Guerre
planétaire de l’intégrisme islamique : pour l’affronter avec succès, il
faudrait d’abord le courage de ne pas travestir la réalité de l’islam.
Voici qu’émerge enfin
actuellement dans les médias le juste concept d’ « islamisme
radical ». Cela marque un progrès par rapport à l’habituelle et
assez récente stupide distinction entre islam et islamisme, c’est à dire entre
ce que serait l’islam, essentiellement bon, et l’islamisme très méchant.
Car l’islamisme avait toujours
été simplement défini, jusqu’au milieu du XX°siècle, comme la doctrine,
l’idéologie de l’islam. Islam signifiant « soumission », cette
soumission signifie pour tous les musulmans non seulement la soumission à Dieu
mais, comme cela est sans cesse rappelé dans le Coran, l’obéissance
inconditionnelle à Mahomet son « prophète », son
« envoyé », son « messager ».
Et pour tous les
« docteurs » de l’islam, l’obéissance à Mahomet c’est la soumission
au modèle d’ordre théocratique établi par ce dernier à Médine, conformément au
Coran, tel que reporté dans les hadiths ( « traditions »ou encore
« anecdotes ») et codifié dans la charia (législation).
Ainsi, l’islam a toujours été
dans son identité essentielle, par delà les différences accidentelles,
géopolitiques, ethniques et historiques, un système de grande perfection
totalitaire malgré toujours quelques
résurgences anté-islamiques, notamment en Afrique noire. Ainsi l’islamisme n’a
jamais été autre chose que le système de croyance, d’idéologie et de
gouvernement de l’islam.
Dans ses phases de jihad
(« guerre sainte ») il a souvent pris des formes terroristes
(« hashishins ») ou exterminationistes (conquêtes des Indes ou de
l’Afrique du nord).
Aujourd’hui, l’islamisme
« radical » est au pouvoir ou proche du pouvoir dans la plus grande
partie des pays sous domination musulmane.
Notre temps connaît ainsi un
formidable ressurgissement de l’islamisme fanatique tel qu’il s’en est sans
cesse produit dans l’histoire aussi bien dans le monde chiite que sunnite en
réaction à des phases de relative humanisation et tolérance : déferlements
massacreurs ottomans et moghols et des
rigorismes almohades et plus tard surgissement du wahabisme et autres
intégrismes féroces et atroces désignés aujourd’hui par le terme générique de
« salafistes ».
Pour des raisons à la fois
d’impérialisme à courte vue pour la domination énergétique de la planète,
d’ignorance accablante de la réalité de l’islam, de stratégie à courte vue, la
politique américaine après Nixon a longtemps joué la carte de la connivence
avec l’islamisme radical, organisant en Iran, avec la complicité de monsieur
Giscard d’Estaing, la chute du régime certes imparfait mais globalement
bienfaisant du Shah. Elle a soutenu le régime wahabite d’Arabie alors qu’il
réchauffait en son sein le cobra Ben Laden et qu’il n’a cessé de financer
jusqu’à ce jour toutes les entreprises terroristes jihadistes.
Les gouvernants occidentaux,
stupides comme des autruches, sont tombés dans l’ineptie du « printemps
arabe », appuyant la chute des dictateurs sans aucun doute affreux mais au
profit de situations bien pires. La chute du régime de Kadhafi, certes ignoble
personnage mais qui était un volcan éteint, décidée par monsieur Sarkozy, sous
l’impulsion et pour la gloriole de l’indécent Bernard-Henri Levy, sans aucune
prudence, a fourni à tout l’islam jihadiste du Sahel la mine d’armement avec
lequel il va durablement massacrer, terroriser, déstabiliser et tuer aussi nos
admirables soldats français sans doute les meilleurs du monde mais trop peu
nombreux et trop peu équipés pour faire
face durablement à d’interminables guérillas sur d’immenses territoires.
Grâce à eux l’islamisme radical
n’a pas conquis Bamako et par là peut-être la moitié de l’Afrique. Mais il
constitue l’essentiel de l’islam réel, dominant près d’un milliard d’hommes
avec sa charia qui persécute les chrétiens, tient les femmes en esclavage,
lapide, coupe les membres et décapite.
L’islamisme radical gouverne selon
des degrés divers de rigueur ou de férocité en Arabie, en Irak, en Iran, en Turquie, au Kosovo, en
Egypte, en Indonésie, au Soudan, en Mauritanie, au Nigeria du nord, s’implante
en Tunisie, en Libye, terrorise toujours l’Afghanistan, est sur le point de
s’emparer du Pakistan, mène encore des guérillas de conquête terroriste dans
dix autres pays d’Afrique et d’Asie. Et le risque en Syrie d’un scénario
analogue à celui de la Libye n’est pas mince.
Tout le monde est d’accord, il ne
fallait pas que Bamako tombe aux mains des talibans du Sahel. Mais ne serait-il
pas temps d’exiger des dirigeants des organisations musulmanes en France et en
Europe qu’ils condamnent formellement l’islamisme radical jihadiste et les
dispositions cruelles de la charia contre la dignité humaine, l’égalité de
l’homme et de la femme et la liberté religieuse ?
Enfin, combien de temps encore
nos diplomaties demeureront-elles prosternées sans esquisse de résistance et de
revendication de juste réciprocité devant les exigences des puissances de
l’islamisme radical ?
Il en va pourtant de la liberté
et de la paix dans le monde.
Bernard Antony.
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L’organe d’expression de
l’Institut du Pays Libre, outre ce blog, est la revue RECONQUÊTE.