mardi 16 octobre 2012


Beaucoup me posent des questions sur la triste évidence de l’occultation par certains dont on pensait attendre un peu de sympathie, des combats de l’AGRIF pourtant si nécessaire et efficace, pourquoi rien sur nos actions de solidarité avec les chrétiens persécutés ?

Pourquoi, alors que nous sommes l’objet de tant de désinformation haineuse des médias livrés à la subversion, jamais rien sur nos livres de réplique ?

Pourquoi jamais rien dans Le Figaro, par exemple dans la chronique d’Ivan Rioufol, jamais rien dans les billets d’Eric Zemmour, journalistes que pourtant nous connaissons amicalement ?

Pourquoi jamais rien dans Valeurs Actuelles sinon la mention en une ligne de notre ouvrage sur Jaurès ?

Mais pourquoi rien non plus dans Famille Chrétienne ?

Et pourquoi jamais la moindre manifestation de solidarité de certains mouvements, instituts et initiatives catholiques ?

Ces questions sont légitimes. D’abord elles invitent à ce que nous rappelions que beaucoup d’autres en revanche, de plus en plus, relayent ce que nous faisons dans l’amitié française et chrétienne. Citons à nouveau Présent, Radio-Courtoisie, l’Homme Nouveau, Les Quatre Vérités, La Nef, le Salon Beige et les blogs d’Yves Daoudal, de Jeanne Smits, de Riposte Catholique, de Notre-Dame de Kabylie et de l’Observatoire de la Christianophobie. Nous en oublions, nous ne manquerons pas de compléter.

Les motifs d’occultation sont variés et bien différents.

Certains journalistes « arrivés » sont issus jadis d’officines secrètes très anti-catholiques et sans jamais l’exprimer, conservent une forte aversion pour ce que nous défendons, se tenant ainsi sur une ligne qui n’indispose pas certains milieux dirigeants maçonniques.

Dans un autre registre, un ancien éditorialiste du Figaro-Magazine, très connu pour avoir été dans ses débuts militants un pétulant néo-païen, après ses successives conversions dans le sillage de Louis Pauwels et quelque dégradation professionnelle est-il devenu le vigilant censeur d’un catholicisme onctueux, modéré, progressiste.

Un autre encore, chroniqueur hebdomadaire dans Le Figaro quotidien, ne nous aime pas peut-être parce qu’il nous trouve par trop catholique !

Chez certains responsables de pèlerinage, en revanche, on n’aime pas parler de nous parce que nous ne sommes pas prêts de nous aligner sur leurs prudentes manœuvres de capillarité politicienne.

Hier dans l’illusion de la catholicité d’un Charles Pasqua, aujourd’hui précautionneusement bien sûr dans le sillage ô combien exaltant d’une Christine Boutin…

Faut-il encore observer que, bien sûr, ce n’est pas de la plupart des dirigeants de la coupole directrice fondamentale de l’actuel Front National que l’on peut attendre beaucoup de sympathies.

Et pour en finir, nous pourrions aussi évoquer les intégristes pour qui nous sommes des libéraux et ceux qui nous détestent parce qu’ils ne retrouvent évidemment pas leur haineuse obsession antisémite dans notre « Histoire des juifs d’Abraham à nos jours », écrit comme nos livres sur l’islam, sans complaisance mais sans haine, dans la recherche de la vérité qui libère et dans le message d’amour de notre religion.

Ainsi la vie militante dans un idéal de défense de notre patrie, de notre civilisation, de solidarité chrétienne et de dignité humaine n’est-elle pas comme la descente d’un long fleuve tranquille.

On me demande de plus en plus souvent d’écrire mes mémoires. A priori je ne suis guère attiré par cette idée. Si je me risquais à quelque chose de semblable, je m’attèlerais sans doute à répondre à un entretien sur quelques aspects de ma vie, quelques pages sur « Ce que j’ai cru comprendre », mots qui font le titre  des mémoires de l’excellente chroniqueuse, écrivain et mémorialiste que fut Annie Kriegel.

Mais peut-être écrirai-je quelques souvenirs « d’hétérotélie », remarquable concept forgé par le grand intellectuel que j’ai bien connu, Jules Monnerot et qu’aimait évoquer, après tous les inattendus de sa longue et dangereuse vie politique, mon maître, mon ami : Jean-Baptiste Biaggi.

Le mot d’hétérotélie forgé au prix de quelque glissement étymologique, peut se comprendre comme signifiant l’intrusion de l’inattendu, d’un événement de rupture avec la finalité, la perspective programmée.

Ainsi Biaggi, grand résistant et gaulliste, défenseur de l’Algérie française, un des acteurs essentiels du retour de De Gaulle en 1958, évoquait-il avec un peu d’amère ironie le fait que moins de deux ans plus tard ce dernier l’avait mis en prison.

         A mes amis, j’évoque quelquefois moi aussi, certes à un moindre niveau d’intérêt historique et avec beaucoup plus d’ironie mais sans amertume, les cheminements « hétérotéliques » de ma vie dans le contexte de mes engagements politiques et religieux. A la différence de Biaggi, à ce jour, finalement les trahisons me faisant changer d’activité m’ont, je le crois, providentiellement permis de mener à bien d’autres missions peut-être plus nécessaires que les précédentes devenues routinières. Ainsi va la vie.