Le bien médiocre discours de 1° mai lu hier par Marine Le Pen ne rentrera pas dans l’histoire.
Sur Jeanne d’Arc il a constitué comme un châtiment pour son père qui, lui, homme de grande culture historique, orateur et poète, sut souvent évoquer superbement la sainte et l’héroïne de notre patrie française.
Marine n’a manifestement été nourrie sur Jeanne d’Arc ni de l’œuvre magnifique de Charles Péguy, ce socialiste dreyfusard revenu à la foi catholique par la médiation du miracle de Jeanne, ni de celle à plus d’un égard admirable du républicain Jules Michelet et pas plus des superbes pages du royaliste Charles Maurras.
En revanche elle a jugé bon d’exalter la révolution française et, même sans oser toutefois en prononcer le nom (écrit pourtant dans son discours), le personnage de Robespierre.
Elle a ainsi montré son choix pour la pire forme de la république, la république jacobine, la république totalitaire destructrice des communautés naturelles et professionnelles. C’est cette Révolution totalitaire, soumettant l’individu déraciné à la toute puissance de l ‘État, qu’admiraient tant Marx, Lénine, Mussolini et Hitler.
Marine Le Pen, certainement sans bien le peser, tient le discours national laïciste et social-étatiste, bien archaïque aujourd’hui, des précurseurs du fascisme.
Sur la question sociale, elle n’a à l’évidence pas du tout médité les grandes pages de Simone Weil sur « la condition ouvrière », « l’enracinement » et « la pesanteur et la grâce »… À la lecture de cette dernière, elle préfère la défense de la loi de Simone Veil.
À la lire, on peut méditer la réflexion de Frédéric Le Play, en son temps grand ingénieur de la réforme sociale et de l’organisation du travail qui écrivait : « En matière sociale, le nouveau c’est bien souvent ce que l’on reprend dans ce qui a été oublié ».
Mais Marine Le Pen, hélas, ne semble pas puiser le meilleur dans le passé et encore moins proposer des solutions originales.
On ne sortira pas des errances de la V° république en revenant à la république jacobine.