ses profondeurs, mesurait bien le véritable enjeu du projet de loi
Hollande-Taubira : la volonté idéologique de désintégration de la famille,
la substitution d’une dissociété artificielle à la société naturelle, le
parachèvement constructiviste du « meilleur des mondes » totalitaire.
On ne peut croire que des responsables politiques ne
mesurent pas cela : car, contrairement aux propos de Marine Le Pen, bien
accablants pour elle, ce projet de loi ne relève évidemment pas d’une opération
circonstancielle d’enfumage politicien. Il touche au plus haut niveau de la
préoccupation politique de la gauche, à la conception que l’on peut avoir de la
vie, de la mort, de la famille, des rapports de l’individu, de la société et de
l’État.
Il s’agit d’une volonté de radicale subversion de la
réalité humaine. On demeure vraiment stupéfait encore devant le fait que, outre
Marine, certains dirigeants du Front National aient osé émettre l’absurde
considération selon laquelle la question du mariage pour les
« homos » était moins importante pour les Français que celle du
chômage.
Il y avait ce 13 janvier des centaines de milliers de
gens du peuple et parmi eux, aussi, bien des chômeurs.
Il faut vraiment être tristement habité par une sorte de
réflexe condescendant de bourgeois matérialistes et marxistes, et de bien peu
de considération pour le peuple, (et même d’implicite mépris pour le pauvre),
pour se laisser aller à affirmer que nos concitoyens affectés par le chômage et
la vie chère seraient donc indifférents à la dénaturation du mariage.
Maine Le Pen avait déjà, sur certains points, des
positions regrettables dans la ligne des orientations fondamentalement chevènementistes
de Florian Philippot, son premier vice-président. Quoiqu’affirmant désapprouver
le texte de loi, mais en insistant dans le Tarn, ce dimanche 13 janvier, sur sa
volonté bien réfléchie de ne pas manifester, elle a ainsi tenu à se démarquer
très clairement de la volonté du pays réel français. Car il y a des moments où,
face à l’abomination, ne demeure plus que la solution des manifestations. Elle,
elle a sciemment choisi de ne pas en être.