jeudi 17 septembre 2009

A forte épidémie, régime fort !

On sait que le ministère de la justice a préparé un plan qui fait scandale en cas de pandémie de grippe A : audiences confiées à un seul magistrat, huis clos des débats généralisé, les gardés à vue ne verrait leur avocat qu’au bout de 24 h (et non dès la 1ère heure), délais de détention provisoire prolongés de 4 à 6 mois sans audience ni débat devant le juge des libertés qui statuerait sur dossier, tous les délais de prescription suspendus…
Et pourquoi ne pas aussi mettre en œuvre l’article 16 de la constitution qui prévoit une véritable dictature légale au profit du Président de la République, en cas de crise grave qui menace de fonctionnement régulier des pouvoirs publics. Avec la grippe A, nous y sommes !
Premièrement, tous les propos minimisant l'impact de la grippe A seraient punis de prison ferme.
Pour éviter la contagion chez nos députés et sénateurs, il conviendrait en plus de suspendre la session parlementaire et de les congédier pour une durée indéterminée. Le Conseil des ministres serait réduit a minima : Président, Premier ministre et Ministre de l’intérieur. Le Président aurait les pleins pouvoirs que les assemblées lui auraient confiés avant leur dissolution. Sur l'unique station de radio conservée, Alain Duhamel parlerait de "divine surprise".
Seuls les administrations vraiment utiles à l’Etat fonctionneraient : fisc, police et service des fêtes et protocole de l’Elysée.
Une seule chaîne de télévision serait autorisée avec 1 ou 2 journalistes en combinaison pour lire les communiqués de la Présidence.
Toutes les écoles, tous les lycées ou collèges fermés.
Les citoyens ne pourraient plus se rassembler et s’adresser la parole sur la voie publique, avec interdiction de faire la bise et même de se serrer la main. Ces formes habituelles de salut seraient remplacées par un geste sans contact humain : bras tendu avec main à la verticale (l’horizontalité de la main étant de nature à choquer un certain nombre de personnes).
Le seul risque de cette situation serait que les Français se rendent compte que du point de vue fonctionnement de l’Etat, rien n’a changé, que les députés et les ministres ne servent à rien, que la justice expéditive c’est beaucoup mieux pour faire baisser la délinquance, que l’on peut se passer de télévision, que l’absence de défilés syndicaux ou de Gay pride permet de mieux circuler dans Paris, que leurs enfants ne savent pas moins de choses que lorsqu’ils aillaient à l’école…
Bref un retour au réel !

Yann Baly