lundi 8 juin 2009

Européennes : échec de la droite de conviction

La première observation à formuler sur le scrutin de ce 7 juin 2009 est celle de la victoire électorale des forces de gauche remportant globalement plus de 55 % des voix avec le phénomène de l’émergence des écolos rouges-verts aux dépens des socialistes. C’est là la confirmation de la domination continue médiatico-culturalo-politique des contre-valeurs soixantuitardes.
La deuxième est que ces contre-valeurs de la culture de mort contre celles du respect de la vie, de l’enracinement, de la défense de notre identité française et chrétienne imprègnent aussi très fortement le parti de la falso-droite de Nicolas Sarkozy, très différente des droites victorieuses partout en Europe et beaucoup moins subverties.
La troisième est que seules les forces suscitant l’intérêt des médias et donc bénéficiant d’un minimum d’expression dans les radios et télévisions peuvent obtenir des voix.
La victoire de Cohn-Bendit est ainsi indiscutablement celle de toute la complicité médiatique dont il dispose.

Dans le camp national, le mouvement de Philippe de Villiers subit un nouvel et cuisant échec dû à trois facteurs :
- Son alliance avec un parti d’ineptie ramenant la politique aux valeurs, certes sympathiques par ailleurs, de la chasse, de la pêche et de gentilles traditions sur lesquelles on ne peut sérieusement fonder le combat pour nos patries.
- Sa vocation décevante de droite purement supplétive de la falso-froite.
- Le manque enfin de charisme médiatique de son leader toujours trop long à mettre ses phrases en route.

Le Front National pour sa part a perdu quatre de ses sept sièges. Près de la moitié de l’électorat de jadis de Jean-Marie ne l’a pas retrouvé : la plus sensible sans doute à l’évolution au fil des ans de ses prises de position et déclarations surprenantes et contradictoires. Bruno Gollnisch heureusement élu ne l’est hélas qu’avec un score décevant. Celui de Marine Le Pen, certes en régression, est néanmoins honorable. Marine Le Pen a bénéficié de la présence médiatique qui lui est depuis longtemps accordée et qu’elle occupe non sans talent et vigueur. L’avenir dira sur quelles lignes doctrinales, positions politiques et sur quelle stratégie elle va conduire le Front National que son père lui transmet.
Seulement représenté dans le Nord et le Centre (sans parler de la candidature très personnelle et un peu surréaliste de Jean-Claude Martinez dans le Sud-Ouest) le Parti de la France de Carl Lang n’a pas obtenu un résultat miraculeux. Constitué il y a trop peu de temps, bien vite, sans moyens et médiatiquement ignoré, son résultat dans ces régions de moins de deux pour cent est certes faible. Mais il est celui des initiatives naissantes et son chiffre n’est déjà pas négligeable en comparaison de ceux de Villiers ou des partis d’extrême-gauche.
L’Institut du Pays Libre jugera de ses possibilités de devenir et de croissance. Mais surtout avec l’Institut du Pays Libre nous agirons, autant que cela dépend de nous, pour la recomposition et l’unité du mouvement national dans la fidélité aux valeurs civilisatrices et dans la modernité d’une politique pour notre temps. Il faudrait pour cela le dégager des ornières passéistes et que s’instaure hors des complaisances narcissiques un autre mode de relation entre ses personnalités.