mardi 21 septembre 2010

La guerre d’Algérie, hélas, n’est pas encore finie.

On lira ci après mon communiqué à la presse de ce jour sur l’émission d’hier soir sur FR3 consacrée aux harkis. Je l’ai regardée avec la même émotion, la même colère, les mêmes réflexions sur le pourquoi du mal qui m’assaillaient lorsque dans ma jeunesse je recevais les informations en provenance d’Algérie.

Certes mes réflexions sur la question algérienne et un autre règlement possible que le pire perpétré par De Gaulle ont évolué. Mais je ne regrette toujours vraiment pas de m’être alors laissé entraîner dans le réseau de l’OAS qui recrutait en 1961 au sein de la P.M. para de Tarbes-Pau . Sans doute infiltrée par quelque barbouze, notre aventure ne dura pas longtemps et ne me valut que de passer, puisque mineur, devant le tribunal pour enfants de Tarbes !

Mais la question algérienne ne relève pas du passé. Ce passé détermine fortement l’avenir de la France, de l’Algérie et du monde. On le sait, nous combattons lucidement et fermement avec nos associations l’islamisation de notre pays. Mais sans haine pour les musulmans considérés dans leur personne, et avec un grand respect pour ceux qui ont servi la France comme le grand Bachaga Boualem, à qui j’ai dédié mon livre « Réplique à Houria Bouteldja » : « A la mémoire du Bachaga Boualem, en souvenir du martyre de tant des siens, de sa grandeur d’âme et de son héroïsme ». Hier au soir, je regardais le film de ces hommes du Commando Georges décorés par De Gaulle et qui, moins de deux ans plus tard, allaient être abandonnés, les uns ébouillantés, les autres, selon toute une fresque d’horreur, déchiquetés, empalés, ou enterrés vivants.

C’est en pensant aussi à ces français musulmans, aux survivants de leurs familles ou de leurs proches, que j’ai exprimé l’absurdité provocatrice d’approuver le fait de brûler le livre de leur religion. Je n’aurais pas aimé faire cette peine au Bachaga ou à mon héroïque ami Djillali Chelbab. Mais plusieurs des leurs ayant lu et saisi la violence meurtrière du Coran se sont convertis au Christianisme en découvrant le Dieu d’Amour.

Le Bachaga d’ailleurs, nullement hostile au christianisme, n’avertissait-il pas de se garder du réveil d’un « islam oscillant sans cesse entre le fanatisme et le fatalisme » ?

Je n’ai donc que mépris pour les fanatiques qui m’envoient des courriels fantasmagoriques où ils proposent de brûler tous les corans et d’exterminer tous les musulmans. Vaste programme !

Ces imbéciles semblables à peu de chose près aux provocateurs antisémites, et quelquefois les mêmes, constituent pour nos ennemis des caricatures rêvées de la manière dont ils veulent nous camper.

La comparaison du Coran et de l’Evangile, de Mahomet et du Christ, est sûrement pour ceux qui savent l’effectuer et la diffuser un des chemins de la conversion au christianisme.

Communiqué de Bernard Antony, président de l’Institut du Pays Libre :

La grande trahison

L’émission « La blessure » sur France 3 consacrée à la tragédie des harkis n’a sans doute pas hélas marqué, comme sa présentatrice l’a souhaité, le véritable « premier jour de la paix en Algérie ». Partager cette illusion équivaudrait à croire en une miraculeuse transformation humaniste du dictateur algérien Bouteflika et de la nomenklatura féroce du FLN qui l’entoure. Mais il faut reconnaître qu’ont été exprimées enfin à un niveau de grande médiatisation des irréfutables vérités jusqu’ici niées aussi bien par l’idéologie anticolonialiste dominante que par les deux régimes complices : le gaulliste et le fellagha.

- Première vérité : Le FLN ne représentait nullement l’ensemble du peuple algérien. Appuyé par l’URSS et les pays arabes, il ne s’imposa contre la majorité que par une politique d’effroyable terreur et d’extermination systématique des mouvements nationalistes avec lesquels aurait pu être mis en œuvre une autre solution que la pire pour l’avenir de l’Algérie.

- Deuxième vérité : Il y avait en Algérie une population musulmane éduquée de plus en plus nombreuse, francisée, dont le FLN massacra aussi les élites représentatives avec une indicible cruauté.

Les harkis n’étaient pas une infime minorité collaboratrice mais toute une fraction du peuple algérien sous les armes pour conjurer la menace des massacres perpétrés par l’organisation terroriste du FLN minoritaire mais extrêmement mobile. Néanmoins, grâce à eux, agissant en symbiose avec les unités d’élite de notre armée et les S.A.S., le FLN en 1960 était vaincu. Les fellaghas errant dans le bled et les djebels étaient alors quatre fois moins nombreux que les harkis.

- Troisième vérité: C’est le général de Gaulle qui, pour imposer la pire des solutions pour l’Algérie, a décidé cyniquement, au mépris de ses serments les plus solennels, de faire désarmer les harkis, de redonner vigueur au FLN, et d’imposer à notre armée de laisser commettre contre eux un véritable génocide, sans oublier les enlèvements et crimes également atroces contre la population d’origine européenne.

Privé des meilleurs de ses chefs et de ses meilleures unités démantelées après le sursaut d’honneur du putsch d’avril 1961, l’armée française a alors été globalement déshonorée par des généraux acceptant l’ordre d’imposer la non-assistance à populations en danger et en laissant perpétrer des crimes contre l’humanité.

- Quatrième vérité : Rien n’imposait au général de Gaulle, ni sur le plan national, ni sur le plan international, de décider d’un tel abandon dans le déshonneur le plus total, d’un pays et d’un peuple. Cela est sans équivalent dans notre histoire ; le général de Gaulle s’est rendu coupable de ce qui doit demeurer dans notre histoire comme « la grande trahison ». Je proposerai au Mémorial de l’Honneur Français que j’ai créé jadis avec Roger Holeindre de se réunir solennellement pour déclarer son indignité nationale dans la volonté que des hauts lieux de notre pays ne soient pas définitivement ternis par son nom.

- Cinquième vérité : Un autre avenir des relations des peuples de France et d’Algérie peut et doit être préparé. Les jeunes algériens qui, dans les manifestations durement réprimées, crient « Algérie Française » n’est pas seulement le révélateur de la contestation grandissante d’un régime dictatorial corrompu et vieilli mais d’une volonté de renouveau dans le respect de toutes les composantes, kabyles autant qu’arabes, des peuples d’Algérie. La vérité de leur histoire et de leurs racines doit être transmise à la jeunesse d’une Algérie qui a vu naître saint Augustin.