lundi 8 juin 2009

L’écologisme la maladie infantile du gauchisme

La liste Europe Écologie sortirait grande gagnante de ces élections européennes. En doublant les voix des Verts par rapport aux élections de 2004, elle devance la liste du MoDem et se hisse au niveau du Parti socialiste. Il est indéniable qu’un des résultats essentiels de ces élections est la redistribution des cartes au sein de la gauche au profit des écologistes.
En infligeant une grande claque au Grand Tout-flou, François Bayrou dont l’attitude n’est nette que pour son ambition à gagner les élections présidentielles, Daniel Cohn-Bendit et sa liste sortent le vent en poupe et créent une dynamique pour les présidentielles de 2012 avec laquelle il faudra compter. Relativisons un tant soit peu ce résultat puisqu’en définitive la liste écologiste obtient que 16 % des 40 % des inscrits s’étant déplacés pour aller voter, mais l’important est qu’elle obtient le même score que le Parti socialiste en pleine déconfiture.
Mais pour qui leurs électeurs ont-ils voté ? Qui connaît le programme d’Europe Écologie ? Qui a entendu parler du Pacte écologique et solidaire européen adopté par ce mouvement ?
Si ce programme comme tout programme contient des éléments intéressants comme la lutte contre les paradis fiscaux ou contre l’ultra libéralisme financier, il s’inscrit dans une perspective farouchement antinationale comme le déclare Daniel Cohn-Bendit dans son profil : « Pourquoi choisir la France (…) ? Pour celles et ceux qui, au-delà de la « mythologie » que mon nom évoque, reconnaissent un engagement résolument européen, irréductibles aux discours « formatés » dans le moule étriqué d’une pensée nationale ce choix est évident. » Il s’inscrit également dans une perspective de politique fanatiquement pro-immigrationniste : « L’immigration n’est pas une menace mais une chance pour l’Europe, indissociable de sa culture et de son histoire. » (Pacte écologique et solidaire européen). Ensuite et paradoxalement ces écologistes qui sont si prompt à aduler la nature, défendent des relations sexuelles qui ne respectent guère la nature : « L’U.E. doit être exemplaire en matière de droits fondamentaux et continuer à améliorer sa législation en matière de non discrimination, surtout en ce qui concerne le genre, l’origine ethnique, l’invalidité et l’orientation sexuelle. Cela signifie également qu'il faut continuer de se battre contre toutes les formes de discrimination, notamment le racisme et la xénophobie, l'intolérance religieuse, le sexisme, l’homophobie, la lesbophobie, la transphobie, ainsi que contre les mouvements politiques prônant la violence dans l'Union Européenne. » (Pacte écologique et solidaire européen).
En définitive comme l’affirme José Bové, il s’agit de créer un nouveau monde : « Oui, l’intensité de la crise financière est l’opportunité de jeter les bases d’un nouveau monde ! Oui, il est urgent de refonder un modèle d’Europe écologique et sociale en opposition au modèle productiviste et libéral ! » Adolf Hitler et Josef Staline ont voulu, eux aussi, fonder un « nouveau monde » et cela a fini dans les camps de concentration et le goulag !
La liste Europe Écologie affirme : « Nos élus ne sont pas adeptes du grand soir mais des grands matins » qui généralement s’ouvrent sur des utopies s’avérant des plus dangereuses car avec un tel programme les Européens risquent d’avoir de « grands matins » avec une bonne gueule de bois.
Le succès de la liste Europe Écologie aurait été amplifiée grâce à deux faits, d’abord la programmation du film écologiste de Yann Arthus-Bertrand « Home » vendredi 5 juin et ensuite à l’accrochage entre Daniel Cohn-Bendit et François Bayrou lors d’une émission diffusée le 4 juin sur France 2 pendant laquelle François Bayrou avait évoqué les expériences sexuelles ambiguës avec des enfants que Daniel Cohn-Bendit décrit dans son livre « Le grand bazar ». Cette altercation aurait profité à ce dernier. Il suffirait donc en France de passer un film et de dénoncer des attitudes pédophiles pour que cela favorise une liste plutôt qu’une autre ?
En fait l’écologie n’intéresse que modérément certaines têtes de cette liste, l’idée essentielle est de lancer l’Europe sur les voies rutilantes d’un « nouveau monde » pour parler en langage stalinien, avec toujours la même vieille idée de mettre fin au capitalisme sans pour autant que la société appelée de leurs vœux soit présentée très clairement. La liste conduite par Daniel Cohn-Bendit devrait plus honnêtement s’intituler Europe Gauchiste car l’écologie constitue aujourd’hui les nouveaux oripeaux dont s’affuble le gauchisme maladie sénile des bobos européens.
Louis CHAGNON