vendredi 16 novembre 2012

Qu’on nous fiche la paix avec les « phobies » !



Il n’est guère désormais de domaine où le mot de phobie ne soit employé à toutes les sauces.

Comme ceux de racisme, de démocratie, d’écologie, le terme n’a cessé de perdre en « compréhension », mais de gagner en « extension », c’est-à-dire en usages de plus en plus éloignés de sa signification originelle. Il y a peu encore, dans notre langue, cette dernière n’était pas du tout en rupture avec celle du vocable grec phobos signifiant « l’effroi », « la crainte ».

Simplement, dans nos dictionnaires, la phobie était définie comme un terme de médecine  psychiatrique désignant « la peur obsédante, angoissante, que certains malades éprouvent dans des circonstances déterminées ».

Du Larousse au Littré et au Robert, on y renvoyait aux concepts de névrose, de crainte morbide, d’aversion irraisonnée. De là, il était aisé de passer à une assimilation vague mais efficace au sens général de folie. C’est ce que réalisa la perversion totalitaire communiste pour essayer de discréditer l’anticommunisme et le réprimer plus hypocritement et plus abjectement encore que par le goulag : par l’enfer des asiles dits psychiatriques.

S’opposer au communisme, c’est-à-dire à la science exacte, rationnelle, indépassable, du « matérialisme dialectique », n’était-ce point être fou ?

Être soviétophobe, cela relevait ainsi de soins répressifs « adaptés » comme ceux traitant des peurs morbides telles l’agoraphobie, la claustrophobie ou l’éreutophobie (la peur de rougir). En pratique cela nécessitait une répression-collaboration policière et psychiatrique…

Aujourd’hui, par extension néo-totalitaire de ce mécanisme bolchévique, tout ce qui ne va pas dans le sens de l’idéologiquement, du politiquement, du religieusement, du culturellement, de l‘artistiquement, du sexuellement, du sodomistement, de l’écologiquement, du médiatiquement, de l’économiquement, de l’eurocratiquement correct et surtout, de l’islamiquement correct, oui, tout cela doit être antiracistement désigné comme autant de phobies délictueuses voire criminelles.

L’avenir est ainsi désormais, en Occident, plein de promesses pour les goulags psychiatriques.

Et l’émulation bat son plein, avant leur inéluctable affrontement, entre les tenants de la répression contre la soi-disant homophobie et ceux de la répression contre la soi-disant islamophobie.

Ces derniers, appuyés par toutes les richesses de l’Arabie et du Qatar et autres eldorados pétroliers et avec les quelques cinquante pays adhérents de l’OCI (Organisation de la conférence Islamique), veulent imposer à l’ONU une loi mondiale antiraciste de répression de l‘islamophobie, désignée comme raciste pour interdire toute critique, et à terme toute non-soumission.

À cela, il nous faut objecter que si nous sommes quelquefois sujets à des réactions de phobie à l’encontre des rats, des reptiles, des cancrelats, des punaises de matelas, des sauriens et autres batraciens réellement existants ou des vampires imaginaires, voire encore à l’encontre des radars routiers, nous ne sommes nullement homophobes ou islamophobes, pas plus qu’atteints de jacobinophobie, de nazismophobie ou de communismophobie ! Car sans aucune phobie irraisonnée, nous sommes simplement et très rationnellement « anti ».

Certes nous comprenons bien que chez beaucoup de rescapés, d’enfants et descendants de rescapés des grandes exterminations de l’histoire ou chez ceux qui les ont étudiées, la mémoire, dans le conscient et l’inconscient, des atrocités passées puisse conférer des peurs, des effrois, des répulsions, des phobies, devenir obsessionnelle.

Ainsi connaissons-nous notamment des Vendéens, des Arméniens, des Juifs, des Cambodgiens, des Ukrainiens, des Russes, des Tibétains et des Chinois et aussi des pieds-noirs et des harkis ou enfants de harkis qui souvent, dans d’inextricables mélanges d’éveils et de cauchemars surgissant dans l’horreur de profondes nuits, sont effrayés, glacés, tétanisés dans des phobies résultant des tragédies auxquelles certains ont réchappé ou dans lesquelles tant de parents ou de proches ont péri.

Mais, encore une fois, pour ce qui est de nous, c’est simplement parce que nous savons par la connaissance de l’histoire, par l’analyse des doctrines, par le suivi des événements que nous sommes sans aucune phobie, sans aucune haine personnelle, également antijacobins, anti-Jeunes-Turcs, anticommunistes, antinazis, anti-islamiques et aussi, aujourd’hui, tout autant contre le nihilisme individualiste désintégrateur nucléaire de la famille, de la société, de la vie, de l’humanité.

Alors ne traitons pas avec un indécent mépris raciste ceux qui éprouvent de bien compréhensibles rejets et phobies.

Mais prenons bien conscience qu’au fallacieux prétexte de lutter psychiatriquement, policièrement et judiciairement contre de soi-disant phobies, c’est la liberté que l’on veut museler.

Alors, tant qu’il est encore temps, défendons le droit de refuser également tous les systèmes totalitaires, celui de Mahomet comme ceux d’Hitler et de Lénine.