vendredi 4 février 2011

LE VERITABLE ENJEU DANS LE MONDE MUSULMAN : LE RETOUR DE L’UNITE DU CALIFAT AVEC LA TURQUIE.

Voici que l’on a de plus en plus dans les medias les yeux de Chimène pour les Frères Musulmans. L’on nous assène que ces bons barbus sunnites n’ont rien à voir et ne s’entendront jamais avec les méchants islamistes chiites d’Iran auxquels les opposent treize siècles de haine et de conflit depuis la première guerre de succession entre Ali, le gendre de Mahomet,  quatrième calife (« successeur ») et Muawiya, le gouverneur de Damas soutenu par Aïcha, l’épouse préférée de Mahomet.  Et c’est ainsi que fut formé après son assassinat le parti (chia) d’Ali et ce fut la plus grande scission divisant jusqu’à nos jours les musulmans.
Mais néanmoins il y a toujours eu dans l’islam des courants transversaux entre chiites et sunnites. C’est ainsi qu’aujourd’hui le Hamas sunnite, branche palestinienne des Frères Musulmans est l’allié du Hezbollah chiite libanais sous la dépendance de Téhéran et soutenu par la Syrie sunnite mais dont le régime est totalement contrôlé par la secte alaouite dérivée du chiisme.
On nous dit dans les médias, comme pour nous rassurer, que les islamistes tunisiens et égyptiens, bien sûr « modérés » se veulent sur le modèle du parti islamiste AKP qui gouverne la Turquie. Chacun doit être persuadé qu’il n’y a pas plus « modéré » que le premier ministre Erdogan.
Ce dernier est en effet un tendre poète. N’exalte-t-il pas suavement en un doux symbolisme les minarets qui sont comme des baïonnettes et les dômes des mosquées comme les casques des guerriers ?
Or la Turquie ne cesse désormais de développer ses liens avec l’Iran.
Et alors que le monde arabe, comme le monde balkanique, avait salué au siècle dernier avec une immense joie la fin de sa domination, voici que les partis islamistes tunisiens, et égyptiens en font leur modèle. La Turquie joue ainsi à nouveau un rôle immense d’unification des trois premières composantes historiques de l'islam: les peuples arabes, les peuples turcs et la Perse. Mais elle s’active aussi vers le Pakistan et l’Indonésie.
Avec l’internationale des Frères Musulmans notamment, dont Tariq Ramadan et son frère Hanni, petit-fils du fondateur Hasan al-Baanâ, sont les habiles propagandistes en France et partout en Occident, elle dispose d’un immense réseau de connivence et de progression vers la prise du pouvoir de l’islamisme le plus extrême dans bien des pays.
On ne cessera de mesurer l’accablante irresponsabilité de ceux qui veulent introduire la Turquie en Europe, non seulement nos politiciens ignares ou corrompus mais aussi plus gravement encore jusqu’à il y a peu, un gouvernement israélien à courte vue voire aveugle et un gouvernement américain œuvrant selon une constante tradition de complaisance pour les ennemis et d’abandon de ses alliés.
On peut sans fantasmagorie complotiste légitimement s’interroger sur la politique de Barak Hussein Obama.
Pour l’instant, il est évident qu’elle n’est pas tournée contre les Frères musulmans ni contre le puissant retour en force ottoman. Dans le monde musulman imprégné par le modèle politique de son fondateur Mahomet, l’aspiration à la restauration du califat a toujours été forte. La Turquie aujourd’hui à nouveau s’impose comme son siège et son chef de gouvernement comme le calife le moins contesté.
Quant au grand élan démocratique arabe actuel, on pourra sans doute en reparler. Il est vrai qu’il n’est pas démocratie plus parfaite que celle de Mahomet et république plus universelle que l’islamique…