lundi 19 novembre 2012

Réflexions et répliques sur les événements de la veille et du Jour du Seigneur.



  • Les manifestations contre le délirant projet de loi du « mariage » gay : satisfaction, ô combien, mais quelques regrets…
Ne boudons pas notre plaisir devant le succès de toutes les manifestations organisées durant les deux journées du repos dominical.

Rappelons ici que le dimanche, c’est étymologiquement et très explicitement encore dans notre langue, sauf pour les analphabètes et les barbares, « le jour du Seigneur » : contraction en un mot du latin dies dominica ; dies : le jour ; dominicus : le Seigneur ; et que le samedi, du latin sambati dies, signifie « jour du sabbat », c’est-à-dire la même chose, à savoir la journée qui doit être religieusement consacrée prioritairement à un repos bien compris, ordonné autour du culte divin.

Les juifs et les chrétiens célèbrent ainsi le repos de dieu après la Création, au 7° jour (ce n’étaient pas des jours de 24 heures !), ne faisant pas ainsi commencer, et donc finir, la semaine le même jour. Mais samedi ou dimanche, c’est fondamentalement la même fête que le pitoyable constructivisme révolutionnaire imagina, dans son culte délirant de la « déesse Raison », de supprimer avec le calendrier décadaire.

Nous l’avons exprimé avec force mais sans polémique, nous aurions pour notre part préféré d’emblée l’organisation à Paris d’une seule manifestation à la fois unitaire et plurielle, comme cela s’est déroulé très heureusement en province, à Lyon comme à Toulouse.

Quoi qu’il en soit : bravo à tous les manifestants ! Les dirigeants et adhérents de l’AGRIF, avec notamment à Paris nos deux vice-présidentes Cécile Montmirail et Jeanne Smits, ont été très nombreux à avoir le courage, mais à vrai dire surtout le plaisir, de défiler deux jours… d’affilée. Et, nombreux aussi les militants de Chrétienté-Solidarité, qui d’ailleurs souvent sont aussi d’actifs soutiens de l’AGRIF.

Sur la première journée, dont la ligne a été impulsée par la charmante personne au surréaliste pseudonyme de Frigide Barjot, disons que nous n‘aurions pas pour notre part insisté sur la double et inutile affirmation de strict apolitisme et a-confessionalisme. Nous pensons qu’il eût mieux valu affirmer les principes de diversités, d’unité et même d’une grande unanimité dans la protestation par-delà les appartenances politiques et religieuses.

Car, qu’on le veuille ou non, l’affaire du « mariage gay » est bien sûr d’abord idéologique, inspirée par la subversion nihiliste et puis ensuite absolument politique, que ce soit dans son approbation ou son refus. Quoi de plus politique en effet que l’acceptation ou le refus d’un projet de loi particulièrement important ? 

Notons aussi que s’il est juste et utile de prouver par les témoignages de nombre d’entre eux que tous les homosexuels n’approuvent pas l’idée farfelue, provocatrice, subversive d’un mariage « unisexe » ; et s’il est bon de rappeler encore que l’on ne saurait refuser l’impératif chrétien de charité pour toutes les personnes, les homosexuels étant comme les autres appelés au Salut, il nous paraît à l’inverse quelque peu inutile, quelque peu condescendant et démagogique d’en rajouter ostentatoirement sur l’impératif d’une sorte d’affection privilégiée pour les homosexuels, qui n’en demandent pas tant ! Ce au point de laisser induire à quelque excellence du modèle de vie homosexuelle ! Car entre jeter la pierre aux homosexuels et approuver doucereusement l’homosexualité, il y a plus qu’une nuance. La doctrine de l’Église catholique sur ce point, peut-être moins bibliquement dur, je ne sais, que celle du judaïsme, est claire : c’est l’accomplissement physique de l’homosexualité qui est contre nature.

En clair, si l’État et la loi ne doivent pas s’occuper de codifier et sanctionner les formes d’affectivité et d’amour entre les personnes majeures et consentantes, il n’est tout de même pas nécessaire, chère Frigide en effet un peu barjot, d’en remettre, un peu démago, dans le genre « gays, gays, embrassons-nous ; gays, gays embrassons-les ! ».

  • Manifestation de dimanche.
Pour ce qui est de la manifestation d’hier à Paris, nous avions donc invité à y participer volontiers comme à celle de la veille. Le président de l’Institut Civitas, Alain Escada a cru utile, sans nous en parler, de bien mettre en évidence sur ses placards l’AGRIF, le Centre Charlier, Chrétienté-Solidarité, ce avec autant de place que Civitas. Soit ! Mais alors tout de même, nous aurions aimé recevoir de sa part un petit coup de fil et surtout discuter alors d’une pluralité d’intervenants, ainsi que nous, nous le faisons toujours !

Nous l’avions invité à déjeuner il y a quelques mois pour lui exprimer nos idées sur ces choses. Car la pratique du bien gentil Escada est un peu systématiquement celle d’une grosse ficelle d’appel au pluralisme, mais pour aller applaudir ensuite son seul discours. Or, nous l’avons bien sûr vérifié, nos militants ne se reconnaissent pas forcément toujours dans les tonalités de ses discours et les positions des prêtres qui parlent avec lui.

Certains procédés de récupération, suivie de monopolisation, sont donc un peu agaçants. Mais à tout pécheur miséricorde !


  • Sur la question de la loi de la République, Marine Le Pen comme Jacques Chirac…
J’ai regardé hier au soir l’émission LCI-Le Figaro avec Marine Le Pen. Celle-ci, comme toujours très vive, battante, l’esprit de répartie bien acéré, a été dans la forme presque toujours bonne ou très bonne. Pour ce qui est du fond, je suis en accord avec elle sur l’Europe. Je ne l’ai pas attendue dans le refus de ce que je désignais quand j’étais à Strasbourg comme un monstre résultant d’une sorte d’utopie américano-soviétoïde.
En revanche, je regrette la réitération de sa position simpliste selon laquelle il ne saurait y avoir de loi religieuse au-dessus de la loi de la République, très exactement ce que professait doctement l’humaniste Jacques Chirac et de même Giscard d’Estaing et Simone Veil pour faire passer la loi à laquelle d’ailleurs Marine ne veut pas toucher.

Or, bien évidemment, dans l’ordre de la vie nationale, il ne saurait y avoir de loi au-dessus des lois de l’État. Mais pour autant, peut-on admettre que les lois de l’État ne respectent pas la loi morale, la loi naturelle, c’est-à-dire la loi de Dieu ? Certes il faut rendre à César ce qui est à César, mais César, fût-il d’apparence républicaine, doit-il pour autant mépriser la loi de Dieu en édictant des lois immorales voire criminelles ? Non ! Jean-Marie Le Pen, lui, à certaines époques, rappelait qu’il souhaitait que la Constitution de notre pays obéisse au Décalogue. Or Marine Le Pen ne veut rien au-dessus de la loi de César, c’est-à-dire pas de loi morale fondamentale, immuable, avec laquelle les lois de la République ne sauraient être en contradiction. En affirmant ce qu’elle affirme, elle ne veut pas par exemple du commandement imprescriptible : « Tu ne tueras pas » (la vie innocente…). Ce n’est pas sans importance.