De la douce pédagogie de l’islamisme modéré.
Je lis sur le blog toujours islamiquement bien informé d’Yves Daoudal les propos du célèbre cheik Youssouf-Qaradawi, mentor des Frères musulmans : « Je pense que durant les cinq premières années, il ne devrait pas y avoir de mains amputées. Cette période doit être consacrée à l’enseignement. Une phase de transition ».
On vérifie par cet exemple combien notre grand ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, après avoir rencontré au Caire sur la place Tharir, des responsables des Frères, avait été bien avisé de dire combien il les avait trouvés bien éduqués, respectables et ouverts au dialogue.
Trancher la main du voleur est en effet une des plus élémentaires et nécessaires prescriptions de la charia, directement tirée du coran, une sanction à la fois modérée et efficace contre la délinquance. Allah ne dicte-t-il pas sa justice dans ce beau verset 38 de la sourate V (« La table servie ») ?
« Tranchez les mains du voleur et de la voleuse : ce sera une rétribution pour ce qu’ils ont commis et un châtiment de Dieu. Dieu est puissant et juste ».
Là réside indubitablement l’origine de cette belle et ancienne expression de franchise de ceux que l’on suspecte injustement : « J’y mettrais ma main à couper » ! Par laquelle on vérifie le bien fondé de l’affirmation du très grand historien Jacques Chirac selon lequel « les racines de l’Europe sont tout autant musulmanes que chrétiennes ».
Les Frères musulmans constituent en France avec l’U.O.I.F une des plus grandes organisations représentatives au sein du CFCM (Conseil Français du Culte Musulman). Leur porte-parole le plus médiatiquement connu est l’universitaire Tariq Ramadam, petit-fils de Hasan al Banna le fondateur égyptien de la confrérie qui s’apprête à gouverner le pays des pyramides avec pour alliés ou plus ou moins opposants les salafistes, qui eux, voudraient ne pas attendre cinq ans pour trancher non seulement les mains mais aussi les pieds et crever les yeux selon une juste sanction infligée par le prophète Mahomet à d’abominables personnages qui lui avaient manqué der respect.
Tariq ramadam, quant à lui, on s’en souvient, avait plaidé pour la tolérance…la tolérance pour la lapidation des femmes adultères.
Cependant, en attendant le retour à l’application intégrale de la charia, un match de foot en Egypte a un peu dégénéré en de regrettables affrontements entre vaillants supporteurs.
Nul doute que lorsqu’on les rassemblera désormais dans des stades, comme on le fait en Arabie Saoudite ou en Afghanistan, pour assister en « lever de rideau » à différentes cérémonies d’amputation ou de lapidation, au cours desquelles ils pourront à leur aise scander leur exécration des condamnés et la grandeur concomitante d’Allah, ils seront bien apaisés pendant les matches.