À lire et à faire lire.
Sacré-art contemporain, par Aude de
Kerros.
Ayant à peine achevé la lecture
de cet ouvrage magistral, je m’empresse de le recommander.
Aude de Kerros, graveur, essayiste, critique d’art, y
analyse avec une lumineuse clarté tout le système de sacralisation de ce que
l’on appelle « l’art contemporain », système de production d’un
« non-art » d’abjection, d’exécration et de régression imposé dans
les monuments religieux les plus vénérables par les « experts » du
ministère de la culture, avec son FNAC, ses DRAC et ses FRAC, et la connivence
du noyau dirigeant de l’épiscopat en ce domaine, avec Monseigneur Rouet et
Monseigneur Louis comme phares et un Mgr Di Falco comme prosélyte.
On lira les origines mercantiles américaines du phénomène
de transgression-décréation de l’art contemporain dont une des constantes
essentielles dans ses œuvres dites « sacrées » est de produire des
compositions intentionnellement chaotiques, obscènes, scatologiques, avec une
utilisation obsessionnelle des organes sexuels et excrémentiels, des
« execréta » et des « tas »( l’amoncellement d’étrons vise
à « montrer le passage de la multiplicité de l’être à l’unicité du
tas »…) et bien sûr des préservatifs.
Un des « saints » du
« Sacré Art Contemporain » est Keith Haring présenté dans les
catalogues de ses expositions comme un « martyr de l’homosexualité et des
droits de l’homme » (sans doute faut-il comprendre « martyr de
ses combats pour… »). Haring est notamment célèbre pour son retable argenté
qui occupe une chapelle de Saint Eustache
à Paris. C’est l’exaltation de l’homosexualité, de l’amour, de
l’innocence, par la présentation d’un enfant, les fesses en l’air, avec un anus
en forme de cœur. Ses disciples aiment représenter Dieu sous la forme d’un
androgyne avec chaussures rouges à talon (œuvre de Georges Ettl en l’église
Saint Bernard à Romans sur Isère (1999). Ou encore la Vierge peinte par Georges
Moquay aux couleurs arc en ciel, emblème des gays avec au dos une
représentation du diable, le pouce en l’air pour signifier « on a
gagné ! ».
Naturellement les représentations
des « pièces » qui ont suscité cet hiver les manifestations
d’exaspération légitime et les procès de l’Agrif, participent de l’impérialisme
totalitaire de « l’art contemporain », toujours subventionné, dont
l’idéologie vieille comme Trotski, Bakounine et Duchamp consiste à affirmer que
« créer c’est détruire, démonter, détourner ».
Mais les défécateurs de cet
« art contemporain », qui se veut de rupture, n’ont même pas l’excuse
d’être des hors-la-loi. Ils sont les très serviles agents subventionnés d’une
culture nihiliste d’État, d’une révolution putridement installée, d’une
subversion conformiste, à la fois -
c’est fantastique – laïquement et religieusement obligatoire, celle d’une
double cléricature tiédasse où l’Église et l’État ne sont plus séparés mais
mêlés dans le glauque marigot de « l’anti-racisme » nihiliste.
Leur commun substrat idéologique
est en effet, comme l’écrit Aude de Kerros, de refuser « l’idée d’une vérité,
d’une beauté, d’une identité, parce que tout ce qui est beau est réputé
stigmatiser les laids, ce qui est intelligent discriminer les bêtes, ce qui est
cultivé humilier les ignares. Toute virtuosité, tout talent, toute aventure
intellectuelle, tout art, toute quête de la Beauté et de la vérité, de
l’identité seraient désormais des pratiques peccamineuses car instauratrices
d’inégalité ».
Mais n’en citons pas davantage. Le livre d’Aude de Kerros
harmonise parfaitement la description d’une révolution culturelle installée et
friquée, doucereusement abjecte, sans démarcation entre les bureaux
ministériels et épiscopaux qui collaborent à son règne de mal et de mort.
À lire, à méditer, à faire lire à tous ceux qui refusent
« l’art » officiel clérico-laïque des décréateurs torcheculatifs.
A
commander au Centre Charlier 70, boulevard saint Germain 75005 Paris
23
euros, franco de port.
Aude de Kerros sera l’invitée de Bernard Antony sur radio
Courtoisie le mercredi 13 juin à 19h30.