jeudi 31 mars 2011

Messages, questions-réponses…

Mes deux admirables et si patientes collaboratrices, Yvonne pour le centre Charlier et Chrétienté-Solidarité, Anne pour l’Agrif, me transmettent les « courriels » de plus en plus nombreux que l’on m’adresse. Je suis souvent très ému des messages d’amitié et d’encouragements que je reçois et que méritent toutes celles et tous ceux qui travaillent avec moi. Je ne puis hélas vraiment pas répondre à tous, sinon par l’affirmation, ici, de ma gratitude et de l’espoir de vous rencontrer, chers amis, lors de mes conférences à Paris et en province (à Bordeaux ce samedi, à Paris jeudi prochain, à Brest le vendredi 8 avril, à Toulouse le samedi 7 mai).
Mais, ce jour, je vais au moins m’efforcer ici de répondre brièvement aux nombreuses questions que l’on me pose ou que l’on me repose sur les grandes questions de l’actualité et aussi à quelques-unes sur mes engagements personnels.

- Révolution dans le monde arabe.
On me demande si je persiste à exprimer qu’il s’agit d’une « foutaise ». J’ai écrit qu’il s’agirait d’une foutaise tant que le principe de la liberté religieuse n’y serait pas institué, c’est-à-dire le principe d’égalité politique, civique, juridique et sociale des musulmans et des non-musulmans, des femmes et des hommes.
Je ne vois hélas venir rien de tel, ni en Tunisie, ni en Egypte et ailleurs.

- Tunisie : que faire des « sans-papiers » qui déferlent sur les îles européennes ?

Chez eux, c’est après la nuit de la dictature de Ben Ali, l’aurore des droits de l’homme, de la tolérance, de la liberté et de la démocratie. Il faut donc les rassurer et les renvoyer chez eux jouir de toutes ces bonnes choses.

- Sur la situation en Libye ? une otanerie !

Oui, je trouve irréfléchie et même irresponsable la politique sur la question de Sarkozy.
En politique étrangère une constante et sage attitude consiste à ne pas confondre la reconnaissance des Etats avec celle de leurs régimes que l’on peut ne pas apprécier ou même détester.
Sarkozy s’est précipité dans la reconnaissance comme Etat d’une opposition au régime de Kadhafi sans savoir ce qu’elle représente et par qui elle est constituée. De toutes parts arrivent des informations selon lesquelles les islamo-terroristes  de  la nébuleuse alquaydaïste s’emploient à s’introduire et à manœuvrer en son sein.
A ce que l’on en voit sur les télévisions, le cri de guerre et le seul slogan de cette opposition est  « Allah Akbar ». Sans que l’on ait la moindre sympathie pour Kadhafi, ce Bédouin bouffon jadis dangereux qu’il eût sans doute fallu intelligemment éliminer il y a longtemps, on lance maintenant contre lui la fantastique coalition d’une otanerie sans perspective politique. Car, s’il y a bien une chose dont on peut être assuré, c’est que ce n’est pas demain la veille que s’établira de Tripoli à Benghazi le système des ordres politiques séparés de Montesquieu, si cher à ce donneur de leçon sans vergogne qu’est Alain Juppé.

- Sortir du nucléaire ? 

Je n’ai aucune sympathie politique pour les écologistes de gauche méprisant le fait que la première nature à respecter, c’est la nature humaine. Mais il n’est vraiment pas très honnête de s’indigner de leurs commentaires sur la tragédie de Fukushima qu’ils peuvent tout de même, sans être odieux pour cela, analyser comme une preuve du bien-fondé de leurs craintes.
Je crois me souvenir qu’il y a déjà longtemps Jean-Marie Le Pen les avait également manifestées. Je l’approuvais alors et je suis resté sur cette ligne, beaucoup plus proche donc sur ce point encore de mon ami Yves Daoudal (voir son blog et son si remarquable Daoudal-Hebdo) que par exemple de mon ami Thibaut de La Tocnaye, brillant ingénieur et qui, pour y avoir travaillé, a confiance dans la sécurité de nos centrales.
Moi, je crois que les risques, fussent-ils aux limites de l’improbable, sont trop élevés et trop durables pour être courus.
Alors oui, je crois qu’il faut sortir à terme de la production électrique par le nucléaire en espérant que d’autres catastrophes ne se produiront pas d’ici-là.

- Les élections et moi

Pour faire court et même simpliste et sans développer ici quelques nuances que je pourrais développer par ailleurs, je rappelle qu’en matière électorale je prône d’abord le principe de ne jamais voter pour les hommes de gauche et de s’abstenir encore de voter pour les hommes de droite lorsqu’ils sont aussi gauchis, mais plus hypocritement, que ceux de gauche.
Mais ça et là, on peut en trouver sur la ligne du « moins mauvais » ou du « pas trop mal » et l’on peut alors glisser un bulletin dans l’urne qui est comme le saint tabernacle de la religion démocratique.
Pour ce qui est de la dernière élection, j’ai écrit il y a peu ce que j’aurais fait si j’avais eu à voter. Je me suis bien sûr réjoui de la victoire de Marie-Claude Bompard dans le Vaucluse et j’ai eu la joie de le lui exprimer à peine le résultat acquis.
On m’a dit aussi du bien des deux candidats du Front National élus en Provence. Mais au contraire de ce qu’ont exprimé des journalistes ignares, Minute relève avec raison qu’ils ne sont pas les premiers, qu’il y en avait eu treize avant eux en d’autres années.
Bien sûr, je l’ai écrit et dit à Radio Courtoisie, j’ai apprécié globalement la défaite de l’UMP au profit du FN.
Mais je n’en observe pas moins sans enthousiasme que le Front National non seulement est présenté mais se targue d’être devenu « un parti comme les autres ».
Lorsque j’y militais, je souhaitais qu’il ne soit pas du tout un parti comme les autres, qu’il le soit même de moins en moins.
Qu’il ait eu à évoluer sur bien des points et même à rompre avec un certain passé et avec certaines pratiques, j’en étais bien convaincu et je ne le cachais pas.
Mais devenir « comme les autres », sans même faire allusion à leurs plus mauvais côtés politiciens mais simplement à leur conformisme d’alignement sur les soi-disant valeurs de la république à leur façon, de la démocratie selon leur secte, cela je ne le voulais pas.
Je préfère toujours en effet la république selon Charles Péguy à celle selon Jules Ferry. Mais il faudrait expliciter cela. Contentons nous ici de dire que nous ne renonçons pas à proposer et promouvoir les solutions de progrès de la politique d’une droite de conviction fermement opposée aux entreprises de la culture de mort.