mardi 12 octobre 2010

Aux lecteurs de Présent : la légèreté de lecture et de coup de ciseaux de Caroline Parmentier.

Je lis ce jour dans Présent, dans la page « Au pied de vos lettres » de Caroline Parmentier, des extraits de mon communiqué du 28 septembre 2010 sur le film « Des hommes et des dieux ». Je suis, avec quelque tristesse, obligé de relever ce qui suit :

1) Il ne s’agit pas d’un courrier que j’aurais adressé à Caroline mais d’un communiqué envoyé à toute la presse.

2) Ce texte est hélas tronqué de passages essentiels ce qui déforme gravement mes observations. On le vérifie aisément en le lisant dans son intégralité.

3) Avec une sorte de condescendance pédagogique Caroline écrit : « Cher Bernard, si vous le permettez, à mon avis ce n’est pas l’objet du film. Ce n’est pas un film sur le père de Foucauld ».

Mais comment peut-on manifester pareille incompréhension ? Les lecteurs de l’ensemble de mon texte peuvent en juger : comment donc peut-on interpréter que j’aurais ramené ce film à une idée que son sujet serait le père de Foucauld ? Certes je fais une allusion à la différence de perspective entre le prieur Christian de Chergé et ce dernier, mais ce n’est pas je crois commettre là un déplacement de perspective, c’est au contraire apporter une réflexion comparative sur le personnage central du drame.

4) Ce que Caroline Parmentier a supprimé, sans doute par légèreté et manque de connaissance sur le sujet, c’est mon commentaire des versets coraniques contradictoires sur les moines et sur l’influence d’Ibn Taymiyya. Hélas les lecteurs de Présent qui ne lisent pas ce blog ou ne liront pas le prochain numéro de Reconquête n’auront de mon texte que le résultat d’une amputation non pas malhonnête, car Caroline Parmentier est honnête, mais hélas, même si c’est involontairement, bien déformatrice.

Or, cette amputation occulte le vrai débat. Je précise encore ici que je ne sais pas où diable elle va chercher dans mon texte des considérations sur des « dérives pseudo-conciliaires ». Là, c’est sans doute de la confusion avec d’autres courriers.

5) A Chrétienté-Solidarité nous venons d’accueillir la semaine dernière un catholique algérien converti de l’islam, Mohammed baptisé Jean, menacé de mort en raison de son influence.

Pour des motifs immédiats de sécurité pour lui et sa famille encore là-bas, je ne puis pour l’instant présenter son cas plus longuement. Cela viendra. Mais jeudi dernier il a raconté devant l’équipe de Reconquête tout son cheminement. C’est avec beaucoup de douleur et en termes très vifs qu’il a parlé des ignorants qui, en France, se laissent aller à la grande illusion de « l’islam modéré ». L’islam est modéré pour faire « patte blanche » a-t-il dit. Mais ensuite, dès qu’il tient le pouvoir, alors c’est la réalité du refus de toute liberté religieuse. Ce ne sont pas les « islamistes » qui menacent Jean mais l’oumma, c’est à dire à la fois la société islamique et son gouvernement.