vendredi 16 avril 2010

Des victimes fatalistes

Un oncle du jeune homme lynché et poignardé en plein centre ville de Grenoble le 9 avril par une quinzaine de jeunes déchaînés, sans aucun motif, par barbarie gratuite, a déclaré au Dauphiné le14 avril : « Nous voulons aussi dire que nous refusons toute tentative de récupération de cette agression par quelque mouvement politique que ce soit. Nous ne sommes pas dans la haine.... Pour nous, cette explosion de violence est une conséquence des inégalités et des injustices de notre société. Ce n'est pas la peine d'aller viser, untel ou untel. Des explosions de violence de ce genre, il y en aura malheureusement d'autres. »
Si ce monsieur qui dégage de suaves effluves de « bienpensance » de gauche n’est pas dans la haine, d’autres le sont pour lui et rien ne dit que son neveu ou un de ses proches n’en seront pas une nouvelle fois victimes.
Jusqu’à quand ce genre d’individu dira-t-il : « Il y a en aura d’autres. », avec fatalisme ?
La culture de l’excuse est bien ancrée dans les mentalités de gauche. Les bourreaux ne sont pas coupables, ce sont d’abord des victimes de la société. Ils ont donc des droits à la délinquance quand ce n’est pas au crime. L’inversion des situations est la pierre angulaire de la construction idéologique de la gauche.
À quoi bon s’affoler ? Il y aura d’autres victimes et après ? Nous touchons-là une grande perversion de l’esprit façonné par les socialo-gauchistes : puisqu’il y a des injustices, il y aura inévitablement d’autres victimes, alors que les racines du mal n’ont strictement rien à voir avec les injustices sociales. Celles-ci ont toujours existé et elles existeront toujours, elles n’ont jamais justifié le crime et la délinquance, et les pauvres n’ont pas vocation à être des criminels. C’est les insulter que de penser cela, la vraie pauvreté se cache, elle est digne, elle n’agresse pas les honnêtes citoyens dans les centre villes. Combien d’Anne-Lorraine Schmitt et de Jeanne-Marie Kegelin faudra-t-il pour que ces gens disent : « Assez ! Plus jamais ça ! » ?
À un certain moment, nous nous prenons à penser que ces gens méritent bien ce qui leur arrive. S’ils sont sans haine, ils sont aussi sans compassion envers les futures victimes.

Louis CHAGNON